Hybride

Chapitre 53

Je me réveille suite à des caresses dans mes cheveux et mon dos. J'ouvre doucement les yeux et tombe sur le regard vert d'Aaron pas beaucoup plus réveillé que moi. Il me sourit et je fais de même. Les draps nous recouvrent jusqu'à la poitrine et je suis dans ses bras, la tête au niveau de son cou. J'aime ce sentiment de sécurité quand il me tient contre lui, même si je n'oserai jamais le lui avouer. On reste comme ça, à se regarder, sans parler, pendant une vingtaine de minutes avant que nos ventres ne crient famine. On se lève à regret, stoppant notre moment d'intimité mais tout de même heureux de déjeuner ensemble. Aaron ne me reparle pas de mon cauchemar et tant mieux. J'ai d'ailleurs très bien dormi pendant la deuxième partie de la nuit. La bonne humeur est présente pendant que nous mangeons ensemble, assis face à face. Une fois que nous avons fini de manger, Aaron m'indique qu'il sera absent toute la matinée car il a rendez-vous avec son père pour les premières "leçons" pour devenir Alpha. Je décide donc d'aller me défouler à la salle de boxe en espérant trouver quelques adversaires.

Il est déjà neuf heures et demi quand je me mets en route pour la salle. Je prends un sac avec des affaires propres et pars tranquillement. Le temps est ensoleillé et de l'air frais circule en abondance dans mes cheveux et sur mon visage. Dix minutes plus tard je rencontre Arès avec qui je discute tranquillement à l'extérieur. J'aimerais bien connaître son nom mais j'ai bien compris qu'il nous est interdit de le donner ou de le demander aux autres. Après un long moment à parler de tout et de rien, je rentre dans le passage menant à la salle principale. Sur le chemin je croise l'un des trois Deltas qui m'ont fait passer l'inscription qui me salue gentiment. De même, nous discutons pour la première fois depuis que je les ai vu et il s'avère qu'il est très gentil. Il a l'air beaucoup plus à l'aise et naturel que la première fois. Après quelques temps nous partons chacun de notre côté pour vaquer à nos occupations. Quand j'entre dans la salle l'ambiance est au calme. Pas de combat en cours mais une trentaine de personnes qui conversent tranquillement en sirotant pour la plupart des bières. Pas d'odeur atroce de transpiration et pas l'infernal bruit constant qui règne habituellement dans cette pièce. Je passe sans m'y attarder et rejoins la salle d'entraînement. Je suis déjà en tenue donc je pose simplement mon sac dans un coin et me mets à frapper un sac de sable suspendu au plafond. Coups de pied et coups de poing s'enchaînent, forçant mon cœur à accélérer sa cadence pour tenir le rythme. Je fends l'air en m'imaginant face à un adversaire grand et fort. Je veux renforcer mon corps et mon esprit parce que si ces derniers temps m'ont appris quelque chose, c'est que je suis loin d'être prête à affronter le monde qui vient de s'ouvrir à moi. Les meutes sont bien plus puissantes que je ne l'avais imaginé c'est pour ça que je m'entraîne, pour devenir une Luna sur laquelle on peut compter et qui sera capable de défendre sa meute. Je frappe fort, au point de me faire mal aux mains mais cela m'importe peu. Je suis tellement concentrée que je fais un bond en arrière quand une main se pose sur mon épaule. Ma tête se tourne pour apercevoir Athéna me regarder de ses magnifiques yeux noirs brillants de la même lueur qu'au premier jour. Une flamme de défi s'allume dans les miens et nous n'avons pas besoin de mots pour savoir comment cela va finir.

On se dirige d'un pas décidé vers l'un des rings provoquant une vague de paroles dans la petite assemblée. Debout au centre du terrain, on se fixe, prêtes à commencer. On saute simultanément l'une vers l'autre, nos poings armés prêts à fondre sur l'adversaire. Je mène la danse pour le début mais je comprends vite qu'elle attend que je m'épuise et que je tombe directement dans son piège. Elle est à l'aise et ne semble pas faire de mouvements inutiles. Elle se joue de moi et ne se donne pas encore à fond. Alors je m'arrête et la fixe de mes yeux brûlants de défi pour qu'elle se batte à cent pour cent contre moi. Mon regard sérieux lui fait esquisser un sourire et elle se repositionne. Le vrai combat commence et je suis forcée d'admettre qu'elle est excellente. On se bat, on donne le maximum essayant constamment de prendre l'avantage.