Chapitre VIII - Retrouvailles

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Durant les semaines qui suivirent, j'essayais de m'adapter à mon nouveau statut et à tout ce qu'il impliquait. Non seulement, je devais divertir la princesse, mais aussi m'occuper de l'intendance et de la gestion du domaine et de la fortune qui m'avaient été confié. Les choses étaient encore plus compliquées car je devais le faire à distance. Impossible de me rendre sur place pour voir de mes propres yeux le travail à accomplir. Valeria avait pris rapidement son statut de dame à cœur.

Elle s'occupait de m'enseigner tout ce qu'il y avait à savoir pour être une grande dame. Broderie, danses, techniques du langage, gestion d'une maison ; elle me donnait toutes sortes de cours.

Soucieux de ma sécurité, le roi ordonna qu'un maitre d'arme m'enseigne le combat à l'épée et le combat rapproché. Je passais donc mon temps à gérer et apprendre. Je n'avais pas vu Evan depuis qu'il m'avait attribué mon titre. Il était parti en voyage. Certaines rumeurs prétendirent qu'il arrangerait un mariage à Alana pour garantir la paix avec les Seigneurs du Sud.

Ce matin, j'avais un cours avec Antonio, mon professeur de combat.

« - Montez la garde, tournez votre poignet légèrement vers l'extérieur et frappez ! »m'expliquait-il.

Nos épées faisaient de grands bruits en s'agitant dans tous les sens. J'étais devenu très habile en six mois de temps. L'élève égalait le maître.

« - Attention, protégez votre garde à droite »me dit-il en lançant son épée sur le côté. Mais il n'avait pas compris que c'était une stratégie pour le déstabiliser. Je bloquai son épée avec la mienne puis tournai sur le côté pour me retrouver derrière lui et poster ma lame sous sa gorge.

« - Maitre vous devriez être plus attentif ou vous y laisserez votre vie », riais-je.

J'eus à peine prononcé mes mots, que je sentis une main me saisir à la taille et une autre pointant une lame au niveau de mon cou.

« - C'est vous qui ne devriez jamais baisser la garde, Mademoiselle !

- Seigneur Alec, vous m'avez mis en très mauvaise posture ! C'est lâche de faire peur à une pauvre femme comme moi. » Aussitôt entendait-il ses mots qu'il me lâcha et me demanda pardon. J'en profitai immédiatement pour me retourner et pointer ma lame sur son cœur.

« - Heureusement que je ne suis pas votre ennemi, général. Sinon, vous seriez déjà mort !

- C'est un plaisir de vous revoir, dame Lara !

- Le plaisir est pour moi, Alec. Venez que je vous serre contre moi ».

Ces mots le déroutèrent. Pendant l'absence d'Evan, nous étions devenus amis. Le roi lui avait demandé de veiller sur moi ; chose qu'il prenait particulièrement à cœur. Nous passions des heures à nous entrainer tout en parlant des choses et d'autres. Il me faisait penser à un mélange de Julian et d'Aaron.

« - Deux semaines sans vous m'ont semblé bien longues. A qui aurais-je pu donner une correction ?

- Le roi sera bientôt de retour ».

Il savait parfaitement ce que signifiais ces mots pour moi. C'est pourquoi, je pus apercevoir une lueur de tristesse dans ses yeux. Je le serrais dans mes bras en pensant que je pourrais prochainement faire de même avec Evan.

« -Hum, hum. Je ne voudrais pas arrêter ces charmantes retrouvailles » dit une voix familière derrière nous. Cette voix, je l'aurais reconnu entre toute. Je l'avais tellement attendu.

« Votre majesté, répondions-nous en cœur. C'est un plaisir de vous revoir, ajouta Alec.

- Le plaisir est partagé, mon ami. Dame Lara, vous êtes encore plus belle que dans mes souvenirs. Je vois que vous maniez les armes avec adresse et passion.

- Oui, votre majesté. Je m'applique à apprendre du mieux possible.

- J'aimerai vous voir en privé un peu plus tard.

- A vos ordres, votre altesse. » Répondis-je.

En privé ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Je pus lire dans son regard un brin d'excitation et de malice.

Une autre vie : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant