Chapitre XV - Une rivale de taille

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J'étais folle de rage intérieurement. Je devais me contenir devant tout le reste de l'assemblée et devant tant de cruauté. Je posai mes mains sur ma joue afin de calmer la brulure qu'Amélia venait de lui infligée.

« - La violence est l'apanage des faibles, madame. Je vous interdis de porter la main sur moi. Votre statue de maitresse du roi, défunt qui plus est, ne vous autorise pas à venir régir la vie de château.

- Vous ne comprenez décidément pas qui je suis ici, ...

- Cela suffit mesdames ! Intervint alors Evan. Il est vrai l'attitude de la comtesse de Boldt pourrait nous porter préjudices. C'est pourquoi, je décide pour le moment de la relever de ces fonctions.

- Non, votre majesté, j'ai donné ma vie entière à cet édifice » hurlait Catherine. Ses plaintes étaient pour moi intolérables. Comment pouvait-on être à ce point injuste avec une femme qui travaillait toujours à la bienséance et au bon déroulement de ces lieux.

« - Mon roi, repris Amélia, de plus belle, je serais tout à fait honorés de reprendre les fonctions de de Lady Catherine, le temps que cette dernière retrouve ses esprits. Avec votre permission bien sûr. »

C'était donc cela le but de la manœuvre : reprendre son post. Mais pourquoi ? Bien entendu, elle voulait plus de pouvoirs. Après la mort de son amant, elle avait été forcée à quitter le palais. Elle devait donc tramer quelque chose contre la couronne. De grands murmures parcouraient la pièce, tous se demandait : quelle allait être la réponse du roi. L'intendante avait beaucoup de pouvoir ici. Une chose était sure ; si Amélia prenait le contrôle de ces lieux, ma vie risquait vite de devenir un enfer.

« - Il en va de soi, ma tante. Vous serait intendante jusqu'à ce que nous lui trouvions une remplaçante, dit-il en désignant mon ami.

- Votre majesté ?

- Qu'y a-t-il encore comtesse de New Kanton ?

- Si vous me le permettez, ma nièce arrive bientôt et j'aimerais beaucoup que votre altesse vienne l'accueillir comme il se doit lorsqu'elle sera là.

- Votre nièce ? S'agit-il de Chloé ? répondit-Evan instantanément.

- Oui, votre majesté.

- Cela fait si longtemps que je ne l'ai pas vu. Ce sera pour moi un plaisir. Faites-moi appeler lorsqu'elle sera là. Maintenant, vous pouvez tous disposez ».

Je ne sais pas pourquoi, mais un grand frisson me parcourut lorsque le roi prononça son nom. Qui était-elle pour lui ? Est-ce que j'étais jalouse ? Je devais maintenant me ressaisir et aider mon amie à retrouver le peu de dignité qu'il pouvait lui rester.

J'aidais Catherine à se relever lorsque Alec vint m'aider à la soulever.

« - Ad impossibilia nemo tenetur » prononça Amélia.

Aussitôt, je me retournai pour la regarder dans les yeux. Impossible, c'était elle. Ces mots, je les avais déjà entendus. C'était elle, cette affreuse mégère.

*****

Mais où est encore passer maman ? La maitresse n'arrête pas de regarder sa montre.

Maman avait promis de venir me chercher aujourd'hui. Elle doit surement être cachée avec les dinosaures et les princesses dans les châteaux.

« - Voilà ta tante, me dit la maîtresse.

- Excusez-moi du retard, nous nous étions mal compris avec sa mère. Toutes mes excuses.

Une autre vie : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant