Une autre vie : Tome 1

Chapitre XX - Un nouveau départ

Les yeux d'Alec m'imploraient d'avancer. Je ne pouvais pas lui faire cela. Je resserrai ma prise autour du bras de mon ami. Il fit un pas en avant pour m'inciter à aller de l'avant. Je repris alors mes esprits.

Je marchai lentement vers mon destin. J'entendais l'étonnement et le choc des invitées qui découvraient ma robe sur mon passage. Evan ne me quittait pas des yeux. La flamme qui dansait dans ces derniers montrait que son désir pour moi était toujours présent. Je rougis un instant en pensant à la nuit que nous avions passée ensemble.

« - Bien, maintenant que la deuxième mariée est arrivée, nous allons pouvoir commencer »lança alors le cardinal qui présidait la cérémonie. Il nous fit mettre face à face. Les hommes d'un côté et les femmes de l'autre si bien que la proximité entre Alec et Evan était très troublante. J'avais l'impression d'épouser les deux à la fois. Chloé, qui se tenait à ma droite était aussi mal à l'aise que moi. Nous nous regardâmes un instant avant de tourner les yeux vers nos futurs époux.

« - Futurs mariés, prenez-vous les mains. Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer non pas un mais deux unions devant Dieu et les Hommes. Cette situation est assez inédite pour moi, je dois l'admettre ! Bien, je vais commencer par vous » dit-il en désignant le couple royal.

« - Evan, acceptez-vous de prendre pour épouse, Chloé ici présente, de l'honorer et la chérir, dans les peines et les joies, dans la santé et dans la maladie, tous les jours de votre vie jusqu'à ce que le mort vous sépare ? ». Je sentis les yeux du roi se poser sur moi. Je baissai aussitôt les yeux pour ne pas croiser son regard.

« - Oui, je le veux dit-il.

- Très bien et vous, comtesse Chloé, acceptez-vous de prendre pour époux, sa majesté le roi Evan, ici présent, de l'honorer et le chérir, dans les peines et les joies, dans la santé et dans la maladie, tous les jours de votre vie, jusqu'à ce que le mort vous sépare ?

- Oui, oui, j'accepte, dit-elle avec enthousiaste.

- Je vais maintenant passer à vous, général, acceptez-vous de prendre pour épouse, la duchesse Lara ici présente, de l'honorer et la chérir, dans les peines et les joies, dans la santé et dans la maladie, tous les jours de votre vie jusqu'à ce que le mort vous sépare ?

- Mon père, même s'il est difficile d'explique ce que je ressens, je vais essayer ». Il se tourne alors vers moi et plongea ses yeux dans les miens. Je me sentis défaillir devant l'intensité de son regard. Il est tellement beau et tellement sûr de lui. Une partie de moi était anéanti en imaginant les mots qui allaient sortir de sa bouche, mais une autre partie de moi était curieuse et flattée de ce qu'il allait dire.

« - Mon amour, ce que je ressens pour toi est indescriptible. Je ne veux pas imaginer ma vie sans ta présence auprès de moi, sans la tendresse de tes paroles et la douceur de tes mains. Je ne veux pas imaginer la vie sans ton sourire pour illuminer mes jours, sans ton amour pour réchauffer mes nuits. Je ne veux tout simplement pas imaginer la vie sans toi car mon bonheur, c'est toi. Je t'aime et je crois que je t'ai aimé depuis que nos regards se sont croisés. Je suis honoré que tu sois ici à mes côtés, c'est pourquoi, oui, j'accepte de me donner à toi sans conditions sans retenu ». Ces paroles étaient absolument magnifiques. Je ne pouvais pas retenir mes larmes. Ce discours m'avait tout simplement chamboulé. Je venais simplement de prendre conscience de la chance que j'avais de l'avoir avec moi.

Les flashbacks de nos moments passés ensemble me revinrent alors en mémoires. Il avait toujours été là pour moi ; me soutenant dans les mauvais moments et restant en retrait dans les bons. Il était l'homme parfait et il m'aimait. Comment pouvais-je le faire souffrir à ce point ? L'assemblée acclama alors mon futur époux. Je me tournai, les yeux embrumés vers Evan, qui avait serré les poings prêts à bondir sur Alec. La jalousie devait le ronger mais pourquoi ? C'est lui qui avait créé cette situation après tout. Il voulait épouser une noble de pure souche, il devait assumer les conséquences de ses actes.