Chapitre 48 : Sourire à travers les pleurs

11 0 0
                                    

    Point de vue Alexa :

L'avion vient tout juste de sortir ses trains d'atterrissage, signe que l'on va bientôt arriver. Ce n'est qu'une question de minute avant que l'on pose le pied sur Bora Bora. J'ai passé la majeure partie du voyage avec Hinatea, elle est toujours aussi bouleversée.

Pour ma part je vais un peu mieux, Riley y est pour beaucoup même si je ne le lui dirait jamais. À lui seul, il a réussi à chasser la noirceur de cette nouvelle pour m'envelopper dans une bulle apaisante et sécuriser.

J'observe mon île natale à travers le hublot au fur et à mesure que l'avion entame sa descente. Et j'attends avec impatience l'extinction des voyants lumineux, signe que nous pourrons alors nous lever. Il me suffit d'entendre le signal sonore accompagnant l'extinction du voyant pour me lever d'un bond et de descendre de cet avion.

Je me mets limite à courir jusqu'à la salle d'arrivée saluant au passage toute les hôtesses qui me sont familières. Arrivée là-bas mon regard balaie frénétiquement la salle à la recherche des deux personnes sur qui je pourrais toujours compter.

Je sens peu à peu la déception me gagner lorsque je ne les vois pas, jusqu'à ce qu'à ma gauche j'aperçois deux éclaires brunes venir dans ma direction en criant « ALEXA !! ». Elles me sautent littéralement dessus, Raihere et Rani, je les prends dans mes bras et je laisse échapper quelques larmes de joie. Maintenant j'ai le sentiment d'être vraiment revenu à la maison. Ça fait à peine deux mois que j'ai quitté Bora, mais elles m'ont tellement manqué.

Je vois Riley et Chris passer près de nous, Riley se retourne pour se foutre de ma gueule. Il s'essuie la joue en mimant un bébé. Je souris et lui lance un doigt en représailles, ce qui évidemment le fait rire.

Au bout d'un moment Raihere et Rani me lâchent pour que je puisse aller récupérer mes bagages. Elles passent saluer ma mère et elles se présentent à Chris et Riley, ce dernier ne leur accorde qu'un signe de tête avant de détourne son attention d'elles. Elles me regardent en haussant un sourcil, je hausse les épaules pour leur dire « Il est juste con ».

Il ne nous faut qu'une vingtaine de minutes pour atteindre la maison familiale. Arrivé là-bas, il nous reste une heure pour nous préparer à la cérémonie. J'enfile ma petite robe blanche à fleurs et m'occupe de mes cheveux. Je suis prête en une demi-heure.

Pendant ce temps, je sors dans le couloir devant ma chambre. Nous faisons partie de ces familles qui ont une maison remplie de photos de famille. Chaque membre, proche ou éloigné, est au moins sur une photo. Je parcours toutes les photos à la recherche d'une en particulier. Mes yeux s'arrêtent sur un cadre blanc et un sourire triste vient se dessiner sur mes lèvres.

J'enlève le cadre du mur et me dirige vers ma chambre, une fois assise sur le lit je sens les larmes dévalées mes joues. Je pleure enfin depuis que l'on m'a appris son décès. Je pleure silencieusement, mais le chagrin au fond de moi est si puissant. Je touche du bout des doigts la photo. La photo que je vois à peine tellement ma vue est brouillée par mes larmes.

C'est le grincement de porte qui me pousse à relever la tête. Je vois Riley sur le pas de ma porte en costume noir. Je me doute qu'il a voulu bien faire, mais il fera tache habillé comme ça. Même lorsqu'il essaye de se mêler aux autres, Riley reste atypique. Et c'est ce qui à travers ma crise de larmes me fait sourire.

    Point de vue Riley :

Putain. Même comme ça, même dévastée par le chagrin, elle reste à couper le souffle. Je ne sais pas si c'était l'idée du siècle de venir la voir avant l'enterrement, mais je ne pouvais pas me résoudre à la laisser seule face à tout ça. Merde je suis sérieusement atteint.

Je la vois me sourire à travers ses pleurs, de ce sourire si éclatant que l'on ferait n'importe quoi pour le voir au moins une fois dans sa vie. Il ne m'en faut pas plus pour refermer la porte et aller m'assoir près d'elle. Une fois près d'elle, elle pose sa tête sur mon épaule. Ses mèches rebelles viennent caressent ma joue et l'odeur de son shampooing à la vanille emplis tout l'espace autour de moi.

- C'était juste avant mon départ, me dit-elle en reniflant. J'avais pris cette photo avec elle une semaine avant de partir pour Dallas. Je ne savais pas que je n'allais pas la revoir.

- Bébé tu ne pouvais pas savoir, je lui réponds en la prenant dans mes bras.

Et c'est ainsi qu'elle se laisse aller dans mes bras, elle s'accroche à ma veste comme si sa vie en dépendait. Et j'écoute silencieusement chacun de ses sanglots qui un à un traverse mon être tout entier et marque mon âme au fer rouge.

    Point de vue Alexa :

La cérémonie était très touchante, elle était à l'image de ma grand-mère. Simple et élégante. Il y avait beaucoup de monde à l'église, signe que ma grand-mère était très apprécier. Le souvenir de Riley à la cérémonie suffit à me faire sourire. Il n'était pas confortable dans son costume et il avait chaud.

C'était une journée chargée en émotions, je m'endors donc paisiblement en sentant comme un poids s'envoler ma poitrine. À travers la brume de mes rêves je sens quelqu'un s'allonger près de moi, je me laisse réconforter par cette présence familière et la laisse chassée toutes pensées négatives

Ma vie contre la sienne [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant