Drago Malefoy est en train de m'embrasser. La pensée tournait dans la tête de Harry, réduisant à néant ses efforts pour en nier la réalité. Il n'y avait pas de place pour le doute. Ses yeux étaient restés grand ouverts, il pouvait voir clairement le visage de Malefoy ; il était si près. Il pouvait distinguer chacun des cils pâles qui touchaient sa joue. Ses lèvres étaient fermes et chaudes sur les siennes, la pression légère mais indéniablement là.
Un effleurement timide de sa langue fut suivi par les lèvres de Malefoy bougeant contre celles de Harry, et celui-ci perdit sa capacité à respirer. La paume de Malefoy sur sa joue était chaude contre sa peau, et il ne put s'empêcher d'émettre un petit son approbateur lorsque l'autre captura sa lèvre inférieure entre ses dents, puis ses lèvres, avant de le relâcher et que la chaleur du contact ne disparaisse.
Les yeux de Malefoy se rouvrirent et se plantèrent dans ceux de Harry.
— Qu'est-ce... ? essaya-t-il à nouveau.
Mais c'était comme s'il s'agissait d'une sorte de code secret pour réclamer un baiser, car Malefoy se pencha à nouveau et recouvrit la bouche de Harry de la sienne.
Ce n'était pas comme si Harry n'avait pas essayé de résister. Bien sûr qu'il avait essayé. Intérieurement. Mais ses membres refusaient d'obéir à la part rationnelle de son cerveau. Il ne pouvait même pas empêcher son regard d'être glué aux cils de Malefoy. Il put voir ses joues se tinter de rose tandis que sa langue traçait le contour des lèvres de Harry. Il avait l'expression de quelqu'un en train d'accomplir quelque chose de réellement important ; l'interrompre semblait mal. Par ailleurs, Harry sentait ses lèvres le picoter, fondant sous l'intérêt dont elles étaient l'objet. Il n'avait jamais prêté grande attention à ses lèvres ; elles semblaient maintenant plus pleines, plus douces, et comme avides du contact de celles de Malefoy.
Quelle journée bizarre. D'abord, il avait appris qu'il était sous l'influence d'une potion mais, par chance, il en avait été libéré par Madame Pomfresh. Puis il avait été, à sa grande honte, réduit à l'impuissance par Millicent Bulstrode et avait dû endurer de longues minutes de mauvaise poésie avant d'être, par chance, sauvé par Malefoy. Et maintenant celui-ci était en train de l'embrasser. Ce qui pouvait vouloir dire que quelqu'un d'autre allait apparaître et le sauver, mais Harry n'était pas sûr de savoir si cela serait de la chance ou non.
Cette fois, cela prit beaucoup plus longtemps à Malefoy pour ramener ses yeux vers ceux de Harry. Il avait l'air d'attendre quelque chose.
Avec hésitation, Harry ouvrit la bouche – qui était désormais mouillée et le picotait – et essaya, pour la troisième fois, de parler.
— Qu'est-ce... ?
— Bon sang ! grogna Malefoy.
Il fronça les sourcils, clairement ennuyé. Et puis il se pencha en avant, attrapa carrément le visage de Harry, et l'embrassa à nouveau.
Harry ne pouvait même plus faire semblant de vouloir lui échapper. Il savait que Malefoy l'embrasserait à nouveau et il n'avait même pas essayé de l'en empêcher. C'était simple : chaque fois qu'il disait « Qu'est-ce ? », il gagnait un baiser.
La langue de Malefoy se glissa dans sa bouche et, admettant sa défaite, Harry arrêta de penser. Malefoy avait un goût de menthe, et sa langue caressait si sensuellement la sienne qu'il était impossible de ne pas succomber au baiser. Les mains de Harry s'accrochèrent à sa taille, cherchant à se raccrocher à quelque chose car il commençait à avoir le tournis. Il inclina la tête de côté. Pressant sa joue contre la paume tiède de Malefoy, il ouvrit complètement la bouche et accueillit avec plaisir l'intrusion de la langue de l'autre. Un gémissement sourd naquit dans la poitrine de Malefoy, cette poitrine que Harry pouvait sentir intimement pressée contre la sienne.
Ses orteils se crispèrent, ses membres se liquéfièrent, et sa tête se mit à tourner. Malefoy pouvait faire des choses épatantes avec sa langue : non seulement il parvenait à faire fondre les os de Harry avec, mais il arrivait aussi à lui envoyer des petits éclairs de plaisir qui passaient directement de ses lèvres à son sexe qui durcissait rapidement. Il réussissait même à extorquer à Harry les gémissements les plus pathétiques – ce qui ne parvenait même pas à l'embarrasser car il n'y avait rien de plus important que de faire glisser sa langue contre celle de Malefoy, la faire tourner autour du muscle agile et s'imprégner du goût de menthe et de l'humidité qui emplissait sa bouche.
Harry avait déjà embrassé un garçon auparavant. Un Français, même. Pendant l'été, quand la famille de Fleur était venue au Terrier, un de ses cousins, un brun qui souriait tout le temps et dont Harry ne parvenait même pas à prononcer le nom l'avait entraîné à l'écart et conduit au bord de l'étang. Ce jour-là, Harry avait découvert à propos de lui-même une vérité dérangeante mais indéniable. Le baiser avait été une révélation, quelque chose de si parfait qu'il était impossible d'avoir des doutes. Cela avait été une illumination dans la vie de Harry, une véritable percée ; une perfection qui ne pourrait jamais être dépassée par quiconque. Le baiser avait été la raison pour laquelle Harry avait compté les jours avant la naissance du bébé de Bill et Fleur, parce que la famille de la jeune femme avait promis qu'ils reviendraient à cette occasion.
Tout cela semblait ridicule maintenant. Tant le baiser que les pensées énamourées d'Harry. Ça n'avait rien à voir avec ça. Aucune comparaison possible. Ce garçon l'avait embrassé, sans rien demander ni attendre en retour, et Harry l'avait laissé faire avec plaisir. Mais alors même que l'agression par baisers de Malefoy avait été bien plus choquante et inattendue, cela avait cessé de ressembler à une agression. À chaque caresse de sa langue, à chaque mouvement de ses lèvres, Malefoy demandait une réponse, suppliait, implorait, persuadait Harry de participer. C'était si facile de suivre ce que Malefoy faisait, d'imiter chaque effet et de partager le baiser, au lieu de simplement le subir. Du coup, Harry se sentait compétent, comme s'il savait ce qu'il faisait, alors qu'il aurait dû se sentir complètement perdu.
Malefoy se retira lentement. Il mordilla la lèvre inférieure de Harry avant de la lécher avec détermination et de presser un certain nombre de baisers mouillés dont l'effet se faisait ressentir longtemps après sur la chair sensible. Chaque infime baiser lui coupait la respiration. Son corps se contractait et le poussait vers Malefoy, cherchant à retrouver la sensation. Mais sa prise sur son visage était trop ferme et tout ce que Harry parvint à obtenir fut une bise brève sur les lèvres de Malefoy avant qu'elles ne soient hors de portée.
Sa vision était floue lorsqu'il rouvrit les yeux ; ses joues lui faisaient presque mal de la chaleur des paumes de Malefoy. Il plissa les yeux pour mieux voir les contours de la forme blonde en face de lui et quand il y parvint enfin, il en eut la respiration un peu coupée. L'expression de Malefoy ne ressemblait à rien de ce que Harry ait jamais pu voir auparavant – c'était du bonheur à l'état pur. Harry pouvait le voir clairement, non seulement parce que les lèvres de Malefoy étaient étirées en un sourire éclatant, mais parce que cela rayonnait pratiquement de ses yeux habituellement d'un gris morne.
— J'arrive pas à y croire, chuchota Malefoy.
Son haleine chaude chatouilla les lèvres humides de Harry.
— Hum, fit Harry, incertain de quoi dire à ce Malefoy étrangement heureux.
Le regard de l'autre parcourut son visage. Chaque seconde qui passait semblait lui apporter encore plus de bonheur, comme s'il avait découvert quelque chose d'incroyable dans l'expression de Harry.
— Ça a marché, souffla Malefoy. Ça a vraiment marché.
— Qu'est-ce... ? demanda Harry, avant de soupirer avec résignation comme Malefoy l'embrassait à nouveau.
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D'un baiser scellé - Calendrier de l'Avent
Fiksi Penggemar\Terminé/ Drarry Harry est drogué au Philtre d'amour, Drago a un plan, et Millicent récite des sonnets. En d'autres termes, voici la Guimauve Slash Attack de Noël. Enjoy ! ^^