Chapitre 48

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On se met soudainement à courir pour ne pas leur laisser le temps de bouger. Comme prévu, l'effet de surprise est assez grand pour nous laisser quelques mètres d'avance. Évidemment, ils se mettent à notre poursuite et une partie de loup commence. Nous y avons beaucoup joué ces derniers temps donc notre stratégie est toute trouvée. Je cours en me dirigeant légèrement vers la droite, mon poursuivant ne tire toujours pas donc j'en profite pour courir plus librement. Il peine un peu à me suivre et à maintenir la cadence mais ne me lâche pas pour autant. Je repère enfin un endroit parfait pour mon plan, une partie particulièrement broussailleuse de la forêt. Il me faut moins d'une seconde pour disparaître derrière un arbre et monter dedans. Comme prévu, j'entends des bruits de course, autres que ceux de mon poursuivant qui s'est d'ailleurs arrêté au pied d'un arbre. Nathan apparaît suivi d'un garçon entièrement vêtu de gris. Le garçon sort un pistolet de son dos et tire sur Nathan qui esquive souplement pendant que je saute sur celui qui me poursuivait pour le mettre sur la trajectoire de la balle. Elle finit sa course dans son bras et un grognement sort de sa bouche. Il lève les mains en l'air et s'écarte du champ de bataille. Pendant ce temps je sors mon couteau et répand de la peinture sur le torse du deuxième, trop sonné pour réagir. Voilà une opération bien menée. On a déjà éliminé plus de dix personnes et je pense que nous ne sommes pas les seuls à avoir enchaîné les éliminations. Cependant je ne sais pas où sont Aaron et Kelly, et ils ne nous répondent pas. De plus, si on s'écarte trop, on ne pourra plus les contacter du tout. J'espère qu'ils n'ont pas été éliminés.

- Ne t'inquiète pas pour eux, ils sont sans doute trop loin pour pouvoir nous capter. Vu que le lien de la meute est inactif et que ton pouvoir est plus limité c'est normal qu'on ne les capte plus.

- J'espère que tu dis vrai. Je souffle.

- On devrait avancer et continuer de réduire le nombre de nos adversaires.

J'acquiesce et nous nous mettons en route. Au bout d'un moment je sens le lien avec Aaron et Kelly se couper signe que nous sommes trop loin. C'est inutile de revenir en arrière parce que de toute façon il faut qu'ils soient vraiment proches de moi pour que je crée un lien. Je préviens tout de même Nathan qui pense comme moi qu'il faut continuer. La journée est bien avancée et dans une ou deux heures il fera nuit. Nous avons éliminé une autre équipe de trois personnes et n'avons plus croisé aucun concurrent. Je pensais que l'épreuve se finirait en une journée mais c'est vrai que vu la taille de notre terrain de jeu, on va peut-être mettre un peu de temps. Il ne doit plus rester tant de monde que ça et le fait que nous ayons perdu la trace des autres est problématique. Il nous faut trouver un endroit où passer la nuit et au plus vite. Je pense que la nuit sera plus une partie de cache-cache qu'autre chose. Certaines équipes vont certainement se mettre en chasse tandis que la plupart vont dormir. Dans ce genre de moment, il est primordial de dormir pour que nos sens soient au maximum de leurs capacités. Je propose à Nathan qu'on fasse un feu et qu'on s'en éloigne au maximum. Peut-être que des équipes se laisseront prendre au piège et viendront chercher ici. Il acquiesce et nous partons chacun de notre côté pour chercher du bois. Le soleil commence à se coucher et la luminosité baisse de seconde en seconde. Je ramasse des petits bouts de bois et quelques pierres mais me stoppe quand j'entends un bruit. Je pose les branches et apporte la main à mon couteau tout en me cachant derrière un arbre. Mon pas sur le côté provoque un léger bruissement et j'espère que l'autre ne l'a pas entendu mais c'est peine perdue.

- Je suis là en paix, s'il te plaît sors de ta cachette.

Je ne réponds pas mais sa voix est naturelle, détendue et surtout sincère. C'est une voix grave d'homme mais je ne pense pas qu'il ait plus de dix-huit ans. J'hésite à sortir, je n'ai pas besoin d'un combat maintenant mais s'il est juste un leurre et que ses amis attendent juste que je sois à portée de tir, ça va mal se passer pour moi. Tant pis le prends le risque. Je mets un pied en dehors de ma cachette et sors doucement en regardant dans la direction de la voix. Un jeune garçon blond foncé me regarde avec un sourire amical auquel je réponds vaguement toujours sur mes gardes. Je récupère mon bois et me remet à en chercher toujours en gardant un œil sur lui qui me fixe toujours.

HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant