Chapitre 10 : "Dernier arrivant, derniers vivres"

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J'étais déjà en cuisine, même avant Fry. Je n'avais pas beaucoup dormi et, trainer dans mon hamac ne servait à rien, excepté me torturer les méninges. Autant mettre à profit tout ce temps libre. Je devais chasser Newt de mes pensées. J'avais essayé de l'embrasser et il m'avait repoussé à cause d'une stupide règle. Je sentais une connexion entre nous deux. Je l'avais ressentie dès l'instant où j'avais posé mes yeux sur lui. L'avait-il lui aussi éprouvé ? A présent, je ne le saurais peut-être jamais. Je ne voulais pas le confronter mais, étant donné que nous étions emprisonné entre quatre murs, la tâche s'avérait difficile. Je devrais prendre sur moi à chaque fois que je le verrais.

Le soleil ne tarda pas à dépasser les murs du labyrinthe. Une belle journée s'annonçait en perspective. Les premiers blocards n'allaient pas tarder à se lever et venir prendre leur petit-déjeuner avant d'aller travailler. En général, il s'agissait des trancheurs qui devaient s'occuper du bétail assez tôt pour nous prodiguer les œufs, le lait ainsi que la viande pour les repas du midi et du soir. Je fus bientôt rejointe par Fry, qui fut surpris de me trouver aussi tôt à mon poste.

- Que fais-tu de si bonne heure, derrière les fourneaux ? me demanda-t-il. Tu sais que tu as le droit de te reposer.

Sa dernière phrase m'arracha un sourire, mais je repris rapidement mon air tourmenté. Mon ami et maton le remarqua.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je secouai la tête avant de répondre, même si je n'en avais pas très envie.

- C'est sans importance... des trucs de filles,, fis-je en levant les yeux au ciel.

Alors qu'il s'installait sur une des tables encore inoccupées, il m'invita à faire de même. Je m'exécutai et pris place à côté de lui.

- Je ne comprends peut-être pas grand-chose aux filles, n'ayant côtoyé que Teresa et toi, et j'ignore complètement ce qui peut vous passer par la tête. Mais je sais écouter. Si jamais tu as besoin de parler... Ça concerne Gally et l'incident d'hier ?

Je posai ma tête sur son épaule en guise de gratitude. Il passa son bras autour de mes épaules en signe de réconfort. J'appréciais son geste.

- Indirectement, oui, répondis-je. Après cela, Alby a promulgué une autre règle.

- Oui, je suis au courant, me dit Frypan.

Évidemment qu'il était au courant. Il était un maton et avait dû participer à la réunion. Gally aussi devait aussi être présent.

- Mais je ne vois pas en quoi ça te trouble, souligna-t-il. Au contraire, tu devrais être rassurée qu'une telle règle soit votée. Toi et Teresa êtes protégées.

Je relevai ma tête vers lui pour lui faire face.

- Le problème, c'est que nous n'avons pas eu notre mot à dire, répliquai-je. Vous avez décidé cela entre hommes, sans nous consulter, alors que nous sommes les premières concernées. Imaginons que l'une d'entre nous développe une attirance pour un des blocards, que fait-on dans ce cas-là ? Nous ravalons nos sentiments et agissons comme si de rien n'était ? Je sais que ce n'est pas la priorité ici, mais nous sommes humains !

En cet instant, je vis un sourire se former sur le visage de Fry. Je connaissais ce genre de sourire. Il avait compris.

- Aurais-tu des sentiments pour l'un d'entre nous ? me demanda-t-il, intrigué.

Je me levais, offusquée qu'il puisse penser une chose pareille (et qu'il m'ait percée à jour).

- Quoi ? pouffai-je. Ne sois pas ridicule !

W.C.K.D. IS BAD -- Le Labyrinthe/NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant