Chapitre 40

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Vendredi 11 octobre 2013

Six jours. Six longues, pénibles et horribles journées que j'ai appris que je porte un enfant. Je ne mange pratiquement rien, je ne dors que quelques heures par nuit et me réveille couverte de sueur après un dur cauchemar. Mon teint est pâle, trop pâle et je crois qu'Andy s'inquiète. Je dis je crois, parce que je sais qu'il vient souvent à la maison pour me voir mais je ne lui ouvre pas la porte de ma chambre. D'ailleurs, je ne l'ouvre à personne. Je l'entends piétinner le bois franc du salon avec ses vans et je l'entends discuter avec ma mère, ou parfois avec mon père. Parfois avec les deux, j'ai tout simplement arrêté de me concentrer sur leurs voix pour essayer de comprendre ce qu'ils se disent entre eux car je n'ai aucune envie de savoir ce qu'il dise sur moi. Ou plutôt sur mon état.

Pourtant, j'ai essayé d'avoir l'air normale toute la semaine. Je me suis levée à la même qu'à l'habitude, je me suis bottée mentalement le derrière pour m'habiller de façon convenable, je suis allée à tous mes cours sans exceptions et j'ai tenté de grignoter un peu, mais tout ce que j'ingurgitais ressortait dans les soixantes minutes. La différence qui était et est toujours probablement très voyante, est que j'ai l'air d'une morte-vivante, littéralement. J'ai le teint très pâle, de gros cercles bleus-violets sous mes paupières, les yeux injectés de sang et je suis très faible. Je n'ai pratiquement plus de force pour monter les marches pour aller à ma chambre qui est devenu mon terrier en quelque sorte.

Mon ventre me fait attrocement mal et je n'arrive pas à camoufler la douleur que je ressens à tous les jours, à chaque moment de la journée peu importe où je me trouve. Je ne sais pas si c'est le fait que je n'ai pratiquement rien digéré dans les derniers jours, le fait que le petit être en moi veut se faire ressentir à fond pour m'insciter à m'occuper de lui et moi-même ou s'il s'agit du fait que toute cette pagaille me rend tout simplement malade. Je sonne pathétique et je le sais, mais je suis certaine que cette douleur dans mon abdomen doit être ressentie. Il y a un vide à l'intérieur de moi et seulement une personne peut arriver à la remplir avec un simple touché, un regard ou bien un sourire. Harry.

Harry. Il m'envoyait plusieurs messages pour me demander des nouvelles de ma discution avec le médecin. Je lui avais simplement répondu que tout était correct, mais s'il s'agissait de l'opposé complètement. J'ai ignoré tous ses appels et j'ai finis par tout simplement éteindre mon téléphone au bout de deux jours où il essayait de me rejoindre à toutes les heures. Il a appelé chez moi, mais chaque fois que ma mère répondait me lui disais que je ne voulais pas discuter pour le moment. Ça me brise le coeur de ne pas pouvoir lui expliquer la situation, mais j'en suis incapable. Moi-même je n'arrive pas à comprendre et à accepter la réalité qui me frappe avec autant de puissance que la foudre.

Je suis enceinte. J'attends un bébé. Notre bébé.

Ces mots venant de moi sonnent tellement.. Étranges et innabituels. Je ne devrais même pas les dire ou les penser à mon âge. J'ai enfrain la seule promesse que je m'étais faite: aller consulter sur le web. J'ai lu et relu des vingtaine de forums ou de jeunes adolescentes, des adultes ou des étudiantes racontent leur grossesse à tout le monde en étant anonyme et demande conseil à la population. Certaines disaient ne pas être prêtes, d'autres disaient de avoir les moyens financiers et le temps pour s'occuper d'un enfant tandis que la majorité était totalement indécise et dont l'amoureux ne coopérait pas ou n'existait tout simplement pas. Je suis restée éveillée durant des heures à lire les conflits et les problèmes de jeunes mères qui ont eu le courage selon moi de garder l'embryon et de donner naissance à leur enfant. Tous les compromis qu'elles doivent faire pour subvenir entièrement aux besoins de leur enfant. Quitter l'université pour rester à la maison, se trouver un emploie dans un petit bistro pour payer les couches et les purées, les courtes nuits pour cause des pleurs constants au beau milieu de la nuit, le sourire qui masque toute leur fatigue et leur mal-être. Toutes ces choses font parties d'une longue liste qui ne cèsse de s'allonger avec le temps lorsque l'on devient parent. Suis-je prête à sacrifier mes études et ma vie de jeunesse pour acceuillir cet enfant dans ma vie? Et Harry, l'est-il? Serais-je prête à élever cet enfant et rester à la maison seule pendant qu'Harry sera en tournée toute l'année? Suis-je assez forte mentalement et émotionnellement pour affronter ça?

Tombée pour Harry StylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant