Chapitre XI - La disparition

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Mon sang se glaça dans mes veines. Je courus alors dans la chambre de mon amie.

A son chevet, je pus apercevoir un prêtre et un médecin qui finissait de l'examiner. Il s'approcha de moi et me glissa à l'oreille que c'était la fin pour elle. Il n'y avait plus rien à faire. Je passai d'un immense bonheur à une profonde détresse en l'espace de quelques minutes. Comment n'avais-je pas remarqué qu'elle était malade. Pourquoi me l'avait-elle caché ? Tout était flou autour de moi, je n'entends pas les voix des gens de la pièce, je ne voyais que le corps de mon amie allongée sur le lit qui me tendait les bras. Je me précipitai à genoux devant elle.

« - Valeria, que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu vas aller mieux n'est-ce pas ? C'est juste un coup de froid et tu vas aller bien ?

- Lara, Lara, écoutes-moi. Tout se passera bien, ne t'en fais pas.

- Non, ne dis pas ça. Tu vas guérir et tu vas retourner voir ton petit bonhomme.

- Non, ma chérie, c'est la fin pour moi. Quand tu retourneras là-bas. Va le voir et dis-lui que je l'aime. Je l'aime de tout mon cœur, s'il te plaît.

- Non, non, c'est toi qui va lui dire, ...

- Ce que je ne t'ai pas dit, c'est que j'étais infirmière avant de venir ici et que l'on m'avait diagnostiqué un cancer du sein avant d'être projeté dans ce monde.

- Quoi ? Pourquoi tu me l'as caché ? Pourquoi ? Je ne veux pas te perdre, dis-je en continuant de pleurer.

- Lorsqu'on m'a diagnostiqué ma maladie, on m'a dit qu'il ne me restait que deux ans à vivre. J'en ai presque tenu quatre, je me croyais invincible. Mon fils venait tout juste d'avoir un an. Je me suis alors décidé à profiter de la vie. Avec son père, nous avons décidé de partir en voyage autour du monde pour lui montrer des lieux magnifiques. C'est comme ça que je me suis retrouvé dans ce château.

- Mais comment vais-je faire sans toi. Je ne peux pas continuer sans tes conseils et ton soutien.

- N'oublies-pas, il reste encore trois des nôtres dans ce monde. Il y a Alexa, c'est elle la prochaine à partir. Il y a aussi François et le dernier arrivé avant moi, qui m'a pris sous son aile, c'est Chris.

- Ne parles plus, garde tes forces. On va te soigner ...

- Adieu, mon amie, je t'aime comme si tu étais ma petite fille.

- Non, ne me laisse pas », répliquai-je en sanglots. A ce moment, elle cessa de respirer. Je la pris dans mes bras et je lui criai que l'aimais et que je ne voulais pas qu'elle parte mais c'était trop tard.

Je me levai et commençai à marcher ne sachant pas quoi faire, ni où aller. J'avais tellement mal au cœur. Je me sentais comme abandonnée, une nouvelle fois. je me tenais à chacune des choses qui m'entourait pour avancer. Je n'arrivais pas à y croire. Cela devait être un cauchemar. J'allais bientôt me réveiller.

La garde royale nous avait rejoint ainsi que toute la noblesse présente à la fête. Tout le monde me parlait et essayait de me calmer mais je n'écoutais pas leurs voix. Je fis à peine deux pas dans le couloir que je m'effondrai. Je sentis juste les mains d'Alec me rattrapé et sa voix me dire qu'il allait s'occuper de moi. Je m'engouffrai dans un profond trou noir.

Lorsque je rouvris les yeux, deux jours plus tard, le roi était à mon chevet et Alec se tenait dans le fond de la pièce. Ils se précipitèrent vers moi pour me demander comment je me sentais.

« - Alec, tu peux nous laisser, c'est un ordre ! Que tout le monde quitte cette pièce, elle a besoin de repos », ordonna Evan d'une voix grave. Je lis dans les yeux du général, que cet ordre l'énervait et qu'il aurait voulu rester. Tous quittèrent la pièce et je me retrouvai seule avec lui.

« - Mon amour, comment te sens-tu ?

- Evan, j'ai mal, j'ai tellement mal. Valeria est ... » Je ne pus même pas terminer ma phrase que déjà les larmes me montèrent aux yeux.

« - Elle est partie dans un monde meilleur, mon ange. Ne t'en fais pas, nous lui préparons la meilleure cérémonie qui soit. Je sais que c'est très dur mais tu dois rester forte. Cette peine ne passera surement jamais mais elle s'atténuera avec le temps. Valeria était une de tes grandes amies mais d'autres personnes s'inquiètent pour toi. Alana fait les cents pas devant ta porte. Je crois qu'elle va se battre avec un garde pour te voir. Alec n'a pas quitté ton chevet depuis que tu t'es effondré. C'est d'ailleurs lui qui t'a rattrapé quand tu t'es évanoui. Je crois qu'il est amoureux de toi ...

- Es-tu de nouveau jaloux de lui ? » Lui demandai-je lasse de me  justifier sur mes sentiments.

Ces paroles me réchauffaient le cœur. Je savais que bien que même si mon amie m'avait quitté, ils restaient des personnes que j'aimais ici. Je devais me relever et continuer ma route. Voyant que je me redressai, Evan m'aida. Le contact de sa peau contre la mienne était réconfortant. Ces bras m'enroulèrent et me serrèrent. Je ressenti à ce moment un sentiment de profond soulagement et de réconfort. Il était le seul capable de m'aider à aller mieux.

Une autre vie : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant