Chapitre 32 : Le laboratoire de l'horreur

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Ma tête me faisait un mal de chien. J'ouvris les yeux et constatai que j'étais allongé. En me redressant, je fus pris d'un vertige. Je posai les pieds par terre en lâchant un grognement. Ce n'était pas mon lit, situé au-dessus. En tournant la tête, j'aperçus les garçons rassemblés dans un coin du dortoir. Ils étaient en grande discussion. Je me levai avec difficulté pour les rejoindre. Ils parlaient assez bas. J'arrivais à peine à distinguer le sujet abordé.

- Et si elle avait raison ? suggéra Thomas. Qui sait où est-ce qu'ils l'ont emmenés ou ce qu'ils sont en train de lui faire...

- Vous parlez de Kayla ? intervins-je.

Ils se tournèrent tous vers moi.

- Hey, Newt, comment tu te sens ? me demanda Frypan.

- Comme quelqu'un qui s'est pris une bonne droite en pleine figure ! répondis-je, penaud. Et sinon, de quoi étiez-vous en train de parler ?

- Nous avons des doutes par rapport à cet endroit, avoua Minho. Le fait de voir Kayla se débattre autant pour ne pas rejoindre les autres appelés... J'ai pu voir la terreur dans ses yeux. Peut-être qu'elle avait raison, après tout...

L'asiatique baissa la tête. Il se sentait coupable. Coupable de la façon dont il avait réprimandé Kayla lorsqu'elle avait émis ses soupçons. Je pouvais le comprendre. Je culpabilisais aussi de ne pas avoir pu la protéger plus. Malgré tout, ils ont réussi à me la prendre. A nous la prendre.

Assis sur une des banquettes inférieures, je m'accroupis pour lui faire face.

- Toi et moi, nous sommes les plus vieux blocards de ce groupe, commençai-je. Pendant des années, nous nous sommes rationnés, contentés du peu de confort qui nous était offert. On s'est battu chaque jour dans cet enfer pour pouvoir voir le soleil se lever le jour d'après. C'est sûr qu'en voyant toute la nourriture qui nous était donnée, de vrais matelas sur lesquels s'allonger, des vêtements propres tous les jours... Moi aussi, j'ai été aveuglé par tout ça, sans chercher à savoir ce qui se passait à côté, sans  me questionner sur les vraies motivations de ces gens. Kayla, elle, a passé très peu de temps au bloc, tout comme Thomas. Et, étant de nature curieuse, elle a cherché à en à savoir plus sur cet endroit.

- J'espère vraiment qu'elle se trompe, confessa Winston.

Je partageais son avis. Je voulais tant qu'elle ait tort. Je l'imaginais dans une grande étendue d'herbe sauvage, avec d'autres jeunes issus des autres labyrinthes, en train de courir, de rire, d'être heureuse. Et, un jour, je l'y aurais rejointe.

Mes pensées furent interrompus lorsque la grille en dessous de la banquette sur laquelle j'étais allongé quelques minutes plus tôt, glissa sur le sol et Aris apparut.

- C'est bon, Thomas ? lui demanda le jeune garçon.

Le coureur sortit de la poche arrière de son pantalon un badge plastifié. Les autres blocards le regardaient avec étonnement.

- Pendant l'échauffourée, j'en ai profité pour le voler à un des gardes, expliqua-t-il en fourrant de nouveau le bout de plastique dans la même poche.

Le jeune homme se glissa sous le lit, en compagnie d'Aris. Avant qu'il ne disparaisse dans le conduit d'aération, je lui glissai un dernier mot :

- Si jamais Kayla se trouve...

- Ne t'inquiète pas, je la sors de là, affirma-t-il en faisant un signe de la tête avant de s'engouffrer dans le tunnel.

***


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W.C.K.D. IS BAD -- Le Labyrinthe/NewtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant