ONE

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Mai 1956

   Les studios étaient immenses, les employés allaient et venaient avec des décors, des costumes, les acteurs répétaient entre eux. Nous étions au coeur du cinéma hollywoodien. Dans son effervescence cinématographique, là où tous les grands films américains sortaient. Le magicien d'Oz, Autant en emporte le vent et bien sûr Chantons sous la pluie. Tout acteur qui passait par là savait que son succès allait atteindre l'autre bout de la Terre, quiconque venait dans ses studios devenait connu. Parfois pendant vingt ans ou même juste qu'un mois. 

Louis Tomlinson, acteur au chômage voulait devenir célèbre, même rien qu'un jour, il voulait enfin jouer dans un film qu'il aimerait et non être que la doublure de James Dean  ou le garçon assis dans le fond du restaurant tandis que Audrey Hepburn mange. Hollywood était son rêve et il allait auditionner pour un film de la Metro Goldwyn Mayer. Il était impatient, il allait auditionner pour le second rôle, il visait haut, mais mieux vaut voir grand que petit. C'était un film d'un grand réalisateur, Jack Campbell, aimé de tous les acteurs, qui avait fait gravir les échelons de la gloire à plusieurs d'entre eux. 

Louis cherchait le studio n°23, sourire aux lèvres, le soleil éclairant son visage jeune et joyeux. Hollywood était ensoleillé ce jour là, cela paraissait comme une bonne journée pour lui. Il s'était levé à l'heure, le bus n'avait pas été en retard et surtout, il allait rencontrer son réalisateur préféré. Un groupe de danseuses passa à ses côtés et quelques unes gloussèrent en le voyant, une bonne journée, se disait-il, il allait réussir. 

Le n°23 était en face du 35, il vit le 35 et en se retournant pour faire face à celui qu'il cherchait depuis une bonne demie heure, il vit une file immense qui en sortait. Ses épaules s'affaissèrent, il n'en croyait pas ses yeux. Il commença à angoisser. Un jeune homme de son âge buvait un smoothie en attendant dans la file, il était le dernier, il devait y avoir une trentaine de personnes. Louis s'approcha de lui et lui demanda : 

« Excuse-moi, ceci est la file pour le film de Campbell ? 

- Oui. Je pense pas que je vais réussir. Si tu meurs de soif, drague une danseuse et elles iront te prendre un smoothie.

- Ok, merci. »

   Après deux heures d'attente, le soleil commençait à se coucher, les employés étaient moins nombreux à aller et venir entre tous les studios. Louis put enfin rentrer dans le studio, épuisé, affamé. Une table avait été disposé où étaient assis le réalisateur, le producteur et le managers. Le jeune acteur se sentit nu face à ces gens, il leur passa son CV, Campbell le regarda à peine et souffla. Il paraissait moins sympathique en réalité qu'à l'écran, sa barbe naissante lui donnait un air fatigué, sa chemise était chiffonnée et ses yeux rouges donnaient l'impression qu'ils allaient sortir de leur orbite. 

« Vous êtes le dernier à passer, monsieur Tomlinson, dit-il. Impressionnez nous rapidement, j'en peux plus de cette journée et de tous ces guignols qui sont passés avant vous. »

Louis sentit une boule dans sa gorge et ses mains se mirent à trembler. Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration et cria avec rage, avec coeur, avec toutes les émotions qu'il pouvait faire ressortir de ses entrailles, le monologue de Hamlet dans Hamlet de William Shakespeare. C'était un monologue qui lui tenait à coeur, parce que lui aussi, à un moment donné il s'était questionné sur sa vie et sur sa mort.

  « Être, ou ne pas être : telle est la question. Y a-t-il pour l'âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d'une injurieuse fortune, ou à s'armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir... dormir, c'est tout ;... Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du cœur ; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir... dormir, dormir ! Rêver peut-être ! C'est là le hic. Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du trépas, il nous vient des songes... halte- là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les affres de l'amour dédaigné, les remises de la justice, l'insolence des gens officiels, et les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu'un simple petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? »

Il dit chaque mots avec une certaine souffrance qui lui venait du fin fond d'un souvenir devenu cauchemar, il se mit à genoux, récitant sans aucune faute et sans s'en rendre compte, une larme roula sur sa joue avant qu'il ne finisse. Il y eut un silence total. Le réalisateur se leva, il ne montrait aucune émotion.

« Vous êtes engagé. »

Louis les regarda, les yeux obnubilés. Il se remit sur pieds avec difficulté, puis essuya ses pleurs du revers de sa manche.

« Pardon ? 

- Vous avez bien entendu, vous êtes engagé, revenez jeudi à 10 heures du matin, nous allons vous donner le scénario vous apprendrez les trois premières scènes.

- M-merci... »

Il s'approcha du jeune Anglais et lui donna le scénario. 

Louis Tomlinson allait enfin réalisé son rêve de gosse.






"Ceci est la première Larry Stylinson que j'écris, j'espère que ce début vous plaira, il est court c'est normal, les chapitres suivant seront bien plus longs :))

Merci d'avoir lu et voté,

Livia."

La vie en rose {histoire arrêtée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant