Hybride

Chapitre 55

On rassemble les blessés pour les soigner puis tout le monde rentre chez soi. Je m'assois sur le canapé en gémissant légèrement de douleur. J'entends Aaron quitter la pièce et revenir plusieurs minutes après avec une trousse à pharmacie. Je l'observe et constate qu'il n'a qu'une plaie au niveau du ventre et quelques égratignures. Tandis que moi, j'ai encore des marques de crocs sur le bras et des belles griffures un peu partout. Il désinfecte mes blessures, une moue inquiète et pensive, le silence régnant dans la pièce. Je réfléchis à cette attaque et ça me paraît de plus en plus étrange. Qui a bien pu vouloir nous attaquer de manière aussi frontale mais avec si peu de guerriers ? Remarque, je crois qu'ils n'ont dû perdre qu'une dizaine de loups au maximum étant donné qu'ils ont sonné la retraite très tôt dans la bataille. Autre chose me perturbe, ça ne peut pas être une coïncidence qu'ils aient attaqué pendant le seul moment où presque personne n'était présent. Comment ont-ils su ? Je souffle d'exaspération et Aaron lève la tête vers moi.

- Toi non plus tu ne comprends pas ce qu'il s'est passé ? Il me demande, une pointe de fatigue dans la voix.

- Je ne sais pas, c'est étrange. J'ai peur de connaître la réponse à certaines de mes questions... Je réponds en posant ma main sur mon front.

- Tout ce qu'on peut dire c'est qu'ils savaient qu'on était absents. Mais seuls les membres de la meute étaient au courant. C'est incompréhensible.

- J'espère sincèrement que ce n'est pas ça mais il y a de fortes chances qu'il y ait un traître parmi nous. Je souffle. Je vais mener mon enquête sur tous les membres de la meute s'il le faut. J'ajoute déterminée.

- On peut déjà éliminer quelques personnes tu ne penses pas ? Et en mettre d'autres sur des listes rouges. Il grogne. Comme Alexandre par exemple.

- Au contraire je suis presque sûre que ce n'est pas lui. Je dis pensive.

- Il est venu te parler juste avant que les loups ne nous attaquent non ? Que t'a t-il dit ? Grogne Aaron.

- Il voulait s'excuser. Sincèrement. J'ajoute devant le regard dubitatif de mon âme-sœur. Je l'ai senti, il ne mentait pas et après on a discuté le plus naturellement du monde. Ce que je veux dire c'est que si tu avais trahi ta meute, tu serais stressé à l'idée de te faire découvrir, n'importe quel être humain normal le serait. Il y a des signes qui ne trompent pas.

- D'accord, je te fais confiance. Alors qui ?

- Je ne sais pas, il y avait des gens qui n'étaient pas présents ?

- Je ne pense pas, à par les sentinelles évidemment.

- On peut déjà commencer par là. Je souffle.

- On verra ça demain, allons-nous coucher. Il répond en me tendant sa main.

Je la prends et nous nous dirigeons vers sa chambre. Avant d'y pénétrer, je lui fausse compagnie pour aller chercher un pyjama dans la mienne. Quand j'entre, la première chose qui me frappe est ma table de nuit qui a été légèrement déplacée. Je scrute le reste de la pièce mais tout semble normal. Je laisse la place à Lua qui se sert de son odorat au maximum de ses capacités. Il est clair qu'une odeur inconnu flotte dans ma chambre. J'en fais le tour et regarde si quelque chose a disparu mais rien ne semble différent d'avant. Il faut croire qu'ils n'ont pas trouvé ce qu'ils cherchaient ou alors je n'ai pas encore vu ce qu'ils ont pris. Je rejoins Aaron dans sa chambre en lui faisant part de mes découvertes, mais lui indiquant que je m'y attarderai demain. Quand j'entre il est déjà couché et il me regarde, fatigué mais soulagé de me voir en vie et en pleine forme. Je le rejoins et l'embrasse chastement avant de me blottir dans ses bras qui me serrent sans hésiter. Je m'endors presque immédiatement et lui aussi.