Chapitre 6 : Le Désenchantement (part 1)

600 42 2
                                    


Chambre du Demande.

Allongé sur le lit, Scorpius avait chaud.
Des draps rouges... Quel goût douteux...
Cette chambre sur commande était vraiment incroyable. Elle devenait sur demande ce dont la personne qui l'invoquait, avait le plus besoin.

Et dans le cas présent, James avait eu besoin d'une pièce isolée pour lui faire l'amour.

Les murs étaient couverts de tapis rouges ornés de fils dorés. Le sol était de bois vernis et une grande cheminée imposante abritait un feu, seule source de lumière qui éclairait la chambre d'une lueur douce.

James embrassait son épaule, mais il était trop épuisé pour repousser ses caresses. Il regardait le feu dans le foyer, se concentrant sur les flammes qui léchaient les parois de pierre, pour ne penser à rien. James se montrait particulièrement affectueux après « l'amour », même si l'expression était inadéquate pour décrire leur activité.
Leur arrangement n'avait rien à voir avec l'amour.

Cela faisait plus d'un mois que leur « pacte » -comme ils l'appelaient- avait commencé et James avait tenu sa promesse.
Les insultes avaient continué mais plus aucun Gryffondor n'avait osé lever la main sur Dorian. Scorpius supposait que la prise de position de James pour Dorian avait énervé un certain nombre de ses voisins de chambrés, dont ses amis, qui haïssaient viscéralement Dorian. Mais personne n'avait envie de s'opposer au capitaine de Gryffondor, et encore moins au fils aîné du « Grand Harry Potter ».
Personne ne soupçonnait les causes de ce changement de comportement de la part de James, et une « liaison » entre eux n'avait jamais été suspectée, pour la simple raison qu'ils s'ignoraient superbement en dehors de leurs rendez-vous secrets.

Scorpius ferma les yeux. Sa respiration se faisait moins haletante bien que son cœur ne s'était pas encore calmé et tambourinait dans sa poitrine.

« Tu sais que je ne vais pas lui faire de traitement de faveur, murmura James dont les lèvres touchaient encore sa peau.
-Je sais, dit-il d'un ton endormi. Je te demande juste d'être honnête et équitable. Si Dorian réussit les essais, laisses-le rentrer dans l'équipe de Quidditch. »

James ricana doucement, faisant glisser ces doigts sur le dos nu du jeune garçon.

Scorpius avait d'abord été surpris par cette délicatesse de la part du jeune Potter qui ne se montrait jamais brutal envers lui, rendant même l'expérience agréable.

La première fois, il avait été tétanisé, incapable de résister ou de participer, et James s'était montré d'une telle tendresse qu'il en était resté tremblant.

C'était dans cette même Chambre sur Demande, sauf qu'elle était blanche et bleu sombre ce jour-là.

Il n'avait rien dit et n'avait pas pleuré. Il avait vu un certain étonnement dans les yeux de James. Le jeune Potter avait sans doute pensé qu'il avait plus d'expérience et avait été surpris de son innocence. Mais le désir, qui enflammait son corps, avait repoussé la conscience qui aurait pu le faire changer d'avis.
Scorpius n'avait pas bougé pendant que James le prenait, immobile sur le dos, écrasé par un corps étranger. James l'avait serré très fort contre lui, sa tête enfouie dans le creux de son cou, embrassant amoureusement sa gorge et son épaule, soupirant à son oreille.

Il avait détourné la tête, portant son regard sur les roses bleues et blanches, disposées dans un vase de cristal bleu sur une petite table près du lit. Il s'était concentré sur les pétales soyeuses et singulières alors que les soupirs de plaisir de son amant résonnaient sur les murs de pierre. Ses propres lèvres, entrouvertes et tremblantes, ne laissaient échapper aucun son qui aurait pu conforter l'égo de l'homme blotti entre ses cuisses.
C'était James qui avait invoqué la chambre, qui avait imaginé ce grand lit aux draps de satin blanc et ces coussins de taffetas bleus nuit.
En pénétrant dans cette pièce, Scorpius avait été surpris par le raffinement du lieu, d'autant plus que James avait imaginé cet agencement à son égard. Une délicate intention de la part du jeune homme qui avait marchandé son corps.

Les Indéfendables [Scorbus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant