Chapitre 9

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PDV Mia

J'ai accepté.

Je lui ai dit oui. 

Je vais me marier. Avec un homme incroyablement énervant mais tout aussi séduisant. Et que je ne connais pas.

Il vient de me sauver de tout ce merdier, avec un simple bout de papier.

Les derniers mots qu'il m'a dit avant de partir étaient : " Je passerais samedi pour les papiers." C'était rapide et clair. Et me voilà à fixer la porte de ma chambre qu'il a passé depuis déjà quelques minutes.

Maintenant que la pression est retombée, j'ai l'impression d'avoir fait une énorme erreur. Quelque chose me perturbe mais tout est allé si vite. Mon cerveau bloque.

Huit ans.

Il m'a fallu huit ans pour que tout soit enfin terminé mais ce n'est pas par le fruit de mes efforts. J'ai l'impression de me mettre battu pendant tant de temps mais en vain. Comme si je coupais l'air avec une épée. En un instant tous nos problèmes se sont envolés. Après tant d'années, ma vie vient de prendre un tournant incroyable en même pas une semaine.

Quelque chose d'humide roule sur ma joue. Une larme coule, puis une autre, je sens un torrent déferler de mes yeux. Un rire nerveux m'échappe. Je pleure de soulagement et ça ne veut pas s'arrêter. Je reste là, repliée sur moi-même, le front posé sur les genoux et j'attends. Après plusieurs minutes, les vannes sont enfin fermées.

Mon Dieu, tout est fini. Nous sommes libres. Je me sens si légère que je pourrais voler.

Après ma crise de larmes et de rire terminée, je sors de ma chambre et trouve mon père assis sur le canapé. Il lève ses yeux vers les miens tandis que je m'assois à côté de lui. Puis il me prend soudainement dans ses bras sans dire un mot. Pas besoin de parler puisque nous savons exactement ce que l'autre ressent.

Nous passons ce qui me parait une éternité à nous faire ce câlin. Je lui souffle alors ce qui tourne en boucle dans ma tête depuis un moment.

- Papa, je vais me marier.

- Oh je suis content que tu es acceptée ma chérie. Tu mérites comme tout le monde d'être heureuse et puis c'est un bon gars.

Il me caresse doucement le dos comme pour appuyer la douceur de ses paroles. Il se réjouit pour moi mais je me sens perdue.

- Je sais papa, je sais.

Nous passons le reste de la soirée dans le canapé en mangeant chinois. Comme si rien de tout cela n'était arrivé et comme si rien n'allait changer.

**
Samedi matin.

Je rejoins Lucas à l'endroit où il m'a donné rendez-vous. Je l'aperçois debout devant la grande porte en bois du bâtiment administratif. Toujours dans un élégant costard sûrement fait sur mesure. Il est au téléphone et sa conversation semble l'ennuyer, lorsqu'il m'aperçoit, il coupe net son appel.

Nous nous adressons un simple signe de tête en guise de salutation. Après tout, même si nous sommes sur le point de nous marier légalement, nous ne sommes rien l'un pour l'autre.
Il est mon sauveur et je suis le barreau qui lui permet de monter l'échelle du pouvoir.

Nous rentrons dans l'édifice qui doit dater du XIXème siècle. Nous nous dirigeons vers l'accueil, où se trouve une jolie blonde, grosse poitrine et grand décolleté. Sa bouche rose vif adresse un grand sourire à monsieur "je me marie dans 10 minutes".

- Que puis-je faire pour vous ?

- Nous avons rendez-vous avec Mr Fermont à 10h.

- Puis-je prendre votre nom ?

CompromisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant