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« si seulement elle savait comment
comment tu la regardais, elle serait effrayée.»
— ta reine, angèle.

vive noël.
clairement j'en ai rien à foutre.
juste le fait de m'imaginer assise autour de cette table avec ce monde, ces gens détestables.
voir leur gueule tout les jours, c'est déjà compliqué.
mais devoir me réunir avec eux une fois par an.
okay, c'est pas compliqué.
quelques heures.
mais quand même !

mes parents ne sont pas là, appart pour les fêtes. ils travaillent, se déplacent.
au moins, vous me direz, je suis seule presque tout le temps.
mais au bout d'un moment la solitude et l'ennuie te prend de plein fouet par derrière,
et tu comprends rien.

mais je peux vous dire que le pire, c'est bien sûr le fait que la mère de jessy soit amie avec mes parents !
donc le réveillon nous le fêtons ensemble.

et cette année on m'annonce en plus de ça, que d'autres personnes vont se rajouter.
et qu'ils ont un fils.
quoi de mieux pour deux fois plus déprimé.

je me contemple dans le miroir qui orne la porte de ma salle de bain.
ma mère a voulue faire bien mais m'a acheté une robe vraiment transparente.
heureusement qu'elle est de couleur noir.
le fait qu'elle tombe au sol me laisse le choix de rester avec mes vieilles chaussettes nike.
ni vu, ni connu.

je laisse mes cheveux tomber le long de mon dos.
mes joues rosies s'accordent à merveille avec mon maquillage léger.

je descend les escaliers en trombe en entendant la sonnette.
d'ailleurs qui manque de tomber ?

— tia ! ne me dis pas que tu as gardé tes chaussettes ? me crie et chuchote à la fois ma mère.

j'hausse les épaules et lève les yeux au ciel.
mon père ouvre la porte à la famille hamon.
quand je vois jessy, je lui accorde un magnifique sourire faux cul.
pauvre idiot.
je peux plus le voir.

— les voilà !

d'un coup il me semble voir un homme.
sauf que la mère de jessy est célibataire.
et voilà une femme.
puis lucas.
hein ?

pas de panique.
j'ai dis,
pas
de
panique.

je panique.

je le regarde, voilà un certain temps que je l'ai pas vue.
j'étudiais puis,
il avait trouver cette fille.
donc j'avais décider de le zapper.
le pauvre, il avait voulu me faire la bise une fois quand on s'était vu avec tout le monde.
je suis partie faire un câlin à sacha.
comment je sais qu'il a trouvé une autre fille ?

lors d'une soirée bien arrosée, en allant chercher à boire dans la cuisine.
j'ai assisté à une scène bien horrible.
lucas qui bouffer le cou et la poitrine de cette fille.
j'ai oublié son prénom, je me suis littéralement défoncée juste après donc.

— tu viens faire la bise ? me dit diana, la mère de jessy.

je lui souris faussement et m'avance vers eux pour leur faire une simple bise.
mais c'est sans compter sur lucas qui m'embrasse le coin des lèvres.
tout de suite je le toise du regard avant de regarder les invités aller s'installer.
il m'attrape le poignet.

— je sais que tu m'aimes.

— j'aime jessy. toi retourne chercher une fleur, je pense qu'il y en a plein qui poussent dans ton jardin du mal. abrutis.

— il n'y a qu'une seule fleur qui a retenu mon attention, tia. dit-il en replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

— les enfants, vous venez ?

— on arrive. dis-je en ne lâchant pas du regard lucas.

— arrête de faire comme ci j'étais rien. t'es jalouse de lorine, celle que j'ai serré à la soirée.

— peut-être, mais au moins je suis sûr de ce que je ressens pour toi. rien. t'es dégoûtant.

je pars m'asseoir à table. où bien sûr je suis rejointe par mister lucas qui a une place à ma gauche.
alors que le repas débute.
l'ambiance s'installe directement.

le repas se fini bien vite.
alors que tout le monde est assis dans le canapé.
je pars me servir un verre de vin rouge et sors dehors une clope entre les lèvres.
je l'allume avant de savourer cette douce nuit si fraîche.
vraiment, je déteste l'hiver et ses fêtes idiotes.
non je ne suis pas le grinch mais c'est vrai ?
c'est commercial et idiot.

je bois d'une traite mon verre.
et consume cette foutue marlboro.

— je peux ?

— je t'en pris, jessy.

— il faudrait peut-être qu'on parle.

— de ?

— nous.

— il n'y a plus de nous depuis bien longtemps.

— et c'est normal d'après toi ?

— je te retourne la question. dis-je en me tournant vers lui, lui crachant la fumée au visage.

— tu es tout bébé. donc non c'est pas normal.

— en même temps tu me trompes ouvertement.  dégages. c'est fini.

— tu me quittes ?

— j'en ai plus rien à foutre de toi. je t'aime plus.

— vas-y. tu regretteras sale petite conne. dit-il avec haine avant de partir.

meilleur noël de toute ma vie.

je retiens juste un truc,
toujours faire genre d'en avoir rien à foutre.
le monde vous emmerdera moins.

comment je le sais ?
par exemple lucas, d'après ce que je lui ai craché au visage, je ne l'aime pas.

mais s'il savait.

heureusement il ne s'en doutera jamais.
vue que j'en ai rien à foutre de lui.
d'après son point de vue.

bref,
j'ai niqué mon couple et en plus j'ai perdu un abrutis qui me faisait du charme.

en fait, si.
je suis le grinch.
seule et détestant tout.

FLEURS DU MAL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant