Chapitre 9 : La quatrième règle

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J'avais passé une bonne nuit. C'était la première depuis mon arrivée. En me réveillant, un sourire s'afficha instantanément sur mon visage. Je repensais à mon moment avec Newt et cela me remplissait de joie. J'ignorai pourquoi, mais rien que la perspective de le revoir me mettait du baume au cœur.

J'étais la première arrivée au réfectoire. Frypan ne tarda pas à me rejoindre. Étant donné que nous devions préparer les petit-déjeuners de tous les blocards, nous étions les premiers sur les lieux. Nous avions quelques minutes pour manger avant l'arrivée des autres. C'était calme. J'appréciais cet instant de répit avant que nos compagnons n'emplissent la salle.

Au menu, nous avions plusieurs sortes de fruits ainsi que du lait fraîchement trait du matin par un des trancheurs. Quelques minutes plus tard, les premiers travailleurs entrèrent dans la salle. Il s'agissait de quelques bâtisseurs et de briquetons. Dans le lot, se trouvait Gally. Même à moitié réveillé, il me donnait froid dans le dos. En tête du peloton, il s'approcha du comptoir avant de s'y accouder.

- Salut, me dit-il de sa voix grave.

J'évitais tout contact visuel avec lui.

- Salut, Gally, murmurai-je à mon tour. Qu'est-ce que tu veux ?

Je prenais une gamelle en ferraille afin de préparer sa commande. Soudain, il me saisit brutalement la main pour m'attirer vers lui. Heureusement, le comptoir faisait barrière entre lui et moi.

- Si je te disais que ce n'est pas de la nourriture que je veux... mais que j'ai quand même très faim, suggéra-t-il en posant un regard carnassier sur moi.

Comprenant le sous-entendu peu implicite, je commençais à paniquer et essayai de retirer ma main de son emprise. En vain.

- Lâche-moi, Gally, lui ordonnai-je discrètement pour ne pas attirer l'attention.

Je tentai de me débattre mais il était plus fort que moi. La panique se transforma en affolement et les larmes me montaient aux yeux. De plus, il me faisait vraiment mal.

- Lâche-là, Gally, fit une voix masculine, sur un ton calme.

Surpris, le maton des bâtisseurs se retourna et aperçut Newt, seul, lui faisant face, sourcils froncés.  J'étais tellement soulagée d'entendre son accent anglais. La brute finit par me lâcher pour se diriger vers le second en commande.

- De quoi tu te mêles, Newt ? Nous discutions gentiment, s'exclama le grand rouquin.

Les autres blocards présents regardaient tous la scène.

- Elle n'a pas l'air d'avoir envie de te parler, on dirait, remarqua le blondinet, toujours sur le même ton serein.

Il me lança un regard pour s'assurer que j'allais bien. Je hochai la tête en guise d'affirmation. Gally se mit à rire. Rire qui me glaça le sang. Frypan arriva derrière moi et posa ses mains sur mes épaules en me demandant si j'allais bien.

- Je ne faisais rien de mal, se défendit le bâtisseur, tout en tournant la tête vers un témoin potentiel.

- A partir d'aujourd'hui, tu garderas tes distances, lui ordonna Newt, en croisant les bras sur sa poitrine.

Gally haussa ses sourcils, surpris par la requête du maton des sarcleurs.

- Mais c'est que le petit Newt se prend pour le chef ! se moqua le rouquin. Mais qui es-tu pour me donner des ordres ?

Son ton se voulait plus menaçant à présent. Il avança rapidement vers son interlocuteur, qui ne bronchait pas.

- Alby est le seul à nous commander, ne l'oublie pas, lui rappela agressivement Gally.

W.C.K.D. IS BAD -- Le Labyrinthe/NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant