Chapitre 18 : De chair et de Porcelaine (part 1)

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Bonjour à tous!

Oui je sais, j'ai été très longue, je m'en excuse!
Mais j'ai longtemps, longtemps longtemps, hésité à écrire ce chapitre qui me se formait dans la tête.
Pourquoi?
Vous le comprendrez en le lisant, il est sombre et j'ai été assez loin. Mais au fond c'est ce que j'avais en tête pour Scorpius dès le début même si, au fur et à mesure, je ne voulais plus écrire ce qui s'était passé. Ecrire les choses plutôt que simplement les imaginer c'est quand même un exercice périlleux et glauque... glauque glauque glauque,... et sordide et sinistre.

Faites-moi savoir ce que vous en pensez!

Musique: Fantasia, BO de Kuroshitsuji Book of Murder et Miette, BO de la Cité des Enfants Perdus

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Harry posa ses lunettes à côté de la Gazette du Sorcier sur la petite table ronde et se renfonça dans le canapé du salon. Il frottait ses yeux, fatigués d'avoir parcouru plus d'une vingtaine de rapports, tous devant être signés de sa main. A la fin de l'année, quand les dossiers se bouclaient, le chef du département des Aurors devenait un esclave administratif, son poignet le faisait souffrir non pas de trop utiliser sa baguette, mais sa plume pour parapher maint et maint rames de papier et rouleaux de parchemin. Ses doigts couvraient encore ses yeux quand il entendit le pas de Ginny. Sortant de la cuisine, elle lui avait sans doute préparé une tasse de thé alors qu'elle s'était servie sa tisane de 16h. Les habitudes sont rassurantes. Un parfum de vanille lui parvint et il ouvrit les yeux.
Sa femme se tenait devant lui, deux tasses à la main et un journal sous le bras. Il prit la tasse qu'elle lui tendait avec un sourire et la posa sur la table avant de l'enjoindre à s'asseoir avec lui.
- Tu as lu cela ? dit Ginny en tendant un exemplaire du Sorcière Hebdo à son mari, alors qu'elle s'asseyait sur le canapé.
Harry prit le journal, et observa la première page. A la Une, une photo de mauvaise qualité montrait deux garçons cachés parmi les alcôves de Poudlard. Il reconnut son fils sur l'image. Albus souriait au jeune Malfoy dont le dos reposé contre le mur, avant de glisser ses doigts dans ses cheveux et de l'embrasser.
Le titre de la Une était évocateur : Jeunesse décadente derrière les murs de Poudlard.
« Il aurait pu choisir un titre plus graveleux encore, grinça Harry en lâchant le journal sur ses genoux, comme si le toucher lui salissait les doigts.
- Tu sembles plus énervé que surpris ?
Harry se tourna vers sa femme, un sourcil levé.
- C'est le cas. Le « Sorcière Hebdo" est saloperie. Il l'était déjà lorsque Rita Skeeter écrivait sa chronique. Maintenant qu'elle dirige le journal c'est encore pire.
- Certes, dit Virginia en tapotant le journal de l'ongle, tout en resserrant ses doigts autour de sa tasse de thé. Et concernant le sujet de l'article ?
- Le sujet ?
- Notre fils et Scorpius Malfoy ?
- Ginny, on s'en doutait.
Elle soupira.
- Oui, la façon qu'il a eu de le rattraper au match était impressionnante, c'était une véritable preuve de confiance, d'un côté comme de l'autre. De là à les imaginer s'embrassant dans un couloir désert, il y'a une marge !
- Et cela te gène donc ?
- Qu'Albus aime un garçon ? Au rythme des relations amoureuses de Lily et James je suis sûre d'avoir plus de petits-enfants que je n'en souhaiterais. Mais les Malfoy Harry ! » Potter expira, les doigts sur ses tempes et elle poursuivit. « Pendant une année entière j'ai cru que je devenais folle, j'ai écrit des menaces avec du sang sur les murs de Poudlard! Tu t'imagines qu'en transe j'ai égorgé des poules pour écrire avec leur sang... Je me réveillais couverte de plumes, les mains rouges et visqueuses. Et si j'avais tué quelqu'un Harry ! » Sa voix s'abaissa. « Sans compter le nombre de fois où Lucius Malfoy a voulu vous tuer toi, Ron et Hermione. Et Drago... » Un grimace déforma son visage. « Quel sale petit con... ! »
Harry acquiesça à cela. Drago Malfoy et lui gardait une distance respectable l'un de l'autre depuis de nombreuses années et éviter toute rencontre. La haine qui les avait animés durant leurs années d'étude avait disparu, mais Harry n'avait jamais souhaité un rapprochement. Trop de rancunes et de mauvais souvenirs les séparaient de sorte que le gouffre entre eux semblait trop grand et trop profond pour que l'un d'eux ait l'envie de le franchir. Une aimable distance, oui, c'est tout ce qu'il souhaitait avec les Malfoy. Et cette distance, leurs fils semblaient déterminer à la réduire allègrement.
« Il t'avait écrit pour t'en parler?
La voix de sa femme le sortit de ses pensées.
- Albus? s'enquit-il. Pourquoi l'aurait-il fallu ? Et puis regarde la mauvaise qualité de la photo, peu de luminosité. Il est clair que le cliché a été pris dans un endroit peu éclairé. Il n'y a personne, et tous deux semblent ignorer qu'ils sont pris en photo. Je ne pense pas qu'ils vivent leur relation au grand jour. » Il poussa ses dossiers et attrapa sa plume. « Ce qui justifie que j'écrive dès maintenant au « Sorcière Hebdo » pour leur rappeler que ces enfants sont mineurs et qu'aucune photo ne saurait être publié sur eux sans mon accord et celui du responsable légal de Scorpius.
- Tu évites le problème, souffla Ginny.
Harry fit courir sa plume sur le parchemin.
- Il n'y a aucun problème.

Les Indéfendables [Scorbus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant