Lundi 22 avril 2013
15h00.Comme une grande famille un peu particulière, les deux agents de police, Arthur et les deux adolescents avaient mangé leurs sushi tous ensemble, sur une table ridiculement petite. Antoine avait adoré, et contre toute attente, avait dévoré la plupart des barquettes qu'avait ramené Charlie. Les adultes lui avaient gentiment cédé leur part et l'avaient regardé avec un air ravi malgré leurs estomacs à moitié vides.
Pour compenser, Vasquez avait fait à son tour un saut dans une pâtisserie et ramené tout ce qu'il y restait. Leur petit groupe venait à peine de sortir de table que trois heures de l'après-midi sonnaient au clocher non loin.Finalement, le moment tant redouté du coup de téléphone était arrivé. Vasquez avait regardé son portable avec souci et était sortie sur la terrasse.
« Vasquez, je peux savoir où vous êtes ? »
Bonjour à vous aussi, ravie de savoir que vous êtes toujours d'aussi bonne humeur. grinça-t-elle en reconnaissant la voix rugissante du commissaire.
« Vous avez posé vos jours de congé au milieu d'une enquête ou vous n'estimiez simplement pas que votre présence soit nécessaire ?! »
– Je n'en sais rien, Commissaire. Après tout, vous avez l'air de parfaitement gérer la situation, n'est-ce pas ? Ces derniers jours l'ont bien prouvé. répondit-elle avec cette assurance caractéristique qui la rendait insolente.
« Qu'est-ce que tu cherches à faire en me parlant comme ça ? » se braqua l'homme à l'autre bout du fil. « Si tu veux te faire virer, c'est raté. »
Touché. Ils ne pouvaient pas se passer d'elle, là-bas. Tout le monde a besoin d'un coupable désigné quand des problèmes surviennent, n'est-ce pas ? Ils ne l'auraient pas comme ça cette fois-ci.
– Commissaire, il faudrait savoir en fin de compte. Un jour vous me laissez carte blanche, un autre vous m'arrachez l'enquête pour aller casser des grands-mères à la campagne.
« Ça ne pouvait pas être pire que vos scandales à répétition. » siffla l'autre voix.
Vasquez ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin, entre l'amertume et l'arrogance. C'est vrai qu'elle avait bien foutu le bordel ces dernières semaines, mais de là à comparer les accusations d'adultère d'Ève Sommet avec le passage à tabac d'une retraitée, il y avait une limite.
– Qu'attendez-vous de moi ?
« Que vous fassiez votre travail ! » s'énerva-t-il.
Cette manie d'hésiter sans cesse entre le tutoiement et le vouvoiement l'aurait presque amusée dans d'autres circonstances. L'inspectrice souffla un coup et jeta un rapide coup d'œil par la porte-fenêtre: les adolescents avaient repris leur partie de cartes endiablées contre Arthur et Perrin, qui semblaient s'y casser les dents.
– Mais je le fais, Commissaire. J'ai d'ailleurs la réponse à toute l'enquête, ce n'est pas le problème.
« Comment ça, vous avez la réponse ? Ne jouez pas à ça, Vasquez ! On sait tous qui sont les vrais coupables. »
– Ne parlez pas des Daniel, ce serait gâcher de la salive. En revanche, si vous vous tourniez un peu plus du côté des Sommet, la vérité serait peut-être plus limpide.
Elle jouait dangereusement et savait que Leblanc perdait patience.
« Je peux savoir ce que vous insinuez encore ?! Ma parole, mais vous avez une dent contre cette famille, c'est pas possible ! La réponse est en face de vous et vous trouvez encore un moyen de la contredire pour avoir le plaisir d'être en dehors de la norme ! Où voulez-vous en venir ?! »
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Le temps d'un sourire [Matoine]
FanfictionLa nouvelle fait la une de tous les journaux : Mathieu Sommet, âgé de quatorze ans, fils du célèbre entrepreneur M. Sommet, a disparu. On parle déjà d'enlèvement, de rançon et de mafia du crime tandis que la police fait de son mieux pour retrouver l...