Chapitre 20 : Et Joyeux Noël (part 1)

286 26 0
                                    


Enfin la suite, je sais j'ai encore été très longue, mais beaucoup de choses se passent dans la vie réelle et je n'ai pas eu le temps d'écrire depuis un bon moment. Surtout que ce chapitre transitoire m'a donné pas mal de soucis, je n'étais pas du tout satisfaite pendant un bon moment. Enfin, le voilà et le suite arrivera bientôt (oui je dis ça à chaque fois...désolée).
C'est un chapitre transitoire avec pas mal d'exposition, mais pas désagréable à écrire. J'espère que vous l'aprécierez!

Bonne lecture!

Musique écoutée pour ce chapitre:
Big in Japan, Ane Brun

__________

Chapitre 20: Et Joyeux Noël!

Scorpius traversa le long couloir qui menait à l'aile sud du Manoir. L'allée était sombre, encadrée de tableaux et de portes fermées. La famille logeait principalement dans la partie centrale du château, de sorte que Scorpius ne se sentait jamais à l'aise dans les autres parties du manoir. Il n'y avait pas assez vécu pour s'y sentir totalement chez lui. Il s'y accrochait par fierté, plus que par sentiment. Il était un Malfoy et un Malfoy devait vivre dans le Manoir des Malfoy. Ainsi en était-il depuis 10 siècles. 10 siècles... Combien de familles pourraient se targuer de respecter une tradition territoriale depuis si longtemps?
C'est sans doute pour cela que son grand-père avait tant souffert, isolé dans le monde moldu, loin de son domaine.
Lucius. C'est lui que Scorpius cherchait en cet instant, parcourant le manoir. Il savait qu'il était dans l'aile sud, dans cette grande pièce gorgée de lumière où il passait tant d'heures solidaires.

Quand il entra, l'odeur de peinture mêlée de plomb le saisit. Une autre senteur lui fit tourner la tête, le goudron que son grand-père utilisait pour assombrir ses teintes et les faire briller. Lucius était debout en chemise de flanelle, tachée de peinture et d'huile. Il avait retiré sa cape et sa veste. Ses longs cheveux, si semblables à ceux de Scorpius étaient lâchés dans son dos, libres. Il peignait sans modèle, sur une toile à la dimension carrée qui le dépassait d'un mètre. Le tableau était presque terminé, un homme à genoux priait des anges aux ailes noires qui le menaçaient de leur épée, entre ciel et enfer.
La transfiguration de la violence en art, Lucius excellait dans cet exercice. Que fait un politicien quand il ne peut faire de politique? Où passe toute cette passion, cette violence ? Lucius peignait. Des scènes de crimes et de rédemption. Il peignait avec la passion et la violence qui l'avaient animé toutes ces années.

- Pourquoi des ailes noires ? demanda Scorpius en s'approchant du centre de la pièce.
- Parce qu'on doit parfois supplier ceux que nous méprisons pour ne pas finir en enfer. » Lucius ne le regardait pas, les yeux fixant toujours le tableau, en appliquant une touche bleu sur la tunique du prieur. « Mais cela ne veut pas dire qu'ils représentent les êtres suprêmes de la Lumière et du Bien.
- C'est pour cette raison qu'on ne sait pas si les anges vont le sauver en l'emmener vers le Ciel ou vers l'Enfer ?
- L'histoire est écrite par les vainqueurs. Il n'y a pas de paradis pour les perdants d'une guerre.
- Ils vous ont donc condamné à un autre enfer ?
Lucius se tourna enfin et sourit avec douceur, de ce sourire que ne lui connaissaient que les siens.
- Disons que pour le moment je n'ai pas l'impression d'être libre.
Il fit les deux pas qui le séparaient encore de Scorpius et embrassa son petit-fils sur le front avant de le prendre dans ses bras.
- Bienvenue chez toi, mon enfant.
Scorpius sourit et écouta les battements de cœur alors qu'il appuyait sa tête contre sa poitrine. Lucius relâcha son étreinte et le tint à bout de bras pour mieux le regarder.
- Comme se sont passés tes premiers mois à Poudlard ?
- Bien.
- Parfait, dit-il en le lâchant. J'ai besoin de pigment d'or. Bas les jaunes et ajoute les pigments et la cire».
Scorpius exécuta les gestes que lui avait appris son grand-père et écrasa les poudres, mêla l'huile et la cire brulante. Il sépara le jaune des blancs d'œufs et y ajouté la solution colorée, à la tempera.
Quand le mélange lui parut brillant et fluide, il le posa sur l'escabeau et prit place sur le divan pour regarder son grand-père peindre. Il attendit un instant, observant les gestes précis et assurés. Il aspirait au silence mais il voulait savoir.

- Vous ne me parlez pas de l'article du Sorcière Hebdo ? demanda-t-il enfin.
Lucius continua à peindre tout en parlant d'une voix égale.
- Est-ce que cela a de l'importance ?
- Je n'en sais rien. A vous de me le dire.
Scorpius aurait voulu se défier de son avis, ne pas en prendre compte, mais il se serait menti à lui-même. L'avis de Lucius lui importait. L'opinion de tous membres de sa famille lui importait. C'était terrible de dépendre de cela au final. Mais c'était ainsi.
Il y eu un silence puis Lucius prit une profonde inspiration.
- Si tu es attiré par le fils de Potter ce n'est pas un problème. Si tu décides de vivre une aventure avec lui ce n'est pas un problème. Mais si tu prives ta famille d'un héritier, ce sera un problème. » Il prit un chiffon de coton et essuya son pinceau, en se tournant vers son petit-fils. « Je ne t'apprends rien. C'est ce que tu voulais m'entendre dire n'est-ce pas ? » Le garçon haussa une épaule. Il expira et perdit son regard dans le vide. Evidemment, rien n'avait n'importance, sauf les sempiternelles traditions. Peu importé qu'il retrouve un garçon en cachette dans les couloirs de son école, qu'il étale sa liaison sur les tabloïds, du moment qu'il assurait la lignée de la famille. Devant son silence, Lucius continua:« Nous ne te demandons pas d'aimer, nous te demandons un enfant. »
- Mais vous aimez Narcissa, intervint Scorpius.
- J'ai eu une chance que pratiquement aucun Sang Pur n'a pu connaître. Un mariage n'a rien à voir avec l'amour. C'est tragique, mais nous ne sommes plus assez nombreux pour avoir le choix. Trop de sang moldu.
ll eut une mine de dégoût que Scorpius feint d'ignorer. Jamais il ne défendait les moldus, il ne s'opposerait pas à son grand-père sur ce sujet. C'était peine perdue de toute façon. Rapidement, Scorpius fit le tour des familles Pur-sang restantes, le compte des « filles à marier », qui ne désiraient pas plus cette vie que lui. Quelques chanceux s'étaient trouvés, comme Sally Macnair et Nicolas Greengrass, les autres... devront-ils se résigner ? Scorpius sourit en se disant que personne ne pourrait contraindre Dorian à ce genre de chose. Mais il avait un avantage, il n'avait personne à décevoir.
- Alors il faut se résigner à une vie sans amour ?
- A quoi servent les amants ?
- C'est terrible, souffla Scorpius en baissant la tête laissant ses cheveux couvrir ses yeux.
Il ne savait pas si Lucius l'avait entendu. Ce genre de vie lui paraissait inenvisageable, comme s'il imaginait la vie d'un autre et se sentait triste pour lui. Une vie insupportable, pour lui-même mais aussi pour Albus. Jamais le garçon ne supporterait de rester dans l'ombre. Il repoussa la panique qui l'assaillait quand il pensait à la vie après Poudlard, cette idée qu'il devrait faire des choix et supporter leurs conséquences. Il ne savait pas ce qu'il voulait mais il savait ce qu'il ne voulait pas et il ne voulait pas d'une vie d'apparences et de mensonges. Il humidifia ses lèvres du bout de sa langue.
- Et si je le choisis lui, je vous perdrai, vous ?
A nouveau un silence, long et lourd, avant que la voix de Lucius ne lui parvint.
-Tu n'as que 14 ans Scorpius, je laisse le temps au temps.

Scorpius se leva, entoura son grand-père de ses bras, posant son visage contre son dos. Oui il avait le temps pour les décisions, il voulait juste connaître l'avis de cet homme qu'il admirait tant, malgré tout. Laisser le temps au temps c'est ce qu'il devait faire, repousser l'échéance, rentrer dans la procrastination, et s'y complaire. Pourquoi s'inquiétait d'un avenir qu'il ne pouvait entrevoir ?
- Ils nous attendent pour dîner je pense.
Scorpius acquiesça contre sa chemise et il se détacha de lui, le regardant faire disparaitre les taches de peintures à l'aide de sa baguette et de se coiffer les cheveux de ses doigts. Il aurait été impossible qu'il pénétra dans la salle à manger dans un état moins qu'impeccable. Après cette cérémonie, il proposa son bras à Scorpius et ils rejoignirent les appartements habités du manoir.

__________

💫 Soutenez-moi sur Patreon ! 💫

Si vous aimez mon histoire et souhaitez m'aider à continuer à écrire, pensez à visiter ma page Patreon. Votre soutien me permettra de consacrer plus de temps à l'écriture, d'améliorer la qualité de mes histoires et aussi à de nouveaux projets. En rejoignant ma communauté sur Patreon, vous aurez accès à des contenus exclusifs, des chapitres en avant-première, des droits de vote (pour des suites ou intrigues d'une histoire) et bien plus encore !

Merci d'avance pour votre votre soutien. 🌟

🔗 Mon Patreon : www.patreon.com/TiffanyBrd

Les Indéfendables [Scorbus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant