Don't Call Me Angel

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷 ~ 𝙸𝚗𝚜𝚝𝚊𝚗𝚝 𝚙𝚛𝚎́𝚜𝚎𝚗𝚝

« Aujourd'hui est le plus beau jour de notre vie, car hier n'existe plus et demain ne se lèvera peut être jamais. Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d'illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons nous de le voir se coucher. Arrêtons de dire "il est trop tôt" ou "il est trop tard"; le bonheur est là : il est l'instant présent. »

C'est ça, l'instant présent. Peu de personnes en parlent, peu de personnes l'évoquent, peu de personnes y pensent...Mais il est là. Il existe. Il est parmi nous. Il est chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de notre vie.
Beaucoup de personnes vivent dans le passé, et ne peuvent progresser.
Beaucoup de personnes, au contraire, vivent dans le futur, et ne peuvent profiter.
Et quand vient la mort, l'heure fatidique, toutes ces personnes s'étonnent de ne pas avoir vu le temps passer, pleurent de ne pas s'être extasié devant le moindre rayon de soleil ou la moindre goutte de pluie.

Je me regarde dans le miroir, l'horloge tourne. Tic Tac. Je m'observe. Je réfléchis. J'inspire une fois et je me détaille longuement. Tic Tac. Je vois ma peau claire. Les néons de la coiffeuse lui octroie un aspect blanchâtre presque fantomatique. Tic Tac. Mes tâches de rousseurs ressortent de cette peau froide, lui redonnant une légère couleur. Quelques grains de beauté se confondent avec mes éphélides. Tic Tac. J'ai les yeux verts, d'un vert intense. D'un vert couleur émeraude dans lesquels on peut se perdre. Le mascara appliqué sur mes cils fait d'avantage ressortir leurs nuances.
Tic Tac. J'ai le visage fin, les joues quelques peu rosies par le stress. Mes cheveux châtains clair virant au roux, encadrent mon visage en amande et arrivent jusqu'au creux de mes reins. Tic Tac. Mes cheveux sont dégradés au niveau de mon front, montrant ainsi les vestiges de mon ancienne frange. Tic Tac.

Puis le réveil sonne. J'arrête la sonnerie assourdissante d'un coup vif de la main droite -je suis droitière- et je range l'appareil dans un tiroir de ma coiffeuse. Je n'entends plus que le cliquetis des aiguilles. Hormis cela, il règne un silence de mort dans la pièce.

Je commence à m'impatienter. Après plusieurs minutes d'attentes, je me lève et je me dirige vers la porte de la salle de bain, qui est fermée à clé. Je toque doucement.

« Liliane ? Tu es prête ? »

J'ai la voix douce -enfin je crois- et un peu rocailleuse à la fois. Je me racle la gorge pour l'éclaircir.

« Liliane ?

- J'arrive ! »

Je m'adosse contre le mur, près de la porte de la salle de bain. Liliane est ma meilleure amie : je la connais depuis que j'ai 10 ans. C'est une jeune femme avec un grand cœur. Elle est très coquette mais elle met un temps fou à se préparer. Cela fait plus de trois quarts d'heure que je l'attends.

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Je regarde autour de moi. J'observe cet environnement que je connais bien.
La chambre de l'internat que Liliane et moi partageons est vraiment spacieuse. Elle fait sûrement partie des plus grandes chambres qu'il y ait dans ce manoir.
Nous avons un lit à baldaquin, double, chacune. Nos deux lits se font face, ce qui est pratique pour discuter tard la nuit tout en restant au chaud. Les rideaux de lits sont de couleur bleu roi, ce qui fait d'avantage ressortir les draps d'un blanc parfait.
Nous partageons un bureau pour ranger nos affaires de classe, ainsi qu'un grand dressing pour entreposer nos nombreux vêtements.
Nous disposons également d'un petit salon comprenant un canapé, une cheminée ainsi qu'une petite télévision pour suivre les actualités. J'aime beaucoup ce petit endroit calme et paisible. Il nous permet de nous reposer auprès d'un bon feu après une journée exténuante.
Il y a une immense salle de bains composée d'une magnifique douche et d'une baignoire à bulle.
Les couleurs de la chambre sont celles des armoiries de l'école : bleu et or. Des tapisseries représentant des scènes de chasse ou de guerre, ornent le mur droit. Certaines ont un aspect légèrement terrifiantes, ce qui donne encore plus envie de les contempler.
Une large baie vitrée donne sur un balcon orné, s'ouvrant lui même sur un grand jardin feuillu et fleuri.