Chapitre 12-Ne jamais être defoncée

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"Bien fait pour toi connard" songea Intissar. Elle quitta l'immeuble une nouvelle fois, satisfaite d'elle même.

Elle envoya un rapide message à Giulietta, lui donnant rendez vous au même endroit que d'habitude.

Intissar remonta discrètement sa fermeture éclair puis rentra dans son quartier. Elle passa dans des petites ruelles sous le regard lubrique des hommes, tourna au coin de sa rue mais continua. Elle arriva enfin devant un immeuble désaffecté. Elle poussa la porte, s'engouffra dans ce qui était auparavant un hall. Elle écrasa des morceaux de verres et de platre. La jeune demoiselle s'engouffra dans les escaliers, jusqu'à dernier étage. La haut, elle poussa la porte de service afin d'accéder au toit. 

Giulietta était déjà assise sur le rebord. Elle roulait méticuleusement un joint. Elle se retourna et sourit à sa meilleure amie.

Intissar la rejoignit. Elle sortir un briquet de sa poche et alluma le joint.

Elles se blottirent l'une contre l'autre, tirant chacune à son tour.

"Alors les amours ? demanda Intissar

-M'en parle pas s'il te plait...

-Pourquoi ?

-J'ai pas envie de parler de ça...

-Pourquoi ?!"

Giulietta ne répondit pas. Le vent soufflait dans ses longs cheveux.

Elle s'allongera sur le sol du toit, ferma doucement ses yeux et dit :

"Tu veux que je te dises quoi ? Que je ne rêve pas du prince charmant qui arrive sur son cheval blanc mais d'un mec musclé, regard qui tue, réparties toujours prêtes ? D'un mec qui me tiendra tête, qui, quand il sera énervé, me plaquera au mur, me fixera méchamment et m'embrassera. D'un mec qui me portera pour continuer a m'embrasser, mes jambes enroulées contre lui. D'un mec qui aura pas peur de me dire de me taire. D'un mec qui supportera que je lui dise qu'il est chiant. Je veux pas d'un mec qui me batte, je suis pas maso non plus. Je veux juste un peu de violence dans cet amour qui me semble puer le romantisme.

Je veux entendre des rires d'adolescents flirtant, voir d'enfants qui se battent en se chatouillant et des vieux qui s'aiment si je nous regarde dans un miroir.

Tu veux savoir quoi d'autre, que bien sur il sera beau ou du moins pas trop moche, qu'il me laissera m'habiller comme je veux et faire ce que je veux. Qu'il ne me demandera pas où je vais ni avec qui je vais mais qui me dira juste avant que je parte "j'ai confiance".

Je veux qu'il soit fidèle, qu'il me dise quand je suis casse couille, qu'il me gère quand je pèterais des câbles et que je me fais des films, qu'ils me calme dans mes crises et qu'il m'hurle dessus quand je fais la peste.

Je veux aussi qu'il me fassent des surprises, que si je lui dis "on part au Mexique", "on va faire du saut a l'élastique" il me réponde "mon sac est déjà fait"

Je veux qu'il ai sa vie et moi la mienne. Je veux qu'il me comprenne, qu'il me suive, qu'il croit en moi. Voilà, j'attends, mais le jour où il sera là, il n'aura pas à savoir tout ce que j'ai fait avant, tout veux avec qui j'ai eu un lien, charnel ou plus. Parce que il s'amusait lui aussi pendant ce temps. Je veux rencontrer le véritable amour. Pas demain, ni dans deux ans. Je le veux maintenant."

Intissar souffla, la fumée s'éleva dans l'air, puis finie par disparaitre :

"L'amour... L'amour ça n'existe pas. Tout est une question d'hormone. L'amour c'est de la merde à l'état pur. L'amour rend faible...

-Inti... Ne dis pas ça, l'amour rend heureux.

-Est ce que tu es en train de me dire que une seule personne est nécessaire à notre bonheur ?

-Non. Mais en partie oui.

-T'es vraiment bizarre...

-Non c'est toi qui est bizarre ! Tu crois que j'ai rien remarqué avec le motard ?

Depuis que tu le connais t'as pas couché avec un autre garçon !

-Oh mon dieu... T'as raison... Je suis vraiment débile.

-Quoi ?! Mais non idiote ! Ça veut dire que tu tiens beaucoup à lui.

-Je ne pense pas. "

Les minutes devinrent des heures, le jour se leva et les deux filles bavardaient encore. Intissar prit la main de sa meilleure amie et lui murmura : "Je t'aime à tout jamais. Cet toi et moi contre le reste du monde."

Giulietta l'embrassa doucement sur la joue, serra la main de sa meilleure amie et fixèrent en silence le soleil reprendre sa place dans le ciel. C'était un de ces moments magiques indéniablement inoubliable.

C'était un de ces moments parfait de la vie qui vous apporte du bonheur.

Fais moi taireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant