il bastardo & the soft girl
ou l'association clichée qu'on a déjà vue 20000 fois, mais après tout, qu'est-ce qu'on aime le bad boy et la good girl, même une fois de plus
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« Arrête, on va se faire repérer, je chuchote avec un sourire, serrant la veste en cuir du garçon de la bibliothèque entre mes doigts, mes mains posées contre son torse. »
Mais il ne m'écoute pas et embrasse à nouveau mon cou, alors que je tente tant bien que mal de retenir mes rires. La moto est garée dans la rue perpendiculaire à celle où se trouve ma maison, et même si il n'y a aucun risque qu'un de mes parents ne nous surprenne, j'ai tout de même peur que ce soit le cas malgré tout.
Il continue de parsemer des baisers sur ma joue, mes lèvres, ma mâchoire. Je lui en rends beaucoup, profite des autres, mes mains toujours sur sa veste. Je suis vraiment tentée de la lui voler, tant j'ai aimé la porter quand il me l'a prêtée plus tôt. J'aimerais aussi que son odeur m'accompagne un peu plus longtemps. Je ne sais pas si c'est celle de son déodorant, de son gel douche ou de son parfum, mais elle me fait tourner la tête... Ou alors est-ce son odeur naturelle ? C'est possible, ça ? Peut-être que, comme Edward dans Twilight, il s'agit d'une créature conçue pour séduire, dans chaque particule de son être...
Cette pensée m'arrache un énième rire, et il remarque bien que celui-ci n'est pas simplement du à ses baisers. Il recule un peu le visage pour m'observer de son regard interrogateur.
Baissant un peu la tête sans le quitter des yeux, je me mords la lèvre inférieure, hésitante. Mais finalement, aussi stupide que ça soit, je finis par me laisser tenter.
« Et voilà que le lion s'est épris de l'agneau... »
Quelques secondes de pause, pendant lesquelles il semble complètement paumées, avant de finalement écarquiller les yeux. Ses mains autour de ma taille, il attire celle-ci un peu plus près de lui, son visage au-dessus du mien. Je lève la tête pour le regarder, alors qu'il fronce les sourcils. Je vois bien qu'il essaie de faire le dur, mais le sourire qu'il tente de cacher derrière ses lèvres pincées est bien trop évident pour que je passe à côté.
Je m'attends à une moquerie, ou à ce qu'il ne comprenne pas d'où vient cette citation stupide. Et quand il ouvre enfin les lèvres, je crains le pire.
« Comme l'agneau est stupide... Et quel masochiste, ce lion. »
C'est à mon tour d'écarquiller les yeux, avant de vraiment éclater de rire, cette fois. Il regarde le ciel, visiblement agacé, ou plutôt gêné par mon rire. Mais j'arrive à me calmer, et prends son visage entre mes mains, pour le baisser vers moi et déposer un long baiser sur ses lèvres. Ma main remonte dans ses cheveux, tandis que les siennes viennent dans mon dos pour me serrer encore plus. Je vais étouffer, mais je m'en fiche. C'est cool d'étouffer dans ses bras. Je veux bien que son odeur soit celle que je sentirai lors de mon dernier souffle.
« Mais comment est-ce que tu connais ça, toi... ? je finis par lui demander, rompant difficilement le baiser.
- J'ai une petite sœur... »
Je hausse un sourcil, plissant les yeux d'un air inquisiteur. Ça le fait rire, et il hausse les épaules.
« Eh puis ils ont mis la saga sur netflix, pour halloween... Après quelques verres de vodka, je te jure que ça passe tout seul ! »
Secouant la tête, je lui vole un dernier baiser. Je vais devoir y aller, et je déteste cette idée. Lui aussi doit se douter que nous allons bientôt nous séparer, car il recule un peu.
« J'ai un truc, pour toi... »
Penchant la tête, je l'écoute, sans savoir quoi répondre. « Un truc » ? Un cadeau ? Pour moi ?
Délicatement, il vient défaire un des pins qui pendent à sa veste, et l'accroche à l'une des brides de mon sac à dos, avec un petit sourire. Sur le pins, le logo des Red Hot Chili Peppers.
« Voilà... J'aurais bien voulu te filer ma veste, mais j'en ai besoin pour faire de la moto, sinon les chutes pourraient être dramatiques... Alors je te donne ça, en attendant de pouvoir m'en acheter une nouvelle et te donner celle-ci, ok ? »
Je cligne des yeux, le fixant. Je ne sais même pas quoi répondre. C'est tellement... Woah.
« Ne bouge pas. »
Me détachant de lui, je me précipite dans la rue pour rejoindre mon boutique de fleur, et saluant tout juste ma mère à la caisse, je fonce dans ma chambre, avant d'en redescendre en trombe.
Je reviens dans la ruelle, ou il m'attend, l'air intrigué.
Sans attendre, je m'approche et accroche à mon tour une épingle à sa veste. Il ne s'agit pas de l'insigne d'un groupe de rock, mais d'un ruban rose.
« Qu'est-ce que c'est ? me demande-t-il alors, surpris.
- C'est le symbole de la lutte contre le cancer du sein ! Ma grand-mère l'a eu il y a quelques années, et j'ai porté ce ruban pendant toute sa rémission... C'est pas rock 'n' roll, mais... Voilà. »
A son tour, il cligne des yeux, fixant mon visage, souriant devant mon air parfaitement sérieux.
« Mais si, t'es la plus rock 'n' roll d'entre toutes, finit-il par murmurer, avant de s'approprier une dernière fois mes lèvres. »
