𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟽 ~ 𝚁𝚎́𝚏𝚕𝚎𝚡𝚒𝚘𝚗

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« Le moyen d'apprendre à bien connaître le monde, c'est de faire de sérieuses réflexions sur tout ce que l'on voit et de s'en faire l'application. »

La réflexion...Sans doute l'une des plus grande sagesse au monde. C'est elle qui nous permet d'être sur de nos choix, de peser le pour et le contre en vue d'une décision importante. Le réflexion permet de se questionner, de méditer...Car mieux vaut la réflexion à la précipitation. C'est un acte ancestral menant bien souvent aux bons choix des bons actes. La réflexion n'est cependant pas toujours signe d'intelligence. Lorsque nous réfléchissons trop, trop longtemps, trop souvent, nous passons à côté de choses magnifiques et nous le regrettons. Aujourd'hui, il faut apprendre à exercer la réflexion, mais il ne faut pas pour autant dénigrer la vie, dénigrer la réalité...Notre réalité.

       Cela fait plus d'une demi-heure que je reste là, assise sur mon lit, à contempler le vide, le regard perdu

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Cela fait plus d'une demi-heure que je reste là, assise sur mon lit, à contempler le vide, le regard perdu. Je réfléchis. Je ne sais même pas si j'ai pleine conscience...Je suis livide, dépourvue de quelconques émotions. Je ne peux cesser de repenser à ce que j'ai vu, à ce que j'ai...Fait...Je repense à tous ces cadavres pointés vers moi, me regardant avec des yeux assassins ; à mon père et à ma mère, hurlant au désespoir sur le corps dépourvu de vie de mon défunt frère. Je repense à cette femme, cette inconnue d'une beauté sans précédent. Cette femme a l'aspect surnaturel avec ses grandes ailes blanches et ses cornes rayées. Cet ange...Il était évident que s'en était un, non ? N'était ce pas ainsi qu'ils étaient représentés dans la mythologie ? Il me fallait des réponses. Il fallait que je sache pourquoi cela m'étais apparu.

Un frisson parcourt mon dos, ce qui me fait alors trembler. Je me lève du lit blanc à baldaquin. Je vacille et manque de tomber. Je me rattrape de justesse à la table de chevet, ce qui ne manque pas de faire tomber la lampes C'est à peine si mes jambes me portent. J'ai l'impression qu'elles ont été transformé en coton...Coton moelleux où on s'allongerait pour toujours...Le choc que j'ai eut est tellement intense qu'il me fait ressentir un sentiment que je hais par dessus tout : la faiblesse. Je me sens faible, vulnérable, comme si la maladie l'emportait sur moi. Avec difficulté, je me dirige vers la sortie de ma chambre et je parcours les couloirs de l'EBI-NA, à bout de force. Je m'appuie sur chaque mur pour me déplacer, sur chaque rambarde que je peux trouver. Chaque pas que je fais manque de me faire chanceler.

Quelques surveillants, inspectant la ponctualité des élèves alors en cours, proposent leur aide que je refuse, par fierté sans doute. Certains insiste et je leur intime avec ordre que je peux me débrouiller, ce qui les fait alors fuir. Être une altesse royale peut s'avérer à avoir de bon côté parfois. Le moindre bruit me fait sursauter, la moindre personne que je croise m'inspire la méfiance. Les sculptures qui me semblaient autrefois splendides et pleines de gaieté me paraissent dès lors terrifiantes. La moindre statue me donne envie de courir le plus vite, chose que je ferais si je le pouvais. J'ai l'impression d'être observée, d'être suivie. J'entends des chuchotements. Les mêmes chuchotements que ceux présents dans la vision. S'en ait trop ! Je m'arrête et me laisse tomber, glisser contre le mur.
« Assassin ! », « Traîtresse ! », « Menteuse ! »,  « Meurtrière ! » ; sont une petite partie des mots que je ne cesse d'entendre. Ils sont de plus en plus fort et me donnent mal à la tête. Je sais que je suis la seule à les entendre. Ils sont là...Dans mon cerveau...Et ils ne veulent pas sortir, pas tant qu'ils n'auront pas fini de me torturer jusqu'à mon achèvement. J'attrape ma tête entre mes mains que je compresse alors. Je veux qu'ils sortent ! J'appuie si fort que ça m'en fait mal. Je me tire les cheveux à me les arracher.

« SORTEZ DE MA TÊTE ! »

Je hurle. Mon cri résonne à travers tout l'internat. Le silence revient. Je n'entends plus rien. Les voix sont parties. Mais pour combien de temps ?
Je me relève, tremblante, et je ré-ajuste tant bien que mal ma robe. J'arrive devant une salle, la salle des Professeurs. Je me sens mieux, ou du moins je crois. J'ai moins de difficulté niveau physique : j'arrive à me re-déplacer sans pour autant m'appuyer sur quelque chose. Mais niveau mental...C'est une toute autre histoire...

Je toque à la salle des Professeurs. Au bout de quelques minutes d'attente, une femme daigne enfin se montrer. Elle ouvre la porte. Son yeux s'agrandissent en me voyant. Elle exerce une révérence, puis me regarde, l'air interrogateur. Elle est plutôt jeune, environ 40 ans. Elle a une longue chevelure rousse avec laquelle ses nombreuses taches de rousseurs s'accordent à merveille.

« Puis-je vous aider ? » murmure-t-elle d'une voix légèrement rocailleuse, ce qui me surprend.

« Oui ! Je cherche le Professeur Layan s'il vous plaît. C'est le Professeur de SVS (Sciences de la Vie et du Surnaturel).

- Ah oui je vois ! Larry Layan, je crois...Vous avez de la chance, il me semble que Larry n'a pas cours à cette heure-ci. »

Elle appelle le Professeur Layan d'une voix forte qui porte loin. Celui-ci lui répond par un quasiment inaudible « J'arrive ! ». La femme se tourne ensuite vers moi. Elle me dévisage et son regard devient tout à coup méfiant.

« Mademoiselle, ne devriez-vous pas être en cours ? Il s'avère, qu'aujourd'hui, tout les Professeurs sont présents, je me trompe ?

- Vous avez raison, Madame. Mais il faut que je parle au Professeur Layan de toute urgence ! »

Elle me regarde d'un mauvais œil, préparant sa répression. Mais à ce moment même le Professeur de SVS apparaît, à mon grand soulagement. Je me tourne vers la femme aux cheveux roux.

« Pardonnez-moi, Professeur, mais je ne pense pas vous connaître.

- Je suis le Professeur Dilyn. J'enseigne les Langues Étrangères et Anciennes. »

Le Professeur Layan fait signe poliment au Professeur Dilyn de disposer. Elle tourne les talons et s'en va à l'opposé de nous, tête relevée, buste de droit et démarche gracieuse. Larry effectue une révérence exagérée, ce qui me fait rire. Je me sens désormais en sécurité. J'adore ce Professeur. Il n'est là que depuis l'année dernière mais je lui voue une totale confiance. Il vient tout juste de terminer ses études et d'avoir son diplôme, ce qui résulte d'une meilleure compréhension envers les jeunes élèves que nous sommes. Il nous comprend mieux que quiconque présent a l'EBI-NA. Il est toujours d'une grande élégance. Chemise blanche, pantalon de costume noir, cheveux bruns impeccablement peignés, on pourrait croire qu'il se prépare pour un grand défilé.

« Que me vaut l'honneur de ta visite ? »

Ta...Ici, c'est la seule personne, hormis mes amis les plus proches, que me tutoie. Certains pourraient penser que nous sommes trop proches dans notre relation Professeur/Élève. Ce n'est pas de mon avis. Certes, nous entretenons une amitié quasiment fraternelle mais cette amitié nous en avons besoin. J'ai l'impression qu'il est le seul, avec Liliane, à me comprendre, à ce connaître réellement.

« J'ai besoin de vous.

- En tant que Professeur ou en tant que Conseiller ?

- Les deux ! »

- Les deux ! »

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Don't Call Me AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant