Chapitre 17

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PDV Lucas

Fuyons avant que les choses n'empirent. Elle est à peine rentrer dans sa chambre que je m'empresse de sortir de l'appartement. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se lève aussi tôt ce matin. Je pensais ainsi pouvoir la fuir mais en fait mon plan s'est retourné contre moi. 

 Et l'ambiance dès le matin, il n'y a pas à dire, avec elle, on ne peut que se disputer. Je commence à penser que la nuit où elle a emménagé et l'où on a mangé chinois n'était, en fait, qu'un rêve. Il faut toujours qu'elle est un truc à redire, « tu ne peux pas laver ta tasse tout seul ? ». 

Oui, je pense que la dernière fois était un mirage. Je ne vois pas comment j'aurais pu passer une bonne soirée avec cette Méduse.

Enfin heureusement, je suis parti avant qu'elle n'est vu que les pâtes avaient disparu du frigo. Déjà la scène pour une simple tasse était burlesque mais si on en vient à un vol de pâtes... Dans tous les cas, j'ai intérêt à trouver une bonne pour demain.

Maintenant que j'y pense, nos dernières disputes sont ridicules. Au tout début, on argumentait à propos du mariage, mais depuis que l'on vit ensemble, nous nous fâchons pour des choses stupides. La vaisselle, la nourriture...

C'est étrange de vivre comme ça, j'ai toujours vécu sans confrontation jusqu'alors, bon, sauf dans l'entreprise, mais ce n'est définitivement pas la même chose.

Enfin, moi qui voulait lui dire, que dis-je, lui faire l'honneur d'avouer que sa cuisine était bonne, tout ne s'est pas passé comme prévu. En même temps, elle cherche dès le matin, non en fait elle cherche tout court.

Sinon, ce soir en rentrant j'aurais juste à dire que j'ai eu faim pendant la nuit et après avouer que c'était bon. Voilà, comme ça pas de problème et je montre l'exemple, en tant qu'adulte et directeur.

Mon dieu pourquoi a-t-il fallu qu'elle est autant de caractère ? Peut-être que cela vient de son côté français ? Je me demande comment était sa mère, son père ne m'avait pas paru forte tête, c'est elle qui portait la culotte ?

Bref, je me pose des questions peu essentielles et je suis déjà arrivé au travail. Oublions tout ça, j'ai des choses plus importantes à faire que penser à des choses aussi stupides, je suis directeur quand même.

***

Je rentre à l'appartement un peu avant 22h. J'avais prévu d'être de retour après Mia, mais elle n'est toujours pas là. Elle a décidé de faire des heures supplémentaires ou quoi ?

Je pars prendre ma douche et en sortant, je me dirige vers le frigo. Je vois qu'il y a quelques légumes, et d'autres ingrédients qui doivent être cuisinés pour être mangé.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir me faire ? Je décide de prendre une tranche de jambon et une tomate, je mange celle-ci comme l'on mange une pomme.
Je grignote ça et j'attendrais de mieux manger quand Mia rentrera, elle va peut-être cuisiner quelque chose.

En attendant, je continue de lire un livre dans mon lit, histoire de se détendre avant l'ouragan. Il est 23h03, la première fois que je lève les yeux de mon roman. Ça commence à faire tard pour des heures supplémentaires. À moins qu'elle soit sortie ? En semaine ? Elle n'en a pas l'air donc ça m'étonnerait mais il faut dire qu'elle est imprévisible sur plusieurs points.

23h47. Toujours aucun signe d'elle. Qu'est-ce qu'elle peut bien faire ? Elle est partie manger avec une amie ? Une collègue ? Ou bien un homme ?

Non, impossible. Même si j'ai dit qu'on ferait nos vies de notre côté, elle était du genre à ne pas vouloir le faire pour autant.
Pourquoi ça me préoccupe autant qu'elle ne rentre pas ?
Ah oui, c'est vrai, j'ai faim.

CompromisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant