𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟽 ~ 𝚂𝚘𝚞𝚟𝚎𝚗𝚒𝚛𝚜

74 21 19
                                    

    « Les souvenirs, c'est quelque chose qui vous réchauffe de l'intérieur. Et qui vous déchire violemment le cœur. »

L'obscurité, le sommeil, les souvenirs. Un monde si intriguant...Un monde si secret et personnel. Les souvenirs peuvent être heureux, agréables et emplis de joie...Et d'autres peuvent être atroces, plein de tristesse, et si dévastateurs qu'on souhaiterait les oublier pour toujours.

Et d'autres peuvent être atroces, plein de tristesse, et si dévastateurs qu'on souhaiterait les oublier pour toujours

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Une femme court dans une prairie enflammée, détruite par le chaos, et pourtant autrefois si paisible. Elle tousse, suffoque, ses muscles sont douloureux de toutes parts...Mais elle ne s'arrête pas, elle ne doit pas s'arrêter. Dans ses bras, un petit garçon d'à peine quelques années. Elle lui maintient la tête d'une main et protège son corps des flammes, de l'autre. Elle manque de tomber à chaque pas, mais elle reste forte et continue, pour la survie de son enfant. Le petit hurle et pleure, s'agitant, et regardant autour de lui avec terreur, de ses yeux bleus innocents.

Je fais face à toute cette terreur. J'observe les alentours...La destruction est la seule chose qui réside autour de moi...Le feu, la fumée, les armes ensanglantées, les corps dépourvus de vie enchevêtrés. Je lève les yeux vers le ciel grisonnant. Un engin volant futuriste passe au-dessus de ma tête. Je sursaute, surprise par son vrombissement assourdissant.

Je suis sur le porche d'une maison en ruine, qui s'écroule de chaque côté. Les pierres s'écroulent dans un vacarme insupportable pour venir se fracasser avec force sur le sol rigide. L'une d'elle manque de m'écraser, mais je me décale de quelques pas, de justesse. Je baisse mes yeux dévastés. Au sol, je fais face à un éclat de verre montrant mon reflet, tel un miroir. Je regarde, je plisse les yeux pour me concentrer. Je me distingue à peine. La seule chose que je vois, c'est le visage d'une enfant de neuf ans totalement désorientée et sous le choc. Le visage d'une enfant apeurée...Mon visage...

J'entends un cri, suivi d'une détonation atroce à en fracasser les tympans des plus fragiles. Au loin, le corps d'un homme vole violemment dans les airs pour venir tomber durement contre la terre. Cet homme couvrait les arrières de la femme et de son enfant avec son fusil, tentant tant bien que mal de repousser ses ennemis. Je retiens un sanglot. Son corps gît désormais sur la terre boueuse, inerte et dépourvu de vie. Ses yeux grands ouverts regardent vers le ciel assombri.

La femme aux cheveux blonds autrefois soyeux hurle son nom avec douleur, nom que je ne parviens pas à distinguer parmi toutes ces horreurs. Son fils pleure de tout son être. Je sens mon cœur se briser en mille morceaux. Des larmes douloureuses ne s'arrêtent pas de perler sur mes joues tâchées de cendres.

La mère reprend sa course avec difficulté et se dirige vers moi en titubant. Ses yeux sont rougis par les larmes et la poussière. Ses mains tremblent, si bien qu'elle est obligée de déposer l'enfant de cinq ans à terre.

De mes yeux innocents, je regarde à gauche. Des hommes armés hurlent leur cri de guerre avant de se mettre à courir vers nous, épées brandies. Je commence à descendre les marches du promontoire. Je me dirige vers la femme essoufflée, qui me hurle soudainement une parole en tendant sa main vers mois. Un obus explose à mes côtés , me projetant en l'air. Je sens des morceaux de fer se planter dans mon corps, et je me sens tomber lourdement sur le sol. Je pousse un cri de douleur au contact de l'acier. Le sang me bat aux tempes, ma vision est trouble. Je respire difficilement. J'agrippe l'herbe autrefois verdoyante. Je sens ses brins me chatouiller les mains avec délicatesse. Je n'entends plus rien tellement cette explosion m'a sonné.

Don't Call Me AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant