Chapitre 1

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Samedi soir. Je suis à ma fenêtre. Il fait très chaud. J’entends des rires qui proviennent de la rue. Je me sens seule. Mon chat caresse doucement mes chevilles. Heureusement qu’il est là ce chat.

Je m’appelle Lola, j’ai 19 ans. J’ai quitté ma province natale et toute ma famille pour m’installer dans une grande ville, Lyon. Je suis inscrite à la fac Lyon 2, en master 1 d’anthropologie, c’est-à-dire que j’étudie l’être humain sous toutes ses faces. J’habite un petit studio au premier étage d’un vieil immeuble. J’ai bien quelques amis mais ce sont des potes de fac. Je ne sors pas beaucoup et je n’ai pas encore de petit ami. D’ailleurs, j’ai encore du mal à définir si j’aime les hommes ou les femmes. J’ai bien eu quelques relations sexuelles avec les deux sexes mais aucune ne m’a jamais vraiment marqué.

Je passe la plupart du temps à étudier et à aller à des réunions de toutes sortes. Anciens alcooliques, anciens drogués, j’aime connaître les états d’âmes des autres, m’absorber de leurs expériences. Je ferme ma fenêtre et décide d’aller me coucher. Demain dimanche et j’aimerais beaucoup aller à la messe. Je ne suis pas forcément très croyante mais le lieu sacré m’apaise et je m’y rends de temps en temps.

Lundi matin, je me rends en cours. Je salue quelques connaissances. Mon sac est lourd et la bretelle casse. Ce n’est pas mon jour. Je me baisse pour ramasser mes cahiers mais des mains le font avant moi. Je relève la tête et croise le regard bleu d’un jeune homme brun, grand, cheveux court, mignon.

« Laisse-moi t’aider. » Il me tend mes cahiers. « Tu es nouvelle ici. Il ne me semble pas t’avoir déjà croisé. Je suis Eric. Et toi ? »

Je reste muette quelques secondes puis répond « Moi c’est Lola. Je suis là depuis quelques mois. Si tu veux bien m’excuser, j’ai cours et je suis déjà en retard. Merci pour les cahiers. » Je m’enfuie vers mon amphi. Je n’ai pas besoin d’amis et surtout pas d’un bellâtre comme ce Eric. La journée passe rapidement. Je déteste qu’elle passe si rapidement. Je n’aime pas me retrouver chez moi le soir, ressentir toute cette solitude.

Vers 20 heures, je suis chez moi avec mon bol de soupe. Je révise mes cours. Je me mets un peu par la fenêtre. Après quelques minutes d’observation, je vois un homme sur le trottoir d’en face. Il est vêtu de manière, comment dire, un peu inhabituel. Son jean est très moulant et il porte un débardeur transparent. Il semble attendre quelqu’un ou quelque chose. De loin, je ne vois pas vraiment son visage. J’arrive tout de même à distinguer qu’il a la peau mat et des cheveux noirs légèrement ondulés. Je referme ma fenêtre et part me coucher. Demain, une longue journée de cours m’attend.

Le prostituéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant