Chapitre 16

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Me voilà à Paris ! Le déménagement ne m’a pris que quelques jours compte-tenu du fait que je n’avais que peu d’affaires. J’ai emménagé dans un deux pièces dans le 15ème arrondissement, le loyer n’est pas trop cher car le propriétaire est un ami du Professeur et il me fait une faveur. Il parait que le quartier est sûr et mon immeuble est un de ces vieux immeubles parisiens. Je suis tout de suite tombée amoureuse de l’endroit, l’appartement est petit mais fonctionnel et surtout, la chambre est séparée. Le Docteur Trimes m’a beaucoup aidé et je lui dois vraiment une fière chandelle. Je dois rencontrer le Professeur Leroy cet après-midi, j’espère que cela va bien se passer. Je n’ai pas cherché à revoir Jassem et je n’ai pas eu de ses nouvelles. Je garderai toujours en moi cet amour mais je dois tourner la page. Il m’a repoussé notre enfant et moi et je lui en veux car aujourd’hui, ce bébé n’existe plus et il ne reste que la douleur. Lui s’est totalement déchargé de la difficulté. Lorsque j’y repense, je ressens une terrible tristesse alors j’ai enfermé cet épisode dans un coin de ma tête et je ne le ressors jamais.

Je vais de bon pas à la Sorbonne Nouvelle. Je ne connaissais pas Paris mais cela semble être une très belle ville même si les gens semblent toujours pressés. Je me rends dans l’amphithéâtre indiqué dans le courrier que j’ai reçu du Professeur. Tout ce que je sais de lui est qu’il s’appelle Armand. J’espère simplement que nous nous entendrons bien. Dans l’amphithéâtre, je trouve un jeune homme d’une trentaine d’années. Je lui demande après le Professeur.

« Bonjour Monsieur, excusez-moi de vous déranger mais je cherche le professeur Leroy. » Le jeune homme me fait face. Il est séduisant. Blond paille, yeux gris, grand mais pas aussi grand que Jassem. Il semble sympathique.

« C’est moi-même. Vous devez être Lola Vautrin ? » Je suis surprise de trouver un professeur aussi jeune et je pense tout de suite que notre collaboration devrait bien se passer.

« Oui c’est moi. Enchantée de faire votre connaissance. J’espère que le Docteur Trimes ne m’a pas surqualifiée et que je suis bien la personne que vous recherchez. Je n’ai vraiment fait d’études en sociologie aussi… » Il me sourit. Il a une étincelle dans ses yeux qui me trouble fortement.

« J’ai confiance en le Docteur Trimes et je suis sûre que vous serez parfaite. »

De là démarre une collaboration aussi parfaite que prévue. Armand et moi sommes très souvent ensemble, il me fait également visiter la ville. Les cours de sociologie sont tellement intéressants. Je suis ravie de mon nouveau poste. Rapidement, Armand et moi devenons amis. Nous dinons souvent, préparons les cours, allons dans ces réunions que je fréquentais avant. Un soir, Armand m’invite à diner et me demande de me mettre sur mon 31. Je gagne un peu plus d’argent et je décide de m’acheter une tenue divine pour lui plaire. J’opte pour une robe noire longue, moulante et fendue jusqu’en haut de la cuisse, tout mon dos est découvert. Je tire mes cheveux en un chignon et j’enfile des escarpins très hauts noirs également. Armand passe me prendre.

« Tu es sublimissime Lola. » me dit-il dès que j’ouvre la porte.

« Merci Armand. » Il me fait un baisemain. Armand est un de ces hommes élégant et raffiné mais surtout extrêmement galant. Il a grandi dans une famille féminine, n’ayant que des sœurs et un père décédé très jeune. Nous arrivons dans un restaurant gastronomique français. Le décor est beau. Le serveur nous installe dans un petit coin.

« Alors en quel honneur est-ce que tu m’invites dans un restaurant aussi chic ? » je demande. Je suis assez étonnée de cette invitation. Armand et moi ne faisons que flirter mais rien de sérieux n’est arrivé entre nous. Je n’étais pas prête mais je suis sensible à ses flatteries et je commence à me dire que l’on pourrait aisément être ensemble.

« Tu es pressée Lola. Champagne ? »

« Oui merci. »

On nous emmène deux coupes de champagne. En buvant la mienne, je trouve au fond, une bague. Armand me sourit. « Lola. Depuis que tu es entrée dans ma vie, je ne pense qu’à toi. Tu es une femme merveilleuse. Veux-tu bien être ma fiancée ? »

« Armand, je t’aime beaucoup moi aussi mais n’est-il pas un peu tôt pour se fiancer ? »

« Tu sais, je fais partie de ces hommes de la vieille école. Je te fais la cour mais je préfère que l’on soit fiancé avant qu’il ne se passe quoi que ce soit entre nous. »

Mon cerveau fonctionne à toutes vitesses. J’adore Armand mais je ne l’aime pas. J’aime Jassem mais Jassem ne veut pas de moi. Il m’a laissé seule, j’ai perdu notre enfant. Je… j’ai les larmes aux yeux.

« Oui, oui je veux bien être ta fiancée Armand. »

Le prostituéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant