Je suis toujours sous le choc. Mais qu'est ce qui est arrivé à ma mère? C'est sûr maintenant, l'endroit est hanté. Je ne peux plus l'ignorer.
Il ne me reste plus qu'une chose à faire.
Arrêter ce fantôme!
Selon le livre sur les fantômes, pour en arrêter un il faut mettre de la poudre de titane sur une marguerite et poser la boussole dessus. Ensuite, la boussole pourra capturer des fantômes.
Vraiment étrange, j'espère que ça marche.
La poudre de titane est sûrement dans le grenier. En tout cas, je ne pense pas qu'il y en ait dans le reste de la maison.
Je suis dans la cuisine. Ma mère est dans sa chambre, mon frère aussi et mon père se repose sur le canapé.
Apparemment, il sont allés chercher des fleurs pour l'enterrement.
Apparemment, personne ne se doute de la malédiction qui touche ma mère.
Je vais dans le salon, prévenir mon père que je vais dans un champs dehors chercher des fleurs pour la tombe de Papy.
Je sors dehors, contente de m'éloigner de cette maison de malheur!
Les cailloux crissent sous mes pieds. Je regarde droit devant moi.
Je sais qu'il y a un champs rempli de fleur pas loin. Un chien aboie quand je passe et me fait sursauter.Au milieu des fleurs, je glisse dans les flaques de boue. Il a plu cette nuit. Le verbe pleuvoir, c'est comme neiger. Ça ne se conjugue qu'avec << il >>! Je neige, je pleus... C'est bizarre à dire quand même.
-Des marguerites!
J'en vois au loin. Leurs pétales blanches ressortent bien.
J'en cueille une bonne poignée au cas où et me dirige vers la maison. D'ailleurs, je pourrais garder des fleurs pour la tombe de Papy!
Je repasse devant la maison avec le chien. Il me refait sursauter. Je hais ce chien!
Une fois entrée dans la maison, les fleurs à la main, j'enlève mes bottes et ma veste puis referme la porte.
Ma respiration se bloque.
J'entends un bruit.
Un bruit de coups sur une porte...
Je reste figée dans l'entrée, ne sachant que faire. Puis m'avance doucement dans le couloir. Ma mère s'est remise à donner des coups.
Elle se retourne et me regarde.
Son visage est en sang. Il est pâle et du sang coule de ses yeux vides d'expressions. Ses lèvres forment un sourire malveillant, du sang en coule. De la chair sort de ses joues.
C'est tellement horrible que je ne crie pas tout de suite.
Et c'est bien dommage car ça aurait pu me sauver.
Ma mère, enfin ce qu'elle est devenue, s'avance vers moi, toujours le sourire aux lèvres.
Je remarque qu'on voit les os de ses bras.Je reste bloquée, regardant ses bras.
Elle est près de moi, je vois son visage défiguré, le visage d'un zombie.
Je hurle.
Elle pousse ma tête contre le mur et je lâche les fleurs. Puis elle me jette par terre et se place juste au dessus de moi.
Enfin je crois, je ne vois pas très bien. J'ai l'impression que quelque chose de chaud coule de ma tête.
Ma mère disparaît de mon champs de vision un moment puis revient avec un parapluie. À la manière dont elle le tient, je comprends ce qu'elle va faire.
Je crie d'une voix rauque.Comme pour me dire de me taire, le parapluie s'enfonce dans mes côtes. Mon souffle se coupe et je laisse échapper un gémissement. Puis ma mère revient à la charge. Le parapluie me frappe encore.
Encore.
Encore.
Je crois apercevoir du rouge sur le manche.
J'ai plus la force de crier. Pourquoi est ce que personne ne vient? Pourquoi est ce que personne ne fait rien?!
Du noir. Je ne vois que du noir.
En fait je ne vois rien du tout.
Une légère lueur me fait reprendre mes esprits. Où suis-je... Mais... Je bouge?! Le cœur battant, j'ouvre grand les yeux et ce que je vois en premier est la porte de ma chambre en train de passer à coté de moi.
Puis le meuble avec les photos.
Mais qu'est ce qu'il s'est passé? Pourquoi est ce que j'ai mal aux côtes et à la tête?
La réponse me vient au moment où je me rends compte que je suis traînée vers l'escalier. Par les pieds.
Je regarde devant moi et vois ses cheveux bruns, ses bras en sang.
Ma mère. Et elle me traîne droit vers le grenier.
Les larmes aux yeux, je me met à hurler. Mais une douleur abominable me fait taire. J'ai mal aux côtes. Beaucoup trop mal!
-Ma... Man...
Elle se tourne vers moi avec son visage de psychopathe. Je ne la reconnais plus. Elle, qui était si belle d'habitude, à les yeux enfoncés dans le visage, du sang coulant des lèvres, les joues creuses et le teint très pâle. Sans parler de ses cheveux.
Ma mère commence à monter les marches, ce qui me fait très mal au dos. Ma tête se cogne violemment contre l'escalier et je pousse un cri.
J'ai mal... J'ai mal aux côtes, à la tête, partout...
Je suis devenue folle.
J'en suis sûre.
Ma mère me relève d'un coup et me jette contre la porte. Les larmes coulant sur les joues, je n'ai pas la force de la regarder. J'ai trop peur. Elle me détruit de l'intérieur. Ça me brûle et j'ai envie d'en finir.
-Ouvre.
Sa voix rauque me ramène un peu dans le monde réel. Sans trop réfléchir, j'appuie sur la poignée.
Un visage blanc et stoïque me fait face et je pousse un hurlement de terreur. Je ne pense plus à ma douleur. La personne en face de moi est translucide, à le visage dur et semble folle. Son visage est lisse, j'ai l'impression de voir un masque.
Cette fille, si c'est bien une fille, me regarde durement et esquisse un sourire.Prise par une poussée d'adrénaline, je recule d'un coup et essaie de fuir. Mais ma mère m'attrape par le col et me pousse dans la pièce.
J'entends la porte se fermer.
Maman, j'ai peur.
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Histoires De Minuit
HorrorDans la maison qui appartenait à son grand père mort quelques jours plus tôt, Léa est venue ici pour deux jours. Mais le séjour risque de se prolonger. Léa va t-elle résister à la folie? Va t-elle trouver la fin de l'énigme? Mais surtout, comment di...