Ses bras serrent ma taille dans le carrosse. Je laisse ma tête reposer contre son épaule, assise entre ses cuisses. Pour l'instant, pas un bruit, pas un mot, le manège tourne et nous avec. Je regarde le parc défiler devant nous, encore et encore.
La pluie s'est mise à tomber, mais nous sommes à l'abri, sous le toit du manège. Il fait froid, mais je suis à l'abri, sous la veste du garçon de la bibliothèque.
Nous savons tous les deux pourquoi aucun de nous ne prononce un mot. Il y a une chose qu'il m'a promis d'expliquer. Et je suis à la fois curieuse et anxieuse de la nature de son explication.
C'est lui qui brise le silence. Prenant une inspiration, il semble près à se lancer : j'écoute.
« Bon... J'vais être totalement honnête, parce que... hmm... Tu me plais vraiment, en fait, et je veux pas que tu... Enfin, bref, je vais t'expliquer. »
L'anxiété monte en moi. Ce moment est tellement parfait, je ne sais pas ce qu'il va m'annoncer, mais j'ai peur que tout disparaisse en l'espace d'une seconde. De me retrouver dans les bras d'un étranger.
« Ok, alors par où je commence... Bah déjà, je deale rien, ok ? Genre je touche pas à ce genre de choses. Mais j'suis plus une sorte d'intermédiaire. Je sais jamais ce que je transmets, mais certaines... personnes préfèrent ne pas communiquer par téléphone, même pré-payé, alors c'est moi qui file les messages.
- ... Oh. »
Je ne sais pas quoi dire. Levant les yeux sur lui, je m'éloigne un peu. En fait, non, je me détache de lui, pour venir m'asseoir en face dans le carrosse, le regardant droit dans les yeux. Et mon cœur se serre à la vue de l'expression sur son visage. L'angoisse et l'inquiétude passent dans son regard, et il se penche brusquement vers moi pour prendre mes mains dans les siennes, comme affolé.
« Mais je vais arrêter bientôt, je te le promets ! »
Il marque une pause, cherchant ses mots, baissant un peu les yeux.
Je ne peux pas.
Je ne peux pas le laisser dans cet état, le laisser douter.
Sans l'ombre d'une hésitation, comme je sautai dans ses bras il y a tout juste un quart d'heure, je reviens me blottir contre lui. Mes mollets de par et d'autre de ses cuisses, je m'assoies sur celles-ci et l'enlace, cachant mon visage dans son cou, le serrant contre moi. La réponse ne se fait pas attendre, il me rend mon étreinte, ses bras enlaçant ma taille comme s'il pouvait me perdre à tout instant.
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TOUCH ME - tome I
Short Storyil bastardo & the soft girl ou l'association clichée qu'on a déjà vue 20000 fois, mais après tout, qu'est-ce qu'on aime le bad boy et la good girl, même une fois de plus