Chapitre XII - L'un des cinq

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« - Allons, comment pourrais-je être jaloux de lui ? Je suis roi ! » Me dit-il en souriant. Nous restâmes assit là dans les bras l'un de l'autre durant quelques heures.

Le lendemain se déroulait la cérémonie de funérailles de Valeria. Un prêtre avait été demandé et on lui avait construit un beau cercueil. Le roi et la princesse s'était déplacé tout spécialement pour une servante. Tout cela était bien étrange à regarder. Si ce n'était pas mon amie, qui s'en serait soucié ?

J'observais les visages autour de moi, tous semblait tristes mais l'était-il pour elle ou pour moi ? Les femmes de chambres qui avaient travaillé avec elle, étaient aussi présentes.

Toutes avaient apporté des fleurs qu'elles mirent sur la tombe après l'enfouissement.

Tout à coup, j'aperçus au loin un visage étranger qui regardait la cérémonie en pleurant. Je n'avais jamais vu cet homme. Pourquoi était-il là ? Connaissait-il Valeria ? Et si c'était l'un des 5 ? Comment l'approcher sans que tout le monde ne remarque mon absence ? J'eus soudain une idée.

« - Laissez-moi seule avec elle, je vous en prie.

- Madame, vous ne devriez pas rester seule dans de pareilles conditions, suggéra Alec.

- Vous avez entendu la dame, hurla Evan, je veux qu'on la laisse seule pour qu'elle puisse dire au revoir à son amie. » Tous commencèrent à se disperser. Alec resta derrière moi et ne bougea pas. Je sentis Evan se mettre entre nous.

« - Vous ne m'avez pas entendu, général ? Laissez-la duchesse tranquille.

- A vos ordres, votre majesté ! » Lui dit-il d'un ton sec. S'il n'avait pas été en public, peut-être se serait-il battu. Je ne m'étais pas rendu compte que l'étranger aussi avait disparu. Lorsque tout le monde fut parti, je m'effondrai à genoux devant la tombe.

« - Pardonnes-moi mon amie, de n'avoir rien vu ...

- Ne lui demander pas pardon, elle vous adorait ! Me dit une voix inconnue.

- Mais qui êtes-vous ? » Je me retournais et observais l'homme qui se tenait en face de moi. Il était à peine plus vieux que moi et il me souriait. Ses grands yeux bleus me fixaient, il me connaissait de toute évidence.

« - C'est vrai, je ne me suis pas présenté, je suis Chris !

- Chris ? Le mentor de Valeria ?

- Le mentor, c'est un bien grand mot ! Voulez-vous que nous marchions, je vais vous raconter mon histoire. » Nous commençâmes donc à déambuler sur le chemin.

« - Vous savez, Valeria m'a écrit un grand nombre de lettres vous concernant. Elle adorait vanter vos qualités et me racontait chacune de vos aventures. Je suis l'un des cinq comme vous le savez. Pardonnez-moi de ne pas vous avoir contacté plutôt mais j'étais en voyage. Je viens seulement de rentrer et Alexa m'a appris ce qui venait d'arriver à Valeria. Saviez-vous qu'Alexa travaille au château ?

- Non, je l'ignorais ! Nous nous sommes peut-être déjà croisés.

- Certainement mais elle souhaite resté anonyme le plus longtemps possible lorsqu'elle rencontre les nouveaux de nôtre cercle. Elle a peur qu'un autre membre ne prenne sa place pendant la traversée.

- Prenne sa place ? Je pensais que cela n'était pas possible ...

- Pas exactement !, ajouta-t-il en faisant la grimace. Valeria a du vous dire que nous ne pouvions pas retourner de l'autre coté à plusieurs mais pas qu'il était possible d'échanger nos places. Celui qui se présente en premier devant le passeur est ramené de l'autre côté.

- Waouh, je l'ignorais. Même si c'est le cas, je ne prendrais jamais la place d'une autre personne. Saviez-vous que Valeria avait un fils. La pauvre est morte sans pouvoir le revoir.

- Oui, je le savais. Je connaissais aussi sa maladie. C'est pourquoi, nous nous sommes peu à peu éloignés. Elle ne voulait pas que je l'a vois mourir.

- Comme c'est étrange, elle ne m'a jamais parlé des autres avant sa mort.

- C'est une règle élémentaire entre nous. Nous ne savons jamais qui va arriver, ni ce de quoi les nouveaux sont capables. Si notre histoire tombait entre de mauvaises mains, qui sait ce qui pourrait se passer. Nous préférons donc nous protéger les uns les autres.

- Pourquoi me dire tout cela maintenant, dans ce cas ?

- Je vous ai observé attentivement et votre tristesse est sincère. Vous l'aimiez sincèrement.

- C'est le cas, je vous l'assure.

- Mais votre position complique les choses. Vous êtes entourés par beaucoup de personnes très puissantes. Vous devez savoir que pour nous la discrétion est primordiale.

- Oui, je le sais mais je vous garantis que jamais je ne ferais quelque chose contre vous.

- De quelle époque venez-vous ?

- De 2018. Cela me fait bizarre de l'entendre de nouveau. La dernière fois que j'en ai parlé, c'était avec elle et vous ?

- De 2015, ne me demandez pas pourquoi, il n'y a aucune cohérence entre les ordres d'arrivée et les époques dans lesquels nous vivions. La logique voudrait que si je vienne de 2015, Valérie vienne de 2016 et ainsi de suite. J'étais chercheur et historien avec d'arriver ici. La recherche était mon métier et l'histoire mon passe-temps. J'essaye donc de trouver des explications à tout cela. Comment fait-il pour voyager dans le temps. Pourquoi nous ? J'essaye de trouver un sens à toutes ces questions.

- A quelles conclusions en êtes-vous arrivé ?

- Et bien je suis ici depuis deux ans et demi, et le seule point sur lequel je suis arrivé, c'est que ce magicien, ne suis aucune logique. Ni dans les ordres d'arrivée, comme je vous le disais : deux hommes, une femme, deux hommes, trois femmes. Ni dans les années, ni dans les métiers que j'ai pu regrouper : Richard était banquier, Aurélien était fermier, Alexa était chanteuse, François était mannequin ...

- Je vous demande pardon mais qui sont Richard et Aurélien ?

- Ah oui, pardon, ce sont les personnes qui sont déjà parti. Bref, je ne comprends rien à tout ça. La seule chose que nous savons, c'est qu'il apparait une fois par an dans la salle de prière.

- La légende dit qu'il cherche un être bon et pur, peut-être s'attache-t-il aux personnes qui ont fait une bonne action.

- C'est possible...

- Dans ce cas, la seule façon de briser tout ceci et de rentrer chez nous serait que l'un de nous accepte de rester ici de son plein gré.

- Ce n'est pas aussi simple car cela est déjà arrivé !

- Ah oui, vous voulez dire qu'une personne de notre époque est restée ici pendant plus de cinq ans ?

- Effectivement, on m'a parlé de ça une fois, si mes souvenirs sont bons, il s'agirait d'une femme qui est apparu ici il y a à peu près 18 ans.

Une autre vie : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant