Chapitre 24

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— J'arrive toujours à te voir, tu sais, dit Drago. 

Son regard était dirigé bien plus bas que le visage de Potter, qui était enfoui dans ses mains tandis qu'il essayait de se fondre dans l'oreiller. La chemise de Potter était plaisamment courte, et couvrait à peine sa taille, ce qui offrait à Drago une belle vue sur ses fesses nues.

— Je peux voir un bon morceau de toi, en fait. 

Potter émit un petit son de détresse mais ne bougea pas. Drago soupira et serra les poings pour s'empêcher de toucher ses fesses. Qui étaient, il fallait le dire, étonnamment jolies. Il était toujours dur de juger de la forme du derrière de Potter sous les vêtements abominables qu'il portait. Son regard descendit encore, sur les cuisses et les jambes de Potter. Il avait désespérément besoin de meilleurs vêtements, décida Drago. D'un autre côté, il serait peut-être alors impossible d'arrêter les personnes déséquilibrées qui essayaient de l'ensorceler. La mâchoire serrée, Drago releva la tête pour fixer l'arrière du crâne sombre de Potter. Il espérait que cette gêne subite était assortie d'une limite de temps. Il ne savait pas du tout comment se comporter avec Potter quand il était si mortifié. Il était malheureux que la tentative précédente ait été interrompue si rapidement, mais ils avaient des heures, des jours de solitude relative devant eux, et Potter était en train de gâcher de précieuses minutes. 

— Je t'ai offert ton cadeau de Noël ? demanda Drago.

Potter demeura immobile.

— Parce que je suis en train de penser à ne pas te le donner, si tu continues comme ça. 

Potter ne réagit pas et Drago souffla avec mécontentement. Il avait essayé les blagues, il avait essayé les menaces, et il commençait à être à court d'idées. À moins que...

— Tu parles d'un héros, grommela-t-il. Tu vas laisser ton petit ami complètement insatisfait ? 

La tête de Potter se releva d'un coup.

— Bien sûr que non ! s'écria-t-il. 

Drago sourit, et poussa intérieurement un soupir de soulagement. Il s'était à moitié attendu à voir des larmes sur les joues rouges de Potter, mais bien qu'il semblât mortifié, ses yeux étaient secs, et il y avait maintenant de l'espoir dedans. 

— Désolé, dit doucement Potter, la mine défaite. Je voulais vraiment que notre première fois soit...

— Si tu dis parfaite, je te frappe. Parfait c'est pour les crétins neuneus. 

— Bien. Je voulais dire bien. 

Drago se rapprocha et toucha le nez de Potter avec le sien. Son regard était troublé.

C'était bien. 

Ses lèvres frémirent.

— Juste très court.

Potter rougit encore plus.

— J'étais nerveux et...

— Potter, l'interrompit Drago avec fermeté. Tu viens juste de lécher mes fesses. Je suis dans l'impossibilité de retenir quoi que ce soit contre toi pour au moins un jour. 

Avec hésitation, il pressa ses lèvres contre celles de Potter, et quand après un moment il eut décidé qu'il ne détectait aucun goût bizarre, il approfondit le baiser. Les yeux de Potter étaient troubles quand ils se séparèrent. Sans y penser, Drago tendit la main pour réparer ses lunettes tordues. 

— Voilà une info utile, fit Potter d'une voix chaude. Je la mets de côté pour en abuser plus tard. Je veux dire, user. 

Drago lui fit presque remarquer qu'il y avait bien d'autres choses qu'il pouvait utiliser à son profit, comme ses sourires et ses baisers, mais il se rattrapa à temps, et enferma son côté Gryffondor – voire Pouffsoufle cucul – dans un coin sombre et perturbant de son cerveau. 

D'un baiser scellé - Calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant