Chapitre 2- Alterless

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T'es tu déjà senti comme un sac plastique, dérivant dans le monde
Voulant recommencer une nouvelle fois ?

T'es tu déjà senti, senti comme du papier fin, comme un château de carte s'effondrant d'un coup ?

Katy Perry- Firework

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Lumière qui vacille sur les murs du métro poisseux. Tout est au ralenti alors que Katsuki songe encore à ses mains, et à sa petite vie minable.
Le bruit des roues sur les rails en fer, crissement aigus du frein, activé trop tard.

C'est pas comme s'il pouvait faire quoique ce soit, la paralysie des muscles, l'absence de ses explosions pour l'extirper. Le wagon qui arrive à toute vitesse...

Les mains vides et sans peau, qu'il regarde encore et encore, jusqu'à ce que la lumière jaunisse son corps, que le metal effleure son épiderme.

Et puis, le temps d'un souffle qui se coupe, son épaule est brutalisée, non pas par le wagon, mais par des grandes mains puissantes qui l'extirpent in extrémiste.

Katsuki n'a pas le temps de cligner des paupières, le vent lui a frappé le visage tant le wagon fût proche, et son épaule se répercute sur le béton la seconde d'après.

Pwa !

Reception chaotique. Le choc passé Katsuki ouvre timidement les yeux. Ses oreilles perçoivent de nouveau sons, puis il distingue de nouvelle tête qu'il est persuadé de ne pas avoir vu auparavant.

Au fond, il voit le vilain -Ce connard- menotté et muselé, mal en point. C'est une bonne chose.

Katsuki se relève sur les genoux, esquissant un râle grave. Il a mal au côte, la mâchoire et à l'épaule, et par dessus tout il ne comprend plus rien à tous ce monde, ces héros arrivés de nulle part qui s'exécutent comme des pantins.

-Est ce que-..Est ce que tout va bien ? Je suis vraiment désolé pour la réception sur le beton je n'ai pas-..

Le silence reprend sa place, lorsque les pupilles se détaillent, que le cerveau analyse et que le cœur se loupe sur un ou deux battements. C'est désagréable, cette sensation de l'esprit qui se noie d'encre, et toute cette rage qui bouillonne à ne plus savoir quoi en faire.

-Deku.

Rien que la prononciation de son nom lui hérisse l'échine, lui taillade la gorge, et ses muscles se tendent à en faire trembler ses mains. Il n'a même plus assez de contrôle pour lui foutre son poing au visage, alors il le regarde, et pour confirmer ses craintes, il reconnaît bien là la main tendu prête à aider, restée figé, comme son foutu visage déformé d'inquiétude amère, et puis il y a ses cheveux verts. Ce vert atroce qu'il ne peut même plus voir en peinture. C'est bien lui.

C'est difficile de maintenir son regard dans le sien, sans s'y perdre, sans perdre un bout de lui-même, récupérer cette douleur du passé qui lui coûta son alter. Deku recule de quelques pas, comme désorienté lui aussi, réalisant très surement que Katsuki aurait crevé sous ce wagon sans son intervention.

-Ka-Kacchan ??

Bruit d'explosion dans la poitrine, Katsuki sent son visage se tordre lorsque la voix arrive maintenant aux oreilles. Cette sensation étrange et le pincement du cœur qu'il soumet au silence.
Tch. Ça lui échappe, et il se relève entièrement avec mal, prend sur lui pour ne pas se montrer faible, alors qu'il est sur le point de s'écrouler.

-Ne m'appelle plus comme ça. Ne m'appelle plus du tout.

Dit il, étrangement calme. Il ne le regarde plus. Comme si la colère était telle qu'elle lui mange les mots, et toute son énergie. Katsuki veut juste se réveiller dans son lit, prétextant que l'alcool lui a rendu le sommeil lourd.

~ Le Goût De Nos Souvenirs ~ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant