NINTH DEGREE

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 « Allez, saute, je te rattraperai ! »

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« Allez, saute, je te rattraperai ! »

Il chuchote aussi fort qu'il le peut, tentant de ne pas réveiller tout le voisinage. Quant à moi, je suis tout simplement tétanisée, accrochée à la gouttière qui longe mon mur, refusant tout bonnement de lâcher prise.

« Je vais me casser un truc, si je tombe d'aussi haut !

- Je viens de sauter et je suis en un seul morceau ! Dépêche, promis, je te rattrape.

- Oui, mais toi t'es pas humain ! »

Serrant les dents, je prends une longue inspiration. Mes bras commencent à fatiguer, la gouttière aussi : je dois sauter.

« ... Tu me rattrapes, vraiment ?

- C'est promis. »

Fermant fort les yeux, je me concentre de toutes mes forces et... Lâche.

Je me sens tombée pendant l'espace d'une micro-seconde, avant d'être enveloppée par une étreinte serrée, chaude.

Je passe rapidement mes bras autour de son cou, comme si ma chute continuait malgré tout. Ce n'est que quand je réalise que je ne risque pas de tomber plus bas que je me rends compte de la situation. Mais je n'ai pas envie de bouger. Pas envie de le lâcher.

Cependant, je m'attends tout de même à ce qu'il finisse par me poser à terre. J'attends, j'appréhende le moment où je serai dépossédée de sa chaleur.

Mais rien ne vient. Il ne me pose pas. Et finalement, je sens son étreinte se resserrer sur moi, tandis qu'il vient cacher son visage dans mon cou, le mien déjà dans le sien.

« Je vais mourir tellement t'es choue... soupire-t-il, déposant en même temps que ses mots un baiser sur la peau de mon épaule. »

Cette fois, c'est moi qui rit, redressant la tête et embrassant sa joue. J'ai l'impression de flotter. Pas parce que je suis littéralement portée à un mètre du sol. Non. Plutôt parce que cette soirée me paraît comme un rêve. Qu'on n'a rien dit sur ce qu'on devrait faire, devrait être. Et que, pourtant, j'ai l'impression qu'on sait tous les deux clairement ce qu'on veut. Ce qu'on peut faire. Et ça inclut les étreintes. Les bisous. Les baisers. Les mots doux.

Alors oui : je flotte.

Finalement, il me dépose, après avoir déposé un baiser dans mes cheveux.

Maintenant qu'il m'a lâchée, j'ai froid. Mes jambes sont glacées, dénudées par le simple short en soie que je porte. Mais au moins, mes bras et mes épaules sont protégés par sa veste en cuir, qui repose toujours sur ces dernières.

« Tu vois, je t'ai rattrapée.

- Mon preux chevalier !

- Déconne pas non plus, chaton. »

Il m'adresse un petit sourire moqueur, son fameux sourire en coin, puis, glissant ma main dans la sienne, m'entraîne vers le bout de la rue, auquel se trouve un petit square que je connais bien : j'y allais tous les jours, petite.

Je n'arrive pas à détacher mon regard de nos doigts entrelacés, alors qu'on avance vers le parc, lui devant moi. Il en pousse le portail, doucement, et m'amène jusqu'au carrousel.

« Tu veux faire un tour ? »

Je secoue la tête avec un petit sourire, persuadée qu'il plaisante. Mais à l'air parfaitement sérieux qu'il affiche alors, je m'arrête.

« Il fait nuit, je suis sûre qu'il faut une clé pour mettre le manège en marche... »

Pivotant pour me faire entièrement face, il pose ses deux mains sur mes hanches, les yeux baissés sur les miens. Je sens un frisson parcourir ma peau, dressant chacun de mes poils sur son chemin.

« Je peux le faire, si tu me le demandes. »

Je fronce un peu les sourcil. J'ai peur de ne pas bien comprendre.

« Demande-le moi, allez. Tu mérites bien un tour de manège, non ? »

J'entrouve les lèvres, le fixant sans savoir quoi répondre. Il me regarde, l'air patient, la tête un peu penchée vers moi.

« Est-ce qu'on peut faire un tour... ? »

Je finis par prononcer ces mots, le ton hésitant. Mais ça le fait sourire.

« Bien sûr. »

Et il me lâche, partant vers l'arrière du manège, me laissant seule là.

Passant rapidement mes bras autour de ma taille pour me garder chaud, je marche un peu, attendant son retour. Il n'arrivera pas à le faire démarrer, mais c'est mi-

Les lumières du manèges s'allument. Les cheveux et autres carrosses et avions miniatures se mettent à aller et venir de haut en bas. Il se met à tourner.

Je fixe l'ensemble, à moitié perplexe, à moitié émerveillée.

Et, sur le manège, il apparaît. Accroché d'une main à une barre, me tendant l'autre, il me fait signe de monter sur le manège tournant.

« Allez, saute, je te rattraperai ! »

Cette phrase...

Cette fois, je n'hésite pas et, avec un large sourire, cours jusqu'au carrousel et, saisis sa main pour le rejoindre, sautant dans ses bras. Il me rattrape avec un rire, me serrant à nouveau contre lui.

TOUCH ME - tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant