Chapitre 6

5.1K 503 189
                                    

Le feu craquait dans la cheminée, baignant la salle commune des Gryffondor d'une lumière orangée. Tout était calme et silencieux, en dépit de la présence de deux autres personnes assises dans les fauteuils moelleux en face de Harry. Les deux silhouettes étaient complètement immobiles et le fixaient – l'une de ses yeux marrons à l'expression préoccupée, l'autre de ses yeux bleus, la bouche grande ouverte.

— Harry, mon vieux, dit Ron doucement, avec un effort évident. Tu sais quand on a dit que tu ne devais plus jamais avoir de secrets envers nous ?

Harry hocha lentement la tête.

— C'était un mensonge, grimaça Ron. Certaines choses ne devraient simplement pas être partagées.

— Non, Ron. Hum.

Hermione fit une pause et cligna des yeux. Apparemment, elle ne pouvait pas cligner des yeux et parler en même temps.

— C'est bien que tu nous aies tout raconté, Harry. Avec tous ces détails... Peut-être... un peu trop de détails...

Hermione cligna des yeux à nouveau.

— Est-ce que c'est parce que je t'ai parlé de l'histoire de la retenue ? renifla Ron. Je ne le ferai plus. Promis.

Les joues de Harry lui semblaient si bouillantes qu'il se dit qu'il brûlerait plus vite que les bûches dans la cheminée. Bon sang, qu'est-ce qui lui avait pris de tout raconter à Ron et Hermione ? Il avait simplement été tellement ébahi qu'il avait été incapable de se taire. À l'instant où il était entré dans la salle commune et où il avait trouvé ses amis se bécotant sur un des fauteuils, il avait tout déballé et leur avait dit exactement ce que Malefoy avait fait. Si seulement il avait fait preuve d'un peu d'autocensure et leur avait épargné la description des baisers et leur effet sur lui. Mais ces effets étaient nouveaux et fascinants et il lui avait absolument fallu dire à quelqu'un qu'il venait de découvrir à quel point embrasser pouvait être merveilleux.

Hermione cligna des yeux trois fois de suite très vite et sembla retrouver ses esprits.

— Il faut qu'on réfléchisse bien à tout ça, Harry.

— Ha bon ? s'enquit Ron.

Harry n'osait plus ouvrir la bouche, mais il espérait que son visage reflétait la même question que Ron.

— Oui, absolument.

Hermione hocha la tête et prit une minute pour pratiquer l'art du clignement d'œil, qu'elle maîtrisait manifestement.

— Heu, il nous faut supposer, Harry, que Malefoy t'a ensorcelé.

— Vraiment ? demanda Harry, pas convaincu.

Il ne se sentait pas ensorcelé. Enfin, peut-être un peu, mais pas par une potion.

— Oh oui, il nous faut ! s'écria Ron. Hermione, tu es géniale !

Il rayonnait soudain.

— L'espace d'une seconde j'ai vraiment cru que Harry...

Ron avait l'air trop perturbé par cette pensée pour l'exprimer à voix haute. Il frissonna légèrement. Harry avait probablement eu l'air vexé car les yeux de Ron s'élargirent et il agita son index dans sa direction.

— Ne me regarde pas comme ça, vieux ! Je ne dis pas ça parce que Malefoy est un gars, je dis ça parce que le gars est Malefoy.

Ron prit une profonde inspiration.

Malefoy ! dit-il avec plus de force, comme s'il craignait qu'ils ne l'aient pas entendu.

— Mais il ne m'a pas donné de bonbons et il n'a même pas sorti sa baguette, dit Harry avec un peu trop de vigueur.

D'un baiser scellé - Calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant