Chapitre 23

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Drago pouvait parler beaucoup. Et Harry était certain que tout ce que Drago avait dit était très intéressant. Malheureusement, il n'en avait rien entendu. Il était très difficile d'écouter alors qu'il était préoccupé par quelque chose d'autre. 

Avec l'aide de la Cape d'Invisibilité et des Elfes de Maison, Drago était désormais lavé, nourri, et ils s'étaient installés sur le lit de Harry pour qu'il lui raconte son voyage durant lequel il avait apparemment vécu de nombreuses aventures, même si Drago avait suivi les rails tout du long et que réalistement il était impossible qu'il ait croisé quiconque. Et sûrement pas des chimères. Pas que les neurones de Harry soient en état de faire un quelconque commentaire sur ce genre d'invraisemblances. Ce qui avait au départ semblé être un problème mineur était devenu quelque chose d'extrêmement perturbant et Harry ne pouvait se concentrer que sur ça, et sur ça seul. Il s'agissait en fait d'un simple problème de vêtements.

Drago n'avait pas de vêtements propres vu qu'il avait laissé sa malle dans le Poudlard Express, aussi avait-il fallu que Harry lui en prête. Les vêtements de Harry n'étaient pas vraiment du goût de Drago mais il n'avait pas le choix. Enfin, techniquement, il avait le choix – Harry n'aurait pas été contre si Drago avait décidé de se balader tout nu. Mais une fois que Harry eut réussi à se sortir la tête de ses fantasmes, eut rentré la langue et remis ses yeux dans leurs orbites, il accepta bon gré mal gré le fait qu'il valait mieux que Drago ait quelque chose sur le dos pour revenir à la Tour de Gryffondor, et qu'il aurait probablement moins froid et se sentirait mieux s'il était habillé pendant qu'il mangeait ce que Harry avait piqué aux cuisines. 

De toutes les choses que Drago aurait pu prendre, il avait choisi une vieille chemise à l'oncle Vernon (Harry ne lui avait pas dit que la chemise avait appartenu à son oncle moldu). Harry pensait savoir pourquoi Drago avait choisi celle-ci en particulier. La chemise avait été chère, coupée dans un tissu de qualité, et elle avait été la fierté de Vernon pendant quelques heures, jusqu'à ce qu'il essaye de la porter, en fait, et que la couture craque. Tante Pétunia l'avait recousue et depuis lors elle avait été à Harry, même s'il ne l'avait jamais réellement portée. Elle était affreuse, trop large, trop longue, trop blanche, trop délicate et absolument pas pratique. Évidemment, Drago Malefoy arrivait à rendre cette saleté sexy. 

Drago avait mis la chemise et rien d'autre. Elle baillait en haut, révélant sa clavicule pâle, et elle descendait jusqu'à ses cuisses, laissant voir la peau lisse. Ça le rendait dingue. Sa bouche était sèche. Chaque fois que Drago faisait le mouvement le plus infime, le tissu remontait et Harry pouvait en voir juste un peu plus, mais jamais assez. Alors oui, Harry savait parfaitement pourquoi Drago avait choisi cette chemise – il n'avait pas d'autre but que de le rendre taré. 

— ...et voilà comment j'ai échappé à une mort certaine. 

— Impressionnant, répondit Harry à la cuisse de Drago. 

— N'est-ce pas ?

Drago fit une pause et bougea un peu vers la gauche. La chemise révéla un nouveau centimètre de peau. Il y eut un raté dans la respiration de Drago. 

— Et puis, continua Drago, j'ai rencontré un mendiant moldu et je lui ai donné tout mon or. 

Harry fronça les sourcils et releva la tête à regret. Les yeux de Drago s'élargirent.

— Tu as bougé ! s'exclama-t-il avec une surprise feinte. Oh, je vois. Les périls mortels ne retiennent pas ton attention, mais à la seconde où je mentionne avoir fait une bonne action, tu réagis. Je vais te dire : je me sens très insulté, là. 

Harry cligna des yeux.

— Heu...

Les joues de Drago étaient rougies mais ses yeux étaient pleins d'amusement. Harry soupçonnait que sa rougeur n'avait rien à envier à la sienne quand il avait réalisé que Drago lui avait raconté des histoires exprès, essayant patiemment de détourner son regard de la peau exposée. 

D'un baiser scellé - Calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant