Hybride

Chapitre 41

Des gens me parlent mais je les ignore, ma seule pensée est tournée vers cette personne que souffre dans la maison. Je cours vers la maison voisine, mon idée en tête. La fenêtre du rez-de-chaussée est ouverte donc j'en profite et saute à l'intérieur. Je ne perds pas de temps à regarder où j'arrive, je cherche directement l'escalier.

J'arrive en haut et cherche mon objectif. Je vois une chambre qui donne sur la maison en feu alors je m'y engouffre. J'ouvre la fenêtre cette fois-ci, et m'apprête à sauter directement dans la maison voisine. Mon cœur bat vite mais l'adrénaline m'empêche d'avoir peur et d'hésiter. Je prends de l'élan, cours et saute de toutes mes forces vers la fenêtre d'en face. Dans les films, c'est à ce moment que le temps semble aller au ralenti, qu'on entend les gens crier de peur pour l'acteur mais dans la vraie vie tout se passe très vite. Presque en accéléré. Je heurte la fenêtre qui se brise à mon contact et roule dans la maison. D'autres bouts de verre viennent s'ajouter aux premiers déjà en moi. Je ne ressens pas la douleur donc je me relève immédiatement à la recherche d'une personne encore en vie.

L'étage n'est pas tant pris par les flammes que le rez-de-chaussée. Le principal problème ici est la fumée qui remplit un peu plus mes poumons à chaque seconde. Je cherche, mais mes sens sont tous endormis à cause des conditions difficiles. J'arrive finalement dans une salle de bain et vois un homme d'une vingtaine d'années inconscient au sol. Il a dû inhaler trop de fumée et ses poumons ont dû en pâtir. Je m'approche de lui et je sens le parquet bouger. Il faut que je me dépêche avant que la maison ne s'effondre.

Je me transforme et essaye de le mettre sur mon dos mais il est plus grand que moi et ce n'est pas du tout pratique. Il faudrait que je me transforme mais comment le mettre sur mon dos ? Et même si j'y arrive, il ne supporterait pas le saut s'il ne s'accroche pas. J'ai beau réfléchir je ne vois pas, et je n'ai pas le temps pour ça. Il bouge légèrement, c'est ma seule chance. Je le pose par terre me transforme et le secoue un peu avec ma tête pour tenter de le réveiller. Il ouvre un peu les yeux et je lui indique mon dos d'un mouvement de tête. Il utilise ses dernières forces et sa volonté pour monter sur mon dos et essayer de s'accrocher.

Je fais un pas vers la sortie et le plancher craque, je bouge le plus doucement possible mais rien n'y fait, je sens le sol bouger. Pas le choix il va falloir courir, et très vite. Comme s'il elle faisait écho à ma pensée, la maison tremble et une partie du sol derrière moi s'effondre. Je n'attends pas plus longtemps et cours tout droit vers la fenêtre en priant pour que le jeune homme sur mon dos soit bien accroché. Le sol tombe sous mes pattes mais j'utilise toute mes forces pour ne pas perdre l'équilibre et continuer de courir droit vers mon objectif. Je prends mon élan avec les dernières forces qu'il me reste et saute par la fenêtre au moment où tout le bâtiment s'écroule sur lui-même.

J'atterris sur mes pattes mais un peu sonnée par tout le bruit, la fumée et la poussière. Je descends les marches de l'escalier doucement pour ne pas faire plus de mal à l'homme sur mon dos. Mon pelage est devenu gris et noir par endroit, me rendant méconnaissable. Mon dos commence à me faire souffrir maintenant que l'adrénaline ne coule plus dans mes veines. Sans parler du garçon sur mon dos qui ne fait qu'enfoncer les bouts de verre un peu plus profondément dans ma chair. J'arrive enfin dehors et constate que de nombreuses personnes sont toujours en panique, d'autres semblaient m'attendre devant la maison et se précipitent vers moi quand j'en sors. Ils font descendre le garçon de mes épaules en me remerciant et en me demandant si je vais bien. Je leur fais un signe de tête pour confirmer et m'élance vers la maison d'Aaron.

Malgré la douleur, il faut que j'aille les aider si le combat n'est pas fini. J'approche et vois Aaron se battre contre un autre loup salement amoché. Aaron, ou plutôt son loup, me voit et lâche un grognement de pure fureur lui échapper. Le combat est bientôt fini, il ne reste que quelques loups adverses et nos rangs sont encore en bonne forme malgré quelques blessures. Le loup d'Aaron me regarde et me fait signe de rentrer dans sa maison, j'obéis sans broncher pas sûre de vouloir l'énerver encore plus.