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Eren se réveilla le lendemain matin confortablement blottit contre un corps.

"Hein, quoi ! Un corps ?"

Il se redressa vivement, mais faillit retomber en arrière quand une douleur le prit au niveau de ses côtes. Il se rappela soudainement des événements de la veille, de la bagarre et de cet inconnu qui l'avait aidé et hébergé.

Il sentit un bras bouger contre son ventre. Il baissa sa tête et ses yeux rencontrèrent des yeux gris acier qui le regardèrent à moitié endormis.

Quelqu'un de normal n'aurait su dire ce que ce regard si froid d'apparence voulait dire. Mais pour Eren, cela était plutôt facile de lire ce regard. Il avait appris à déchiffrer les gestes et attitudes des gens, ce qui lui permettait d'anticiper les questions souvent muettes.

Il sourit à Livai et leva le pouce.

"Je vais très bien, merci pour tout".

Livai fronça les sourcils pas du tout convaincu par le sourire et le geste du gamin.

— Ne dis pas que tu vas bien. Je suis sûr que si j'appuie là, tu vas hurler de douleur.

Joignant le geste à la parole, il appuya légèrement sur les côtes faisant apparaître une grimace sur le visage d'Eren.

— Tu vois ? Je te l'ai dit. Il est tôt, repose-toi pour le moment, je t'emmènerai vers 10h au poste de police pour que tu puisses porter plainte et ensuite, je te ramène chez toi. Je ne vais pas te laisser errer dans cet état-là dans les rues de la ville.

Eren prit le calepin sur la table de chevet et se mit à écrire.

" Merci beaucoup, mais j'ai cours. Je me suis fait voler mon portable et si je ne préviens par Armin, il va s'inquiéter et appeler ma sœur qui préviendra la police pour enlèvement. Je dois y aller".

— Oh putain, dans quelle merde je me suis mis à vouloir aider un morveux comme toi. Ça m'apprendra à jouer les bons samaritains. Connais-tu le numéro de ton ami ?

— "Oui"

— Donne-le-moi et je vais l'appeler alors.

Eren se leva tant bien que mal du lit, chancela jusqu'à son sac. Il y sortit un carnet où étaient inscrit sur la première page les numéros des personnes à prévenir en cas d'urgence. Il le tendit à Livai en lui indiquant le bon numéro.

Livai fut étonné qu'un gamin si jeune soit si organisé. Il remarqua que le gosse avait une très belle écriture. Il avait l'habitude de voir des copies d'étudiants écrivant avec des pattes de mouches ou en langage SMS.

Il dut patienter 4 sonneries avant que quelqu'un ne daigne décrocher.

— Armin Arlett.

— Livai Ackerman. Juste pour t'informer que ton camarade Eren, ne pourra pas venir en cours aujourd'hui. Il s'est fait agresser hier, va porter plainte aujourd'hui et se reposer.

Il raccrocha aussitôt sans attendre de réponse.

"Mais il n'est pas bien d'avoir dit ça à Armin, sans même attendre de réponse de sa part ! Il va paniquer".

— Fais pas les gros yeux. Je ne m'encombre pas de fioritures moi ! Je vais directement au but. Maintenant, si tu veux bien me faire le plaisir de te recoucher encore un peu. Je voudrais terminer ma nuit. Tu vois moi, j'ai travaillé non-stop ses dernières 72 heures.

"Mais que me regarde-cela. Moi, je veux juste rentrer chez moi et panser mes blessures. J'ai besoin de personne".

Eren voulut lui répondre, mais une main se posa sur son bras et le tira vers le lit. Sans avoir le temps de réagir, il se retrouva de nouveau dans les bras de Livai. Il n'osa pas bouger. Il ne manquait plus que ça, que ce type le prenne pour une peluche ou son doudou ! Il était tendu à se faire mal à ses blessures. Il sentit une pression à la base de sa nuque et sans faire quoi que ce soit, il sentit toute la tension s'envoler de son corps et partir dans une détente totale. Il se sentit si bien qu'il fermât les yeux.

L'amour n'a pas de barrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant