D'un baiser scellé - Calendrier de l'Avent

Chapitre 5

Ça avait marché. C'était forcé. Il n'y avait pas d'autre explication.

Les doigts de Drago se perdirent dans les cheveux de Potter, agrippant les mèches tandis qu'il inclinait la tête de côté et approfondissait le baiser. Potter répondit par un gémissement et sa prise se resserra autour de la taille de Drago. Le contact possessif de ses mains était à vous rendre fou. La langue de Potter bougeait timidement contre la sienne, prudemment, comme on s'y attendrait de la part de quelqu'un d'inexpérimenté, même si Drago ne savait pas si c'était de l'inexpérience ou bien si Potter n'était simplement pas sûr de devoir répondre au baiser ou non. 

Réfléchir était difficile ; tout comme il était difficile d'analyser ou de tirer des conclusions. Drago ne pouvait pas embrasser Potter et former des pensées cohérentes en même temps. Il était trop occupé à s'émerveiller de la texture de ses lèvres et de sa bouche, de son goût, du contact de sa peau, trop occupé à écouter sa respiration haletante et ses gémissements étouffés qui faisaient courir des frissons directement de ses lèvres jusqu'à son sexe. Potter répondait au baiser, et c'était la seule chose qui parvenait à atteindre son cerveau.

À regrets, il se retira, ce qui n'était pas si évident considérant que Potter ne voulait pas le lâcher. Mais Drago le tenait par les cheveux, et après un autre baiser colombin, il arracha sa bouche à celle de Potter.

Ses yeux s'ouvrirent brusquement et il fixa le visage de Potter avec attention. C'était toujours là : Potter, rougissant et éberlué. Ses cils battirent pour révéler des yeux verts au regard flou. Il respirait lourdement, de petites bouffées d'air échappaient à ses lèvres humides et entrouvertes. Il essaya carrément de se pencher en avant et d'embrasser Drago à nouveau. C'était un geste machinal et désespéré, comme s'il ne pouvait penser à rien d'autre qu'entrer à nouveau en contact avec les lèvres de Drago. À coup sûr, cela voulait dire que la potion avait marché. Potter était ensorcelé, désespérément amoureux de Drago. Jamais il n'aurait répondu à ses baisers de cette façon-là si ça n'avait pas été le cas.

Potter retrouva sa voix et demanda :

— Heu, Malefoy, qu'est-ce que tu... ?

— Bon sang ! dit Drago, et Potter cligna des yeux avec étonnement.

Franchement, qu'est-ce qu'il avait à poser des questions stupides ? Il était amoureux, est-ce qu'il n'aurait pas dû être simplement heureux que l'objet de son affection l'embrasse et fermer sa gueule ?

— Arrête de poser des questions, lui dit Drago.

— Pourquoi ?

Drago le foudroya du regard.

— Qu'est-ce que tu voulais dire quand tu as dit que ça avait marché ? Qu'est-ce qui a marché ? demanda Potter.

— Tu as répondu au baiser. Je ne pensais pas que tu le ferais, répondit Drago sans difficulté parce que c'était plus ou moins la vérité.

Il fronça les sourcils devant la réticence de Potter à se taire et laisser Drago l'embrasser comme un fou. Evidemment, un Philtre d'Amour n'avait rien à voir avec un Imperium. Une personne enchantée n'écoutait pas les ordres qu'on lui donnait. En fait, elle était davantage susceptible de s'attendre à ce que celui ou celle qui l'avait ensorcelée l'écoute, elle. C'est pourquoi les Philtres d'Amour étaient dangereux : ils transformaient la personne ensorcelée en quelqu'un d'obsessionnel et exigeant. Il allait lui falloir se montrer prudent avec Potter, ou tout cela pourrait se retourner contre lui.

Il lâcha lentement ses cheveux et ramena ses mains à ses côtes. Celles de Potter l'agrippaient toujours par la taille.

— Je suis désolé, dit Drago en essayant d'avoir l'air contrit. Je viens juste de te sauter dessus. C'est très impoli de ma part.