Chapitre 10

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Je crois apercevoir le visage de Jassem à tous les coins de rues. Il me manque. Je continue d’aller à la fac. Je suis retourné un après-midi dans l’appartement où vit Jassem et il est partit. J’ai bien vu d’autres personnes mais le peu de renseignements que j’ai pu tirer est qu’il s’était tiré et de ne pas remettre mon petit cul de blanchedans le coin sous peine d'ennuis.

J’ai envie de changer d’air. L’amour c’est de la merde, je ne voulais pas le croire mais maintenant je le sais. Ça vous fait mal tout le temps et vous ne pouvez rien faire. J’ai donc décidé de me faire sauter, après tout, il n’y a pas de mal à se faire du bien. J’appelle Elo « Salut toi, ça te dirait de venir à mon appart ce soir ? » Elle a l’air étonnée que je l’appelle et je la comprends, ça fait des jours que je suis dans un état léthargique. « Ouais, ça tombe bien, j’ai besoin de te parler. »

J’espère déjà qu’elle ne va pas me saouler de reproche. Elle sonne et je m’empresse d’ouvrir, pour la provoquer, je suis déjà en sous-vêtements, une clope au bec. « Entre. » Quand elle passe, je lui mets une tape sur les fesses. Je l’empoigne et lui baise la nuque. Je ne lui laisse pas le temps de parler et je la baise. Je ne veux penser à rien.

J’appelle Elodie quasiment tous les jours pour baiser. Oh, elle a bien tenter de me parler et de me demander où on en était toutes les deux mais j’esquive chaque fois la discussion avec des caresses ou des baisers. Je n’ai pas revu Jassem. Je n’ai pas cherché à le trouver.

A la fac, j’ai anthropologie en cours théorique avec le groupe B et je sens que ce serai la bonne occasion de me faire Eric. Après tout, il est mignon et je ne vois pas pourquoi je m’en priverais puis il a envie de moi. Je vais donc tout naturellement vers lui. « Salut Eric. » Il se retourne et me regarde, l’air con. « Oh Salut, si tu cherches Elodie, ce n’est pas la peine de me demander. » Il passe déjà à autre chose et je le rattrape. « Je ne cherche pas Elodie. C’est toi que je cherche ! Tu viens chez moi… » Il me suit sans me poser plus de questions. Amusée, je me dis que certains mecs ne sont vraiment guidés que par leur queue. Je passe quelques jours comme ça à me faire Elodie ou Eric au gré de mes envies. En vérité, les relations que je peux avoir avec l’un ou l’autre ne sont destinés qu’à m’éviter de penser à celui que j’aime et que tu ne veux pas de moi.

Un soir en rentrant de chez Eric, je vois Jassem devant ma porte. Il est blessé, son œil est gonflé, ses lèvres sont éclatés. Je me dépêche d’ouvrir la porte et je constate qu’il a du mal à marcher. « Attention Lola, je crois que j’ai quelques côtes cassées. » Je le soutiens et le fais asseoir sur mon clic-clac. Je vais à la salle de bain chercher le kit de soin et lui demande « Je peux savoir comment et qui t’a fait ça. » Il ne me répond pas. Je déballe les cotons et l’alcool et je commence à nettoyer ses plaies.

« Doucement, ça brûle ! » Je le regarde sévèrement et je continue. Il lève les deux mains en signe de reddition. « Ok, je vais t’expliquer. Je… Je faisais une passe au quartier Confluence vers le port et en fait c’était un traquenard, on m’avait entraîné là-bas pour me demander le fric de drogues que j’avais pris à crédit et comme je ne l’avais pas, je me suis fait bastonné sévère. Je ne savais pas où aller et j’ai pensé à toi. Je ne voudrais pas crever sans t’avoir vu une dernière fois. » Je suis touchée. Je stoppe mes soins. « Il faudrait faire vérifier tes côtes par un médecin mais pour le reste, ça ira. » Je me lève pour aller jeter les cotons, Jassem me prend par la taille. Il me retourne afin que je sois face à lui. Il me regarde dans les yeux. Ses putains d’yeux verts me stupéfient. Il se penche vers moi et me donne un baiser. Je ne peux pas résister, l’appel de mon cœur et de mon corps est beaucoup trop fort. Il m’enlève mon top et fait glisser les bretelles de mon soutien-gorge. Il me retourne afin de le dégrafer et dépose des baisers le long de ma colonne vertébrale. Je frissonne. Je lui refais face et lui enlève son tee-shirt, son torse est toujours magnifique. Nous nous regardons dans les yeux. « Reste avec moi cette fois Jassem, ne t’en vas plus. » Je lis dans ses yeux son approbation. Il reprend ma bouche et me donne un baiser. Plus aucune barrière ne peut se dresser entre nous.

Le prostituéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant