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Eren se remit peu à peu de sa tentative de suicide. Pour Livai, tout n'était pas fini. Il avait réussi à contacter l'éducatrice d'Eren afin de lui parler de cette fameuse mise en centre. Elle vint plusieurs fois voir l'étudiant et constatait que son humeur s'améliorait de jour en jour. Mais elle savait aussi qu'il lui restait un long chemin à parcourir. Mais il y avait du progrès.

Eren avait repris le goût de sourire. Il avait encore du mal à manger normalement, ayant rétréci son estomac. Mais Livai se chargeait de le faire manger des repas corrects. Ses amis venaient à l'appartement, en particulier Armin, qui lui rapportait les cours afin qu'il ne soit pas en retard lors de son retour. Personne ne parlait de ce qu'Eren avait fait et des raisons qui l'avaient poussé à en venir à cette extrémité. Chacun préférait lui parler des sujets qu'ils avaient l'habitude d'échanger comme les potins du lycée. À plusieurs reprises, Livai dut mettre à la porte Jean, qui ne pouvait s'empêcher de provoquer Eren.

Le déménagement se rapprochait à grand pas et Eren commença à faire les cartons, pendant que l'écrivain se bataillait avec Hanji concernant les prochains galas où sa présence était plus qu'obligatoire. Eren emballait tranquillement les ustensiles de cuisine qu'ils ne se servaient pas quand la tornade à lunette lui tomba dessus, le plaquant littéralement au sol.

— Eren, mon petit Eren. Tu dois le convaincre de venir au gala de samedi prochain. Il y aura plein de sponsors et il y aura bien évidemment un bon buffet.

Eren secoua négativement la tête. Il ne voulait pas être mêlé à leur querelle. Il avait assez de souci comme cela pour en rajouter d'autres.

— Hanji lâche-le immédiatement ou je te vire à coup de pieds au cul. Il ne t'aidera en rien à me faire changer d'avis. On a un déménagement à faire et on n'a pas le temps pour ce genre de batifolage.

— Non mais Livai, il faut que tu viennes. Allez Eren, accepte.

-"Non, non, non, non, laissez-moi tranquille."

— Hanji si tu ne lâches pas le gamin immédiatement, je détruis le chapitre.

— Non, c'est bon. Tout, mais pas ça. J'arriverai à te faire venir, je n'ai pas dit mon dernier mot.

Hanji se releva, saisit la clef comportant le manuscrit et partit sans demander son reste. Eren souffla une fois la porte refermée. Livai s'accouda au comptoir.

— C'est une proposition que tu me fais ? Je préférerais faire ça dans un endroit moins froid et moins dure. Quoique tu m'as l'air assez dur toi-même. Ne me dis pas que la folle à lunettes te fait de l'effet ?

-"Hein, mais non."

Eren remarqua enfin sa position plus que compromettante. Il était à moitié allongé sur le dos, jambes écartées. Aussitôt, il resserra ses jambes et se redressa. Son visage était rouge comme une pivoine.

Livai donna un coup de main le reste de la soirée pour emballer le maximum. Ils ne s'arrêtèrent qu'au moment où Eren tomba de fatigue. Il était trop nerveux pour dormir facilement et s'était servit du prétexte du déménagement pour occuper son esprit pour ne pas penser à la visite de l'assistante sociale pour lui annoncer le résultat de la requête de l'écrivain, afin qu'il n'aille pas en centre pour adolescent.

Il aimait trop vivre avec l'écrivain, malgré que ce dernier avait souvent un comportement bizarre. Mais ça, il le gardait pour lui. Il avait su sans s'en rendre compte vraiment, prendre ses marques, faire de l'appartement de l'écrivain son chez-soi. Depuis que ce dernier lui avait annoncé que certaines personnes voulaient le mettre ailleurs en attendant sa majorité, il angoissait dès qu'il ne faisait plus rien pour occuper son esprit.

L'amour n'a pas de barrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant