Chapitre 3

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Je suis dans le métro pour me rendre à la fac. Je suis plongée dans un bouquin. J’entends un « Salut. » Je lève la tête et je vois Eric devant une Elodie qui a l’air de ne pas avoir envie du tout de me parler.

« Salut Eric. » Il me fait la bise. Elodie me fait un petit signe de la tête.

« Alors comment vas-tu ? » me demande Eric. « Ça se passe bien les cours ? »

Nous nous lançons dans une conversion sur l’anthropologie préhistorique. Je suis plutôt concentrée sur Elodie et je me dis qu’il faut vraiment que je passe à l’action. Seulement, je ne sais pas comment m’y prendre. Peut-être l’inviter à boire un café. Je décide de leur demander à tous les deux. Eric ne refusera pas et elle le suivra.

« Ça vous dit de boire un café chez moi vers 17 heures ? » Eric a l’air surpris mais content. Elodie se contente de le regarder en attendant sa réponse.

« Euh moi je ne peux pas. J’ai cours de guitare. Mais Elo, elle, elle est dispo. Hein Elo ? » Il lui donne un coup de coude. L’intéressée répond brièvement. « Euh ouais ouais, je suis dispo. Tu es vers où ? »

Je suis aux anges. « Je suis à la Guillotière. Donne-moi ton numéro comme ça je t’envoie l’adresse par SMS. »

A 17 heures, je suis prête à recevoir Elodie. Dix minutes plus tard, toujours pas de Elodie. Je me dis qu’elle ne va pas venir. On frappe à la porte. Je me dépêche d’ouvrir. C’est elle. Elle est belle. Elle mâche un chewing-gum bruyamment. Je lui fais signe d’entrer. « Tu veux un café ? » Elle me fait signe que non. Elle s’assoit et moi aussi, s’installe alors un silence pesant. Elle se décide à parler. « Ecoute, Lola. C’est bien Lola ? » J’acquiesce d’un signe de tête. « Je vais pas passer par quatre chemins. Les filles c’est mon truc et toi tu me plais. Si je te plais aussi, et je crois savoir que oui au vu de tes regards insistants, on pourrait peut-être s’amuser toi et moi. » Je suis sur le cul. Moi qui pensais la regarder l’air de rien, c’est loupé. « Tu es cash. J’aime bien ça. Tu me plais aussi. » Et étonnée de ma propre audace, je l’embrasse sur la bouche. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on se retrouve à poil en train de se caresser et nous passons l’après-midi à faire l’amour sur mon clic-clac. « Il fait chaud chez toi. » me dit Elodie.

« Attends, je vais ouvrir la fenêtre. » Là encore, j’aperçois le même type que ces derniers jours. Je décide d’en faire part à ma partenaire. « Depuis quelques jours, il y a un type sur le trottoir d’en face qui semble attendre quelque chose et je trouve ça franchement louche. » Elodie éclate de rire. « C’est un prostitué ma belle ! Il attend des clients pour se faire baiser ! » J’ai l’air tellement idiote. C’est donc ça ! C’est un mec qui se prostitue.

« Excuse-moi Elo mais ça n’existe pas ça dans ma campagne ! » Nous rions toutes les deux et je repars me coucher près d’elle. Je l’embrasse près de l’oreille et c’est reparti pour un tour.

Un peu plus tard dans la soirée, Elodie partit, je caresse Charli distraitement. Je me sens bien. Elodie est une fille super et elle est très douée au lit. Je ne sais pas trop comment ça va se passer quand on sera en public, nous n’en avons pas parlé. Ça ne me dérange pas vraiment de nous afficher mais je verrais sa réaction à elle. Il fait toujours chaud. Je me remets par la fenêtre et cette fois, une voiture est arrêtée devant le prostitué. Le conducteur se gare et il se dirige tous les deux dans une ruelle. Je me sens triste pour ce mec qui est obligé de vendre son cul pour vivre. Je me dis que jamais, même si je suis vraiment dans le besoin, je ne me ferai payer en échange de mon corps.

Le prostituéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant