D'un baiser scellé - Calendrier de l'Avent

Chapitre 16

Drago Malefoy était la personne la plus étrange au monde, décida Harry. Il était perturbant de l'avoir connu depuis si longtemps mais de ne jamais s'en être rendu compte avant. Il était même encore davantage perturbant que le cerveau de Harry soit capable de se rendre compte de quoi que ce soit en cet instant. Les mots je t'aime avaient paralysé ses neurones et il craignait qu'ils ne se déparalysent jamais. Il ne pouvait rien faire d'autre que fixer avec horreur le visage rougi de Malefoy. Celui-ci était en train d'étudier le mur derrière Harry tout en marmonnant « ça » de façon répétée. Chaque fois qu'il le faisait, Harry se sentait encore plus mal. 

Au départ, il avait été sûr qu'il s'agissait d'un simple lapsus stupide, parce que ça ne pouvait être que cela, mais plus Malefoy essayait de le nier, et moins le lapsus semblait stupide. Malefoy ressemblait moins à quelqu'un de simplement un peu gêné, qu'à quelqu'un qui venait juste de divulguer un secret monstrueux. Sauf que, Malefoy ne pouvait pas l'aimer ; c'était absolument ridicule. Ils avaient échangé une poignée de baisers (des baisers merveilleux, certes, mais juste une poignée) et ils venaient juste de partager un orgasme (dévastateur, d'accord, mais juste un). Alors à coup sûr, de telles déclarations étaient prématurées ? À coup sûr, de tels sentiments étaient prématurés ? À coup sûr, les Malefoy ne disaient pas ces mots partout à la ronde ?

La sensation de panique suffocante était en train de faire griller son cerveau. Merlin, qu'était-il censé répondre à ça ? Tout ça était si nouveau, et étrange, et perturbant. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il ressentait. Il était heureux ; quelques instants auparavant il était plus heureux qu'il ne l'avait jamais été, mais cela ne comptait pas comme de l'amour. Ou bien est-ce que ça comptait, justement ? Comment est-ce qu'on savait qu'on était amoureux, de toute façon ? Et est-ce que le dire à son tour était la façon polie de réagir ? Peut-être que c'est ce que Malefoy attendait. Ou peut-être que c'était vraiment un lapsus absurde et que la déclaration d'amour de Harry était la dernière chose que Malefoy avait envie d'entendre. Bon sang, ce que ces histoires de relations amoureuses étaient compliquées. Il faudrait qu'il parle à Hermione.

— Tu devrais partir, chuchota Malefoy toujours sans le regarder.

Harry mordilla sa lèvre inférieure.

— Est-ce que tu changeras d'avis de nouveau dans une minute ?

Malefoy fit une moue boudeuse et secoua la tête. Harry attendit patiemment, mais les minutes passèrent jusqu'à ce qu'il n'ait d'autre choix que de parler.

— Heu, il faudrait que tu me lâches, d'abord.

Malefoy lui jeta un regard vif, marmonna « désolé », et relâcha la prise mortelle qu'il avait sur le corps de Harry avant de rouler sur le dos.

Avec un soupir, Harry remit son caleçon et son bas de pyjama, avant de passer ses jambes par-dessus Malefoy avec l'intention de se lever. Cependant, il se retrouva à califourchon sur l'autre garçon, et ses intentions précédentes furent momentanément oubliées. Malefoy poussa vers le haut avec ses hanches, comme pour le faire tomber, mais cela eut plutôt l'effet opposé. Par réflexe, les cuisses de Harry se crispèrent encore plus fort autour de ses hanches. Le cœur battant, il se pencha, ses lèvres cherchant celles de Malefoy.

— Non. Pars, grogna Malefoy alors même qu'il répondait au baiser.

Harry déposa des petits baisers sur son menton et sa mâchoire, tandis que ses doigts se frayaient un chemin sous son haut de pyjama pour rencontrer la peau lisse de son ventre et de ses flancs, le chatouillant impitoyablement. Malefoy gigota sous lui, ce qui était formidable et, Harry le soupçonnait, addictif. Aussi, il redoubla son attaque, trouvant facilement les points sensibles.