Ma vie contre la sienne [EN PAUSE]

Chapitre 2: Départ imminent

*en média Bora Bora

Mais faut revenir au présent, aujourd'hui c'est le grand jour, la plupart de nos affaires sont déjà parties cette semaine sur le bateau, elles seront normalement là à notre arrivée. Donc c'est finalement avec une seule valise que je quitte mon île, l'île où tous mes amis sont, celle où a vécu toute ma famille depuis au moins neuf générations. Donc c'est le cœur lourd que nous allons à l'aéroport dans le SUV de ma mère. Tous mes amis et notre famille sont réunis à l'aéroport, on se retrouve couvert de couronnes. Je fais tout mon possible pour ne pas pleurer, mais ils ne me rendent pas la tâche facile. On se fait des dernières photos avec Rani et Raihere et le moment est venu. Un dernier câlin à tout le monde, je dis à ma kahio de faire attention à elle et on monte dans l'Avion.

- C'était vraiment obligé ce déménagement ? je demande une énième fois à ma mère

- Tu vas pas recommencer tout de même ? Je t'ai déjà expliqué que ça ne peut que te faire du bien, t'apporter un brin de nouveauté, tu rencontreras de nouvelles personnes, découvriras de nouveaux lieux. Et puis je ne te laisse pas le choix donc...

- Et toi t'as rien à dire, je suppose ? je demande à ma sœur

- Écoute y a que toi qu'à l'air horrifié à l'idée de déménager, moi perso je trouve ça cool. Tu te rends compte qu'on va habiter au Texas ? Le Texas purée ! Sois un peu contente qu'on découvre d'autres endroits.

Je finis par la regarder d'un air blasé, quand elles se lient contre moi c'est mort. De toute manière de la part de Hinatea ce genre de comportement ne m'étonne même plus, elle a toujours été la fille modèle, qui écoute notre mère tandis que moi je suis la petite rebelle, qui aime bien faire le mur pour aller en soirée. Alors que voulez vous ? Deux contre une c'est même plus la peine de lutter. Je mets donc mes écouteurs, lance ma musique et m'endors.

Je suis réveillée par ma mère qui m'annonce que l'on est arrivé à Tahiti et qu'on doit attendre dans l'aéroport pour passer sur un vol international. Génial ! On finit par aller se chercher un truc au macdo et on patiente, au moins 4 bonnes heures.

- Le départ de cette fameuse « nouvelle vie si géniale » s'annonce très mal, finis- je par dire au milieu de la conversation qu'ont ma mère et ma sœur au sujet de notre nouvelle maison.

- Arrête d'être aussi pessimiste, ce n'est pas ici que notre nouvelle vie va commencer. Et je te préviens maintenant que ton comportement, ça va pas le faire si tu le gardes toute l'année. On a déménagé c'est comme ça, tu t'y fais c'est tout, et tu t'y fais plus vite que ça sinon ...

Heureusement pour moi, l'annonce de notre vol retentit dans les haut-parleurs coupant court la tirade de ma mère. Et rebelote, je remets mes écouteurs et profites de la durée du vol pour réfléchir un peu. Ma mère a raison, on a déménagé c'est comme ça. Après c'est sûr que je peux faire la gueule, mais qu'est-ce que ça va m'apporter au final ? Ça ne me ramènera pas à Bora alors autant commencer à m'y faire et arrêter d'en vouloir à ma mère. Je lui en ai assez voulu comme ça. Et c'est sur ces bonnes résolutions que je m'endormis.