D'un baiser scellé - Calendrier de l'Avent

Chapitre 8

Il était possible que Drago soit ivre. Il se sentait ivre : la tête lui tournait et il avait perdu le contrôle de sa bouche et de ses membres. Quant au bonheur soudain, c'était plutôt un exploit, si on considérait que juste quelques instants auparavant il s'était senti totalement malheureux. Peu désireux de retourner dans la salle commune de Serpentard où il lui faudrait faire face à Millie et Pansy, Drago avait campé dans la Tour Est et attendu que son rancard enchanté arrive. Tandis que les heures passaient, les doutes s'étaient intensifiés et Drago avait passé en revue un millier de possibilités que les choses tournent mal. Si Potter était ensorcelé, quelqu'un pourrait le remarquer et Drago perdrait cette opportunité ; et s'il ne l'était pas, et bien, c'était déjà fait. De toutes les façons, Drago était fichu.

Il regrettait d'avoir laissé Potter juste à cause de Rusard. Il aurait dû Stupéfixer le concierge et traîner Potter jusqu'à la Tour Est sans lui laisser de chances de s'enfuir. Un baiser n'était pas assez. Drago en voulait beaucoup plus. Parce que, bien sûr, plus il y en aurait, et plus Potter serait humilié. Ce qui était la seule chose qui importait. 

Cependant, seul dans la tour, et dingue d'ennui, Drago avait dû s'avouer qu'embrasser Potter n'avait pas été désagréable. Le sentiment de victoire s'y rajoutait peut-être mais il était difficile de nier que Drago avait apprécié le baiser plus qu'il ne l'aurait jamais cru. La façon de répondre de Potter avait été si spontanée, maladroite mais enthousiaste, inexpérimentée mais sensuelle, comme si Potter était né pour embrasser mais n'en avait même pas conscience. Drago, lui, en avait conscience ; trop conscience, même. Il se surprit à revivre le baiser dans sa tête plus d'une fois pendant qu'il attendait ; mais au fur et à mesure que le temps passait, le souvenir prenait une coloration douce-amère. Potter n'était pas là et Drago se disait que le souvenir était la seule chose qui lui resterait.

Ces pensées semblaient stupides, maintenant qu'il avait Potter sous la main – littéralement. Non seulement Potter était venu le rejoindre dans la Tour comme promis, mais il avait embrassé Drago de lui-même. Il semblait incapable de se tenir loin de lui, comme s'il était magiquement attiré vers Drago. Il se laissait manipuler comme Drago le voulait, et il parvint à le faire pivoter sur lui-même et le piéger contre le mur sans efforts. Et maintenant, Drago sentait la preuve physique de l'enchantement de Potter contre sa paume. Potter bandait dur, très dur, ce qui voulait dire qu'il était excité avant même d'atteindre la tour, ce qui voulait dire qu'il avait été en train de penser à Drago et leur baiser, juste comme Drago avait pensé à lui.

Il bougea sa main, le mesurant curieusement, satisfait de découvrir que Potter était bien doté ; cela dit, il n'était pas certain de savoir pourquoi il trouvait cette information satisfaisante. D'un autre côté, il ne savait pas vraiment pourquoi il était en train de toucher le sexe de Potter, si on y réfléchissait. Cela ne faisait pas partie du plan de Drago. Son plan avait seulement consisté en des baisers et une future humiliation publique ; il ne se rappelait absolument pas avoir prévu de donner du plaisir à Potter. Mais c'était ce qu'il était en train de faire. Et il ne pouvait pas s'arrêter. C'était la faute de Potter. Il avait l'air si fasciné, totalement captivé avec ses joues rougies et ses lèvres gonflées de baisers, comme si Drago le touchant était la chose la plus merveilleuse qu'il ait jamais expérimentée. C'était enivrant ; Drago aurait fait n'importe quoi pour continuer à voir cette expression sur son visage.

— C'est... C'est... haleta Potter.

Ses hanches s'agitaient imperceptiblement.

— Génial.

Drago serra un peu son sexe, et le massa fermement.

— Bon sang, dit Potter.

Son corps entier tremblait, si fort que Drago craignait que cela ne soit contagieux. Il commençait à trembler lui aussi. Sans y penser, il bougea sa main et la dirigea vers le bouton du pantalon de Potter. Aussitôt, les mains de Potter recouvrirent la sienne.