Tel un papillon blanc, pur et insouciant

Comme un père

De retour au centre tous les inspecteurs présents sont conviés à se réunir dans la salle de conférence, comme nous l'a mentionné M Shinohara ce matin le grand directeur nous fait part de la grande opération qui aura lieu dans deux jours. Plus de 500 soldats seront affectés à cette mission, il n'hésite pas à employé le mot guerre car c'est malheureusement la réalité, une guerre va avoir lieu entre humains et Ghouls et nous serons en première ligne. Certains inspecteurs autour de nous sont terrifiés et je les comprends, il y aura beaucoup de pertes humaines lors de cet affrontement, c'est inévitable.

Juuzou à mes côtés n'a pas perdu son envie de combattre et sourit devant les propos de notre directeur, je dois dire que son attitude me rassure, il reste égal à lui même face à la mort et même si parfois son regard dévie dans ma direction et que son sourire s'efface quelques secondes cela me laisse deviner qu'il a compris qu'il n'est plus seul. À savoir si il va enfin se reposer sur nous lors des prochains affrontements, comme une équipe finalement, seul l'avenir nous le dira.

La conférence terminée nous retournons dans nos bureaux, M Shinohara est hésitant dans ses paroles mais nous informe que nous devons remplir un testament, c'est une obligation pour participer à une opération de cette envergure. Pour ma part se sera une grande première, je prends le papier qu'il me tend et le range dans mon sac, je le remplirais plus tard, au calme, je n'ai pour l'instant aucune idée de ce que je vais écrire dessus.

En attendant la fin de journée je rédige mon rapport sur l'usine désaffectée, M Shinohara à son bureau fait de même et Juuzou est parti faire le plein de bonbon avant de se mettre au sien. Il revient après quelques minutes d'absence et s'installe à mes côtés, comme à son habitude il sort ses crayons de couleur mais il a l'air de manquer d'inspiration, il me demande alors :

- Emi, pour l'usine je ne sais pas trop quoi dessiner !

Il se rapproche de moi et me chuchote à l'oreille :

- Est-ce que je suis obligé de dessiner que j'ai failli te tuer ?

Mince si je m'attendais à ce qu'il me dise ça.  je pose affectueusement ma main sur sa joue et lui murmure :

- Non ne dessine pas ça, je vais bien et ce n'étais pas ta faute et ne dessine pas la suite non plus d'ailleurs, note juste les Ghouls que tu as éliminé d'accord ?

- D'accord, non parce que j'étais pas sûr... Tu veux un bonbon, ou deux, ou plus ?

Il me tend alors son paquet, je prends et mange deux, trois fraises avant de reprendre mon rapport. Après cinq minutes je me tourne vers Juuzou qui me fixe sans rien dire et c'est assez... Déstabilisant :

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je n'arrive pas à me concentrer.

Il s'approche et me regarde en souriant avant de me répondre :

- Enfaîte je voudrais juste vérifier un truc... Tu veux bien fermer les yeux ?

Je ne vois pas encore où est le piège mais je l'écoute et ferme les yeux. C'est quand je sens ses lèvres humides et sucrées sur les miennes que je réalise que j'aurais dû écouter mon instinct.

À cet instant j'ai deux options, soit je lui rends ce baiser, parce que je l'aime et que j'en ai vraiment envie et que ce petit goût de fraise me donne encore plus envie de le croquer. Soit je m'écarte brusquement et le frappe pour sa bêtise parce qu'on est au travail et que M Shinohara est juste en face de nous. Le choix est difficile du coup je fais un mixte des deux, je savoure trois ou quatre secondes puis me recule délicatement avant de lui pincer la joue.

- Aïe ! Emi pourquoi tu m'as pincé...

Sur une échelle de un à dix je dois être à dix de la gênance, mon regard se tourne avec lenteur vers M Shinohara qui a bien entendu rien loupé de la scène. Je n'arrive pas à mettre un nom sur son expression, son regard jongle entre Juuzou et moi, il a l'air intrigué mais en même temps souriant. Je me tourne vers Juuzou pour répondre à son pourquoi, je vais essayer d'être polie :