L'amante

(8) As 1% of the population

La cuisine de ma grand-mère avait sur les murs une tapisserie saumon imprimé de branches d'oliviers. Des cadres de chêne dans lesquels était affiché des recettes de cuisines ancestral était dispersé dans la pièce.
Il y flottait toujours une odeur de viande cru et d'épice.
Les rayons du soleil filtraient au travers des rideaux rougeâtres qui diffusaient une douce lumière de coucher de soleil à toutes heures de la journée.

Ma grand-mère que je chérissait tant, celle chez qui je passais toutes mes vacances et par le biais de laquelle j'ai rencontrer Siyeon.
Siyeon ... qui est aujourd'hui ma raison de me tenir assis là, dans le bureau du docteur Kërck.

- Monsieur Kim ?

Je relève précipitamment les yeux vers le docteur, et mon regard s'ancre sur son crâne dégarni.

- Pouvez-vous m'exposer votre problème monsieur Kim.

Ordonna-t-il en articulant bien chacun de ses mots, comme s'il avait à faire à un débile profond.

- J'ai trompé ma copine avec ma meilleure amie.

Ma voix est sorti clair, concise, et sans un soupçon d'émotion, pourtant je sent que mon cœur a tremblé.

- Je vois, je vois... C'est un acte grave effectivement. Votre copine est un CGM ?

- Oui...

Cette fois, mon ton est plus fébrile.

- Il s'agit donc d'un cas typique de RLF. Je suis aux regrets de vous annoncer que vous faites parti de l'infime partie des  citoyens qui ne s'adaptent pas à leur vie de couple.
Je vous prescris un rendez-vous avec l'entreprise Love Forever afin qu'ils mettent légalement fin au contrat qui vous lie à votre copine.

Le docteur Kërck parle sans reprendre son souffle une seule fois. Je sens bien que la situation le gène et qu'il a envie de se débarrasser de moi au plus vite.

- Vous voulez dire que je ne mérite pas l'amour c'est ça ?

Ma question, posé sur un ton totalement désintéressé, le fait légèrement vaciller. Il pose très vite ses deux mains sur son bureau, comme pour se cramponner à celui-ci.

- Non monsieur, je n'ai pas dis cela, peut-être que votre âme sœur se trouve quelque part dans la population, mais elle ne peut pas être fabriqué de toute pièce.

- Et si je décide de continuer ma vie comme s'il ne c'était rien passé ?

- Vous finirez consumé par le mensonge et cela vous rendra fou. Votre entourage vous internera en hôpital psychiatrique et vous mourrez seul, psychopathe et drogué.

Un frisson me parcours l'échine lorsque je m'imagine ce scénario catastrophe qui détruirai entièrement ma vie.

- Docteur...

- Oui ?

Monsieur Kërck remonte ses petites lunettes rondes sur l'arrête de son nez. Je marque une pose pour être sûr qu'il m'écoute attentivement, puis je reprends, plus sérieux que jamais.

- Vous êtes marié ?

Le pauvre docteur manque de recracher la gorgée de café qu'il vient d'ingurgiter.

- Pardon monsieur Kim, mais cela relève de ma vie privée. Je ne peux pas vous livrer cette information.

La réponse et catégorique, pourtant cela ne me decourage absolument pas.

- Vous êtes seul n'est ce pas ?

- Je ne vous permet pas cette insolence !! Mon mari est un clone respectable et respecté, nous sommes en ménage depuis bientôt vingt huit ans !! Alors je crois que je suis l'exemple même de la réussite amoureuse !!!