Lundi 8 avril 2013
10h00.Le début de semaine signifiait pour beaucoup le retour au boulot, à l'école, à toutes ces responsabilités dont on avait cru être débarrassé durant les deux derniers jours. C'était le retour au sérieux. Mais pour Vasquez, rien ne changeait, elle qui passait ses journées entières au commissariat.
Les journaux tentaient de garder le public attentif à l'affaire Sommet, même sans posséder de nouvelles informations. Difficile de garder l'attention d'un lectorat plus de deux jours sur une affaire qui n'évoluait pas aussi vite que prévue. Pourtant, les gens en parlaient dans les transports publics, évoquaient vaguement l'enquête ou faisaient même des hypothèses, se prenant pour les nouveaux détectives de la ville.
Vasquez souriait de leurs remarques, de leur crédulité, quelques fois. Beaucoup pensaient qu'une fois l'alerte enlèvement lancée, l'enfant serait retrouvé dans les plus brefs délais. Malheureusement, -et l'affaire Sommet le confirmait-, il n'en était pas toujours ainsi.« Collège Saint-Troissens » résonna la voix métallique des enceintes du bus dans lequel elle se trouvait.
Son collègue Perrin avait tenu à y aller avec elle, et paraissait enthousiaste de l'accompagner sur le terrain. Toujours confiné devant son écran, et sans aucune information intéressante à se mettre sous la dent, il s'était directement proposé quand l'inspectrice avait demandé une aide supplémentaire.
– On va juste interroger des gamins, Charlie. Ne sois pas aussi nerveux. rit Vasquez en le voyant se triturer les mains.
L'informaticien lui sourit en retour. Le duo marcha jusqu'au portail du prestigieux collège. Un surveillant les observa avec scepticisme depuis l'autre côté de la grille de métal, attendant qu'ils se présentent.
– Inspectrice Vasquez, et voici mon collègue, Charles Perrin. Nous enquêtons sur la disparition du fils de Monsieur Sommet.
Le surveillant, qui ressemblait plus à un garde du corps au vu de sa stature, leur demanda des cartes de police officielles. Vasquez obtempéra et ils purent enfin entrer. Ils traversèrent la cour déserte, -la pause était terminée depuis quelques minutes déjà-, et durent se présenter au bureau de la doyenne.
Celle-ci fit un appel au micro à tous les élèves concernés, et bientôt, une file d'élèves se créa en face du bureau. Vasquez s'étonna de cette organisation si méticuleuse, et tenta vainement de la comparer à son adolescence, dans l'un de ces collèges publics de banlieue. Ça vendait moins de rêve, c'est certain.Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses. Elle vit rapidement que Perrin se lassa de cette répétition. Selon ses camarades de classe, Mathieu Sommet était un élève agréable, quoique distant. Il parlait peu, et n'avait pas de liens forts avec ses amis. On rapporta qu'il aimait la musique et qu'il passait beaucoup de temps à la médiathèque. Un peu marginal, pas vraiment bizarre, pas vraiment normal non plus.
– Il se met souvent aux ordinateurs de la médiathèque pour travailler. Par contre, il passe aussi beaucoup de temps avec son ordinateur personnel dehors, sur les bancs. releva une gamine aux tresses africaines.
– Il amène son ordinateur au collège avec lui ? s'étonna Vasquez.
L'adolescente acquiesça et ce fut au tour de Perrin de relever:
– Donc il a en bien un. Si on ne l'a pas trouvé dans sa chambre, peut-être que les ravisseurs l'ont pris ? Et qu'ils l'ont fait disparaître comme son portable...
Vasquez hocha la tête et tenta de soutirer d'autres informations à la collégienne devant elle:
– Pourquoi se met-il dehors quand il est sur son ordinateur ?
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Le temps d'un sourire [Matoine]
FanficLa nouvelle fait la une de tous les journaux : Mathieu Sommet, âgé de quatorze ans, fils du célèbre entrepreneur M. Sommet, a disparu. On parle déjà d'enlèvement, de rançon et de mafia du crime tandis que la police fait de son mieux pour retrouver l...