L'amour n'a pas de barrière

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L'automne avançait tout doucement et une petite routine s'installa entre Eren et Livai. Ce dernier avait décrété qu'Eren ne pouvait pas passer son temps seul chez lui, dans ce grand appartement vide. Du coup, il passait la semaine chez l'écrivain, tandis que les week-ends, il allait souvent chez son ami Armin. Son père n'était toujours pas revenu à la maison. Il laissait tout de même un mot à chaque fois, pour le cas où il referait surface.

Eren allait de moins en moins au parc avec le temps maussade et les journées qui rétrécissaient. Il dessinait chez l'écrivain. Il se planquait quand il voyait la tornade Hanji débouler dans l'appartement. Il enrageait dès qu'il voyait son nom apparaître dans les livres de Livai.

Dans quelques jours, les vacances d'automne seraient enfin là et Eren pensait déjà à toutes les grasses matinées qu'il pourrait faire. Durant le dernier mercredi du foyer avant les congés, il récupéra enfin la réponse à sa demande de sortie de groupe. Malheureusement, les activités choisies n'avaient pas réuni assez de monde et donc certaines avaient dû être annulées. Eren était assez déçu que certaines dont la sortie musée soit annulée. Durant le trajet de retour chez Livai, il regarda à travers la vitre. Il n'avait même pas allumé la radio.

L'écrivain mit ça sur le compte de la fatigue, vu qu'il révisait beaucoup pour le bac blanc. Mais l'humeur du jeune garçon ne s'améliora pas au cours de l'après-midi. Le soir venu, Livai décida de percer l'abcès une bonne fois pour toute. Il se dirigea vers le gamin, qui ne l'avait pas entendit arriver.

Eren était allongé sur le canapé sur le ventre, révisant des cours. Sans aucune gêne, Livai s'allongea sur le dos de l'étudiant. Cela surprit ce dernier qui se raidit avant de se mettre à grimacer sous le poids supplémentaire sur son dos. Il tourna la tête et fit son plus mauvais regard à Livai qui se retint de rire devant cette vaine tentative de faire peur.

« Mais tu n'es pas bien dégages de sur moi. Tu m'étouffes ! »

— Maintenant, tu vas m'expliquer une chose le mioche. Que t'ai-je fait pour que tu tires une tronche pareille. Je ne t'ai même pas encore sauté dessus. Enfin si maintenant.

Sachant d'avance qu'il ne gagnerait pas contre Livai, il tenta d'attraper son sac dans lequel il avait mis son dossier. Voyant comment le gamin se démenait, l'écrivain saisit le sac et le posa sur la tête de ce dernier. Sans aucune gêne, il ouvrit et fouilla dedans. Il tomba rapidement sur la pochette qu'il avait vu ce matin.

— C'est pour cela ?

« Oui, mais rends-le-moi ».

— Non, je vais voir ce qu'il y a de si importants dedans qui te minent autant le moral. Ne me dis pas qu'une fille t'a rejeté.

« Non, non, non, ça n'a rien à voir ».

— Bien, j'aime mieux ça. Voyons voir.

Livai parcourut rapidement le dossier. Il trouva aisément l'origine du problème. Il leva les yeux en direction du gamin qui avait enfoui sa tête sous un coussin.

— C'est donc pour cela que tu fais la tête. Tout ça parce que tu n'auras aucune activité pour les vacances.

Il posa le dossier sur la table basse et s'allongea de tout son corps sur celui de l'étudiant.

— Si t'as peur de t'ennuyer, je peux toujours te trouver de l'occupation. Avec tout ce que je dois t'apprendre, il y aura de quoi occuper tes quinze jours de vacances, gamin.

Eren resserra son emprise sur son coussin.

« Non mais moi, je ne t'ai rien demandé. Je saurais m'occuper comme un grand ».