Fais moi taire

Chapitre 6- Ne jamais faire de boxe

Après plusieurs heures d'interrogatoire :

"Quand avez vous vu votre frère pour la dernière fois ?

-Je sais plus."

...

"Pourquoi avoir changer de nom ?

-Pour repartir de zéro

-Mensonges !"

Et ainsi de suite, Intissar finit par apprendre que Tobias s'appelait en réalité Hugo, mais qu'il avait changé de nom pour éviter la police, que c'était un petit délinquant et que son père avait disparu depuis dix ans.

Hugo, lui, avait été informé de la dangerosité du frère de la jeune fille "Vol à mains armées, trafics d'armes, recèle de voitures, courses illégales, blanchiment d'argent" avait précisé le fonctionnaire.

Mais aussi que sa nouvelle amie n'avait jamais été reconnue légalement par son père et que sa mère se trouvait quelque part aux États-unis, en train de siroter un cocktail sur un yacht, avec un homme riche, "croqueuse de diamants" voilà l'expression qu'avait utilisé le policier.

Le visage d'Intissar était resté de marbre malgré les révélations.

Les deux jeunes ressortirent enfin du commissariat.

Hugo brisa le silence :

"Appelle moi Hugo si tu veux.

-Okay.

-T'es fâchée ?

-Tu me dois rien, alors Hugo, Tobias ou Charles, je m'en fou. Ce qui me met en rage c'est les 200$ de caution !

-Je te rembourserais.

-Non."

Intissar porta à sa bouche une cigarette qu'elle venait d'allumer.

Elle tira dessus et la passa à Hugo qui en fit de même.

Et sans plus de paroles, il la ramena chez elle.

Le lendemain fut une journée comme une autre, Intissar partir travailler à la libraire. Elle classait les nouveaux livres, encaissait les achats.

Lors de sa pause de midi , elle s'excusa auprès de sa meilleure amie en lui envoyant un sms.

Pour se faire pardonner, Intissar accepta d'aller à la boxe trois heures au lieu d'une et demi.

Elle retrouva donc sa meilleure amie, une blonde cendré, aux yeux bleus, de taille moyenne. Les yeux de Giulietta reflétaient son extrême gentillesse. Mais gentillesse ne veut pas dire idiote. L'esprit de la blonde était affuté, vif.

Elle étudiait la littérature française, "un élèment clé" assuraient ses professeurs.

Les deux amis se saluèrent avec effusion et pénétrèrent dans la petite salle.

Au centre était positionné un homme, il était tel un militaire au repos. Son regard était dur et sombre. Ses cheveux châtains quasiment rasés auraient pu faire pleurer un coiffeur, Intissar ricana, le crâne de l'homme était pointu. Le nez était tordu, sans doute cassé. Il s'avança vers les deux jeunes filles, les étudiant du regard.

"Grande gueule" étiqueta-il Intissar

"Constitution faible" pensa t'il en regardant Giulietta.

"Mettez vos gants ! cria il

-Pas besoin d'hurler ! rétorqua Intissar imitant la voix du coach.

-Euh... Intissar ? Ferme la s'il te plait. tenta son amie.

-FERMEZ LA TOUTE LES DEUX ! s'écria le coach.

Intissar resta la bouche ouverte devant tant d'agressivité. "Pauvre con".

Malgré son antipathie face à l'homme, la modèle photo enfila ses gants, et obéit au professeur qui montrait comment boxer. Giulietta riait sous cape tout en observant leur professeur.

En rentrant chez elle, Intissar sursauta en trouvant son frère assis sur son canapé.

"Je ne te demande pas comment tu es entré ?

-Magie ! Viens saluer ton grand frère !

-Mon grand frère recherché par la police.

-Futilités. "

Jawed se leva. Il rigola doucement. Et se passa la main dans ses cheveux bouclés. Malgré leur lien de sang, ils ne se ressemblaient pas. Jawed avait la peau foncée, les cheveux marrons, des yeux presque verts. Il était de taille moyenne et avait un visage fin, une lueur de malice pétillait dans ses yeux.

"Un garçon à problèmes" avait dit les professeurs

"Un futur gangster" renchérissait les autorités

"Simplement un garçon qui n'avait jamais connu son père et qui était brisé" répondait la sœur de Jawed.

"Eh petite sœur, boude pas, je te convie à une fête, t'as vu j'ai utilisé le verbe convier !

-Quand on utilise un mot savant, on ne le fait pas remarquer idiot !

-Ta gueule pour voir ?

-Dégage ! Et arrête d'entrer par effraction.

-Moui moui. Allez kiss sœurette."

"Imbécile" pensa Intissar.

Son frère se leva et quitta le minuscule appartement.

La jeune fille invita Javier et Giulietta à la fête qui avait lieu le lendemain. Elle irait pour vérifier ce que son frère faisait. 

Puis la jeune fille partit dormir, exténuée par une journée de travail et de sport.

Ce fut donc à 18h, le lendemain, que Intissar se réveilla.

"Heureusement que c'était mon jour de congé" se rassura t'elle.

Elle sortir de son lit, mangea rapidement, et se leva pour ouvrir la porte, ses deux amis s'acharnaient sur la sonnette.

"ARRÊTEZ !"

Intissar obtint pour seule réponse des rire. Elle ouvrit la porte, et fit face à Javier et Giulietta, hilares.

"Bande de gamins.

-Ouais bah la bande de gamins est prête au moins ! Tiens d'ailleurs je me suis permis d'ouvrir ta boîte aux lettres, vu qu'elle n'a pas de serrure. Et un colis t'y attendais. le jeune homme tendit ledis colis.

-Bon file à la douche sale gueuse. " ordonna Giulietta.

Intissar leur lança un regard mauvais, leva son majeur et quitta la pièce.

Une fois dans sa salle de bain, elle ouvrit le paquet.